Les sessions du festival du théâtre moderne de Kairouan se succèdent, mais ne se ressemblent pas, puisque chaque session apporte sa touche d'innovation. Ainsi, pour la XIXe session, les organisateurs ont programmé des pièces de théâtre de différentes tendances, des ateliers de formation et des tables rondes. Et c'est la pièce La rose du sel de Ali Yahyaoui, du Centre des arts dramatiques de Gafsa, qui a eu l'honneur d'être présentée en premier et discutée, ce qui a beaucoup séduit tous les amateurs de théâtre et épris de créations originales. Ainsi, durant une heure quinze minutes, les nombreux spectateurs, qui étaient attentifs, ont passé des moments inoubliables face à un spectacle de grande émotion, de grâce et de finesse. Ils ont, notamment, apprécié la scénographie de Abdewaheb Mabrouk, la musique, le pouvoir subjectif de la mise en scène, les jeux de lumière, la condition physique des comédiens : Latifa Gafsi, Adel Rabeh, Hassen Rebh, Awatef Mbarek, Hédia Abbès, Mohamed Ali Ahmed et Hager Saïd. Complètement habités par leurs personnages, ils ont présenté une pluralité d'idées et une autopsie des relations humaines contradictoires, telle la relation conflictuelle entre la grand-mère et sa petite-fille, tellement exploitée qu'elle finit par commettre un crime. Notons que cette pièce de théâtre, dominée par les techniques de la narration, les effets comiques et les situations tragiques, est une adaptation de la pièce de Gabrielle Garca Marquise, Irendrya et sa grand-mère diabolique. Grâce à des jeux de mots, à des sous-entendus, à de faux- semblants et à des flash-backs, les comédiens ont donné le meilleur d'eux-mêmes et ont séduit le public, notamment avec leurs costumes qui sont en quelque sorte, un moyen d'expression qui nous permet de retrouver l'atmosphère du Sahara, mais aussi de la mer avec des sensibilités locales.