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Sous le poil, la réalité
Ifcha, mon amour, one-woman-show de Wajiha Jendoubi
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 04 - 2013

L'histoire de 3ifcha est celle d'un pays envahi par les poils, par des touffes de cheveux disgracieux qui bouchent ses artères, qui embourbent ses mouvements, qui handicapent sa marche et qui voilent son soleil.
Les pièces de théâtre à un seul comédien ne cessent de susciter le débat. S'agit-il de véritables pièces de théâtre ou d'un simple étalage d'un certain humour, parfois de la bouffonnerie, de la narration de situations comiques saupoudrées de critiques, souvent galvaudées, des maux de la société?
Bien que ces derniers temps le one-man-show soit devenu monnaie courante, souvent un recours à la facilité et une manière de fructifier un certain succès dû à des passages télé, quelques artistes sortent du lot. C'est le cas de Wajiha Jendoubi, comédienne confirmée, qui, avec la complicité du metteur en scène Chedly Arfaoui, nous a présenté une belle performance théâtrale avec Ifcha, mon amour (laide, mon amour).
A son réveil, une femme se trouve envahie par les poils, suite à un déséquilibre hormonal, causé par son manque d'adaptation avec son environnement extérieur et l'état anarchique du pays. Effrayée et désespérée, elle tente tous les genres de remèdes, de l'épilation traditionnelle, aux préparations compliquées, jusqu'au recours électrique... Dans cette quête de solution à son problème, elle rencontre des situations cocasses et des personnages insolites...
Wajiha Jendoubi explore toutes les franges de la société tunisienne, dans ses nouvelles mutations, va à la rencontre de personnages qu'elle nous fait découvrir et qui témoignent tous d'un malaise et d'un désir de réhabilitation. Avec elle, on s'engage dans un périple hilarant où elle nous dévoile les nouveaux traits de caractère des citoyens post-révolution.
Wajiha Jendoubi use de son talent de comédienne hors pair pour épouser des personnages divers qui, à tour de rôle, entraînent 3ifcha dans de drôles de situations. Dans son combat déroutant contre ces poils qui envahissent son corps, elle se retrouve à suivre les sit-ineurs devant des ministères, dans des associations de charité islamiques, à rencontrer les protagonistes d'une certaine société civile qui surenchérit sur la misère humaine, à entrer en communication téléphonique avec des maîtres (cheikhs) guérisseurs du Golfe...
Drôle et amusante dans son traitement des différentes facettes de notre société en mutation, une société devenue le règne de l'hypocrisie et des faux-semblants, avec ses faux dévots et ses faux humanistes, elle nous révèle une autre Wajiha Jendoubi, une comédienne tout en finesse, énergique, dynamique et spectaculaire dans un show de près de deux heures, où elle ne s'offre aucun répit.
Ce qui fait la différence dans ce travail, c'est tout le labeur mené en amont avec son complice Chedly Arfaoui sur l'écriture, aussi bien du texte que de la scénographie. Dans 3ifcha mon amour, rien n'est laissé au hasard, aucun vide n'est réservé à une éventuelle improvisation. Le rythme est speed et le rire est calculé, sans gags parachutés et sans relâchement dans la succession des situations, des réactions et des sentiments racontés.
Dans un Théâtre municipal archiplein, la comédienne a retenu son public par le rire certes, mais également par l'histoire qu'elle relatait. C'est avec ce personnage d'une femme ordinaire qui vit et qui raconte sa Tunisie et ses concitoyens qu'elle est arrivée, par moments, à nous arracher une larme, une émotion.
L'histoire de 3ifcha s'avère être celle d'un pays envahi par les poils, par des touffes de cheveux disgracieux qui bouchent ses artères, qui embourbent ses mouvements, qui handicapent sa marche et qui voilent son soleil.
Wajiha Jendoubi et Chedly Arfaoui nous offrent une métaphore bouleversante de vérité quand on découvre, à la fin de la pièce, par le biais d'un petit film d'animation, que 3ifcha est bel est bien la Tunisie, un pays qui se débat pour se libérer des chaînes de l'obscurantisme, de l'ignorance et de la discorde.
Loin de tout cliché et de tout discours direct, d'une pseudo-critique sociale et politique, l'œuvre de ce duo nous a proposé une belle autodérision et un point de vue subtil qui a bouleversé, jusqu'aux larmes, une assistance qu'il a sensibilisée à son propos, à... son art.


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