Quand alcool, drogue et sexe font bon ménage Les coups de filet de plus en plus fréquents dans les cités résidentielles La police a procédé, lors d'une descente effectuée le week-end dernier, dans un quartier huppé de la capitale, à l'arrestation de cinq personnes (trois hommes et deux filles) surprises en flagrant délit d'ébats sexuels dans le décor romantique d'un appartement de luxe. Celui-ci, selon les premiers éléments de l'enquête, a été transformé par son locataire en club de rendez-vous où alcool, drogue et sexe font bon ménage, des quantités de stupéfiants et de boissons alcoolisées y ayant été saisies. Trois jours auparavant, une autre descente policière non moins spectaculaire a été menée dans un appartement situé dans un autre quartier «high» de la capitale. Elle s'est également soldée par l'arrestation de quatre clients et la saisie des mêmes «ingrédients» conçus pour les besoins de «l'extase sexuelle» ! Clientèle spéciale Ces deux coups de filet, dont les héros malheureux attendent d'être jugés, surviennent dans la foulée d'une campagne de sauvegarde des mœurs d'une ampleur sans précédent. Lancée depuis le mois de décembre dernier, celle-ci a connu son pic, ces jours-ci, sous la forme de descentes de plus en plus fréquentes et, curieusement, de plus en plus performantes, grâce surtout à un travail autrement plus efficace en matière d'investigation. Il est vrai que ces clubs de rendez-vous se sont subitement «internationalisés» au lendemain de la révolution, avec l'avènement d'une nouvelle clientèle étrangère composée, en grande partie, d'émigrants et de touristes arabes vivement recherchés par les tenanciers de ces boîtes, «pour leur générosité et leur discrétion». Discrétion, mais aussi indiscrétion, quand on sait que les boss de certains clubs de rendez-vous paient cher et cash leur activité envahissante et assourdissante, au mépris des voisins. Derrière les mœurs cachées... Par ailleurs, il s'est avéré qu'une descente sur trois permet l'arrestation d'individus recherchés pour d'autres délits, outre celui des mœurs. Ces délits vont de l'évasion de prison au trafic de stupéfiants, en passant par le vol, l'escroquerie, l'émission de chèques en bois et le port d'armes. Ce qui est encore plus grave, c'est que certains de ces «paradis du sexe» sont tenus et gérés par des...étrangers qui les louent au prix fort pour quelques mois et, parfois, pour quelques jours seulement. Ennahdha est-il passé par là ? Reste ces interrogations «têtues» : pourquoi les descentes dans les clubs de rendez-vous ont brusquement monté en flèche ? Est-ce à cause des drames et des batailles rangées qui n'y manquent pas ? Ou s'agirait-il d'une volonté politique en pleine conformité avec l'islamisation rampante du pays ? Et, pour être plus direct, Ennahdha est-il, par hasard, passé par là ?