La préparation de la haute saison touristique 2013 est en train de mobiliser tous les intervenants du secteur dont la Fédération tunisienne des agences de voyages, l'un des maillons essentiels de la chaîne touristique. Son président, Mohamed Ali Toumi, nous livre ses impressions. Quel diagnostic portez-vous sur le déroulement actuel de la saison ? La saison hiver qui vient de s'achever a été très difficile pour le tourisme tunisien, pour ne pas dire calamiteuse dans certaines zones. Les événements qui se sont déroulés le 14 septembre (attaque de l'ambassade US) et le 6 février (assassinat de Chokri Belaïd) ont eu un impact immense sur les arrivées touristiques en Tunisie. Certains de nos confrères et partenaires n'ont pas hésité à considérer l'hiver 2012-2013 comme ayant été le pire de l'histoire du tourisme tunisien. Les entreprises opérant dans le secteur, et notamment les agences de voyages réceptives, ont été gravement touchées par cette situation et beaucoup d'entre elles, précisément dans la région du sud-ouest, connaissent des heures sombres et s'interrogent sur leur devenir à court terme si la situation ne s'améliore pas très vite. Quel commentaire vous inspire l'ambiance actuelle relative à la préparation de la haute saison et quels sont, selon vous, les préalables de la réussite de cette saison ? Nous constatons avec satisfaction que l'administration du tourisme, et notamment le nouveau ministre du Tourisme, a pris les dossiers urgents à bras le corps, notamment celui de la propreté et de l'environnement. Certes, la situation est loin d'être réglée mais les démarches semblent engagées et la bonne volonté y est. L'autre aspect fondamental est en rapport avec la situation sécuritaire. Pour l'heure, le fait que la Tunisie ne fasse plus la Une des rubriques faits divers des médias européens a tout de suite permis de redresser la barre. En effet, les réservations semblent reprendre dans la perspective de la saison été. Cette reprise est toutefois différente d'un marché à un autre. L'Allemagne, l'Angleterre, la Belgique et surtout la Russie donnent de bons signes pour la saison été tandis que le marché français ne reprend pas comme nous le souhaiterions. Le marché espagnol reste tétanisé tandis que sur l'Italie, nous sommes très loin de notre potentiel réel. En définitive, je dirais que nous sommes assez optimistes pour peu qu'il n'y ait aucun incident qui vienne affecter cette reprise. Comment voyez-vous le rôle de votre corporation dans la réussite de la saison ? La corporation connaît son rôle et a toujours rempli sa mission. Que ce soit nous, les agences de voyages, ou nos partenaires hôteliers, sommes conscients de la nécessité d'assurer les meilleures prestations qui soient à nos clients dans toutes les phases du voyage du touriste qui vient en vacances en Tunisie, depuis son arrivée à l'aéroport jusqu'à son retour. Au niveau de la Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV), nous recommandons régulièrement à nos adhérents de prendre les mesures nécessaires pour que nos prestations répondent à l'attente de nos clients et partenaires. Nos recommandations portent également sur la formation continue du personnel et sa sensibilisation. Mais quand un touriste a dû subir un retard d'avion de deux heures et qu'ensuite, il a dû attendre une heure pour la sortie de ses bagages, la corporation est bien désarmée face à cet état de fait car elle n'a pas d'autorité sur tous les maillons de la chaîne touristique.