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Sale temps pour nos hôteliers !
Publié dans Le Temps le 05 - 03 - 2013

Le tourisme tunisien passe par des moments difficiles. Les opérateurs du secteur prédisent une année 2013 difficile avec de gros nuages sur fond de crise. Cette crise actuelle n'est pas la première et ne sera pas la dernière. Sale temps pour nos hôteliers. Sale temps, non pas en raison du froid, mais en raison de la pire basse saison à laquelle ils doivent faire face actuellement.
Avec des réservations en baisse et des lits vides, le booking est timide et avec le train où vont les choses, les répercussions se feront sentir principalement au niveau des employés. Le climat qui prévaut dans le secteur n'augure rien de bon, disent nos professionnels. Si la basse saison est généralement une saison morte, avec moins d'arrivées touristiques que durant les autres mois de l'année, les petits opérateurs sont unanimes à dire que c'est le pire hiver que nous avons connu. Même situation du côté des réceptifs qui ont du mal à faire tourner les bus. Leur flotte reste des jours au garage car ils n'ont pas de touristes à embarquer. La situation est alarmante. Un vrai tsunami touche notre tourisme. Nos professionnels ne savent pas quoi faire. Leur secteur est pénalisé. Cette année qui commence s'annonce difficile que la précédente. S'agit –il d'une crise conjoncturelle ou d'un marasme durable ? C'est un passage à vide disait Richard Vainopoulos, patron du réseau d'agences de voyage Tourcom,"lorsque la “Révolution du jasmin" a éclaté en Tunisie, les clients se sont rabattus sur le Maroc, les Canaries et même la République dominicaine. Quand l'Egypte fut touchée à son tour, les clients se sont retournés vers l'Afrique du Sud, l'île Maurice ou la Thaïlande. Quelle que soit la nature des événements, ils changent leurs destinations sans aucun problème et reviennent quand les choses se calment." Ponctuellement, les “printemps arabes" de 2011 qui avaient ébranlé l'Egypte et la Tunisie avaient profité à la Grèce, aux Canaries, aux Baléares. Et ce, dans des proportions très largement supérieures à ce que l'on constate d'ordinaire en matière de flux touristiques. L'essentiel aujourd'hui est de ne pas se tromper pas de cible. Nos professionnels doivent bouger et sortir de leur bureau pour sauver les meubles. L'activité connaît de nouveau un vrai malaise et des milliers d'emplois risquent de disparaître dans les zones touristiques où la population vit principalement des revenus du tourisme. Les professionnels du tourisme appellent à la création d'une cellule de crise pour endiguer ce mal qui ronge le secteur. La coordination des efforts est souhaitée. Outre une nouvelle structuration de l'accès aérien, l'image de la destination, l'attractivité du produit, la visibilité, et la compétitivité sont autant de défis à relever. Les opérateurs souhaitent la mobilisation de toutes les énergies, administration et privés et que chaque secteur revoie sa façon d'opérer.
« Les tours-opérateurs et les réseaux de distribution
ne veulent plus prendre le risque de vendre des séjours en Tunisie », Afif Kchouk, hôtelier à Bizerte
Comment se présente le booking sur la Tunisie pour mars ?
Très mauvais. Même les marchés, qui étaient en hausse, tels que la Grande-Bretagne et la Russie, enregistrent désormais des régressions
Pourquoi cette réticence vis-à-vis de la Tunisie ?
Le consommateur européen n'est pas rassuré de venir en Tunisie pour passer des vacances. Avec tous les évènements tragiques qui se sont déroulés en Tunisie, et le dernier en date l'assassinat de Chokri BELAID, le touriste étranger a fini par perdre confiance en la destination. Les tour-opérateurs et les réseaux de distribution (les agences de voyages) ne veulent plus prendre de risque à vendre des séjours en Tunisie.
Faut-il constituer une cellule de crise pour relancer la destination?
Il faut plus qu'une cellule de crise. Il est urgent et impératif de mettre en place un organe de veille stratégique permanent et doté de moyens humains et financiers adéquats.
Quelle stratégie à court terme doit –on suivre pour booster la destination?
Il faut avant tout rassurer les touristes étrangers pour qu'ils reprennent confiance en la destination. Pour cela, il est impératif et urgent que :
1- la situation politique et sécuritaire se calme en Tunisie ;
2- un calendrier politique officiel et définitif soit annoncé : rédaction finale de la nouvelle constitution, dates des prochaines élections législatives, présidentielles et municipales ;
3- avoir une véritable stratégie de communication à l'étranger, permanente et bien structurée ;
4- mener une campagne de promotion et de publicité bien ciblée et par marché, basée sur la télé, internet et les réseaux sociaux ;
5- créer une synergie entre les actions de marketing et de promotion des tours opérateurs et celles du tourisme tunisien ;
6- remettre à niveau les qualités de prestations du produit hôtelier et touristique, notamment l'accueil et le service ;
7- nettoyer les zones touristiques en particulier et l'environnement physique et humain en général
8- demander au prochain gouvernement d'afficher une volonté politique véritable et sincère de considérer le tourisme comme un secteur prioritaire, de lui accorder la place qu'il mérite et qui lui revient, et surtout de prendre les mesures adéquates à sa relance ...et de les appliquer « Des chutes de réservation de 10 à 50% durant le mois de mars »,Sami Ounalli (hôtelier à Djerba)
Comment se présente le booking sur la Tunisie pour mars ?
Nous avons très peu de visibilité. Nous vivons, pratiquement, au jour le jour. Le pick up sur le mois de mars et les mois suivants est très faible. Nous sommes en retard, au niveau des réservations enregistrées, par rapport à l'année 2012 qui n'est pas une année de référence. Notre Chiffre d'affaires a diminué de 30% durant les mois de Janvier et février 2013 par rapport à la même période de l'année dernière. En termes de réservations, nous avons un retard qui varie entre 10% et 50% sur les mois de Mars, Avril, Mai et Juin. La situation est inquiétante malgré tous les efforts que nous continuons à mettre en œuvre. Nous avons tiré la sonnette d'alarme depuis longtemps.
Pourquoi cette réticence vis-à-vis de la Tunisie ?
Il est clair que la situation actuelle est le résultat du déficit d'image réconfortante dont souffre la Tunisie et ce sur la plupart des marchés émetteurs. Les informations circulent à très grande vitesse aujourd'hui. Les événements que nous avons vécu en 2012 et en 2013 ne sont pas des moindres. La Tunisie est aujourd'hui une destination non recommandée dans plusieurs sites relevant des ministères des Affaires étrangères de différents pays. Le peu de clients, fidèles en majorité, que nous réussissons à convaincre de passer leurs vacances rentrent avec des avis négatifs (hôtels vides, collecte de déchets, ambiance générale...) et répercutent autour d'eux ce constat rebutant.
Faut-il constituer une cellule de crise pour relancer la destination ?
Il grand temps d'agir. Une cellule constituée de l'ensemble des professionnels et de l'administration serait une bonne idée. Il faudrait aussi une prise de conscience générale de l'importance du secteur touristique dans le tissu économique tunisien (Part du PIB, rentrées en devises, emplois directes et indirectes...).
Quelle stratégie à court terme doit –on suivre pour booster la destination?
Il est essentiel et primordial d'améliorer l'image de la Tunisie sur les marchés émetteurs. Des messages clairs et forts doivent être envoyés à nos partenaires le plus tôt possible (TO, compagnies aériennes, Agences de voyages, MICE...). Il est très important de mettre l'accent sur la stabilité, la sécurité et sur les prochaines échéances politiques du pays. Une fois, ces messages passés, nous pouvons parler de stratégie et de communication. Il faudrait qu'on réussisse à changer la perception des clients de notre pays. Il faudrait aussi qu'on réussisse à faire la part des choses entre l'actualité politique et l'activité économique du pays.
« Le tourisme est tributaire de la situation politique et sécuritaire intérieure»Hédi Hamdi, consultant en tourisme
Comment évaluez-vous la situation touristique dans le pays ? Comment ce secteur est-il appelé à évoluer dans les prochains mois ?
Les chiffres du mois de février 2013 sont particulièrement inquiétants dans la mesure où ils sont encore plus mauvais que ceux de février 2012 qui n'étaient déjà pas brillants. Certes, il s'agit d'une période de basse saison, mais les derniers événements, à savoir l'attaque de l'ambassade américaine le 14 septembre 2012 et l'assassinat du militant Chokri Belaïd le 6 février 2013 ont démontré une fois de plus combien le tourisme demeure lié aux situations politique et sécuritaire intérieures. Concernant l'évolution des choses dans les prochains mois, nul ne peut la prévoir tant le flou persiste. Le tourisme reprendra à la condition que la Tunisie ne fasse plus la Une des faits divers sur les chaînes TV étrangères. Si par malchance d'autres troubles surviennent, les professionnels du tourisme auront du souci à se faire pour leur activité.
Quelles sont les stratégies les plus pertinentes aujourd'hui selon vous pour booster la destination?
Il n'y a pas de recette miracle : la stabilité et la sécurité sont les fondements même de la bonne marche du tourisme quelle que soit la destination. De plus, il faut savoir que la situation n'est pas la même d'un marché à l'autre. Il est nécessaire d'établir deux catégories. Il y a les pays qui n'ont pas été très affectés par la crise interne que nous vivons ; il s'agit de l'Allemagne, de la Grande-Bretagne, de la Belgique et de la Russie. Nous pouvons donc espérer un afflux de touristes en provenance de ces pays-là avec lesquels nous devons communiquer pour rassurer les prescripteurs de voyage en premier lieu. Il y a une seconde catégorie de pays où la crise est particulièrement grave mais pas pour les mêmes raisons : le marché français est en pleine expectative (les Français suivent de trop près ce qui se passe en Tunisie et sont inquiets), le marché italien (crise interne liée à la situation des tour-opérateurs) et l'Espagne (crise économique intérieure aiguë). Ceci pour dire qu'on ne pourra pas adapter une stratégie uniforme à tous les pays. Mais je pense qu'essentiellement, nous devons leur dire que la crise est tuniso-tunisienne, et qu'à aucun moment, l'on a touché à un cheveu de touriste étranger même dans les pires moments que nous avons traversés depuis le 14 Janvier.
Plus spécifiquement sur la Tunisie, un tarif aérien élevé est-il un handicap pour le développement touristique?
Il est nécessaire de segmenter le trafic aérien au départ de l'Europe sur la Tunisie en 2 catégories : le régulier et le charter. Pour le régulier, les tarifs appliqués fluctuent en fonction de l'offre et de la demande, autrement dit en fonction de la saison. Vous aurez des tarifs très attractifs en février ; ils le seront moins en août. Concernant le charter, les prix sont en général intégrés dans le package vendu par le tour-opérateur. Le client ne portera pas de jugement sur le prix du billet mais sur celui du forfait global. Il y a aussi les vols secs vendus sur le charter (ou sur les low-cost déguisées en charter). Dans ce cas, l'offre et la demande entrent en jeu. Mais je pense que l'objet de votre question concerne justement les low-cost. Le débat fait rage depuis plusieurs années : les hôteliers y sont favorables pour développer le tourisme individuel tandis que les autorités ne sont pas très enthousiastes à l'idée d'ouvrir le ciel aux compagnies aériennes étrangères qui pourraient menacer le pavillon aérien national. Je pense personnellement que même si l'open sky est approuvé, les low-cost prendront des parts de marché aux compagnies classiques et n'apporteront pas de valeur ajoutée à la destination pour la simple et unique raison que nous ne sommes pas encore une web destination.
Faut-il créer une cellule de crise en cette période morose ?
En théorie, oui, c'est évident. Mais à quoi servirait une cellule de crise qui n'aurait pas le pouvoir d'exécuter les recommandations de ses membres ? Fin janvier, à l'initiative des fédérations professionnelles, une délégation de haut niveau (présidents de la FTH et de la FTAV, DG ONTT, DCP Tunisair) est allée user de son influence sur le marché français. L'initiative était louable et aurait pu être dupliquée sur d'autres marchés, mais les événements du 6 février et ses conséquences ont tout fait tomber à l'eau.
« Il ne faut pas brader la destination même si nous sommes en crise»
Mohamed Ali Toumi, président de la FTAV
Le secteur du tourisme est malmené ces derniers temps. Comment ce secteur est-il appelé à évoluer dans les prochains mois ?
Tout va dépendre de la situation politique et sécuritaire du pays. Si la crise s'estompe, il y a de l'espoir de sauver la saison. Si l'on continue de parler de nous négativement dans les médias étrangers, il y a de gros risques qui pèseront sur le secteur, les entreprises touristiques et les emplois. Même la crise au Mali a des répercussions sur notre tourisme saharien. D'ailleurs, le secteur des agences de voyages de la région de Tozeur, Douz et ses environs est sinistré et il va falloir trouver des solutions de toute urgence. Mais pour revenir à votre question, au jour d'aujourd'hui, nous nous orientons vers une haute saison last minute par excellence, ce qui ne nous réjouit pas particulièrement.
Vendre une destination demande d'investir dans plusieurs types de publicité. Quelles sont les stratégies les plus pertinentes aujourd'hui selon vous?
Les réseaux sociaux et Internet sont devenus aujourd'hui incontournables. Malheureusement, la Tunisie en tant que destination touristique est totalement absente du Web. Nous avons un retard énorme à rattraper à ce niveau. Cependant, étant donné que la publicité institutionnelle est sous la coupe de l'Etat, la priorité est à mon avis liée à un allègement des procédures d'appel d'offres. L'ONTT, malgré toute la bonne volonté de ses dirigeants, a les mains liées par des considérations administratives souvent illogiques. Il faut donc commencer par revoir nos procédures qui nous empêchent d'aller de l'avant si elles ne sont pas révisées.
Plus spécifiquement sur la Tunisie, un tarif aérien élevé est-il un handicap pour le développement touristique?
Il ne s'agit pas pour nous de brader la destination même si nous sommes en crise. Le transport aérien a également des charges qui sont très lourdes, notamment à cause des coûts de carburant qui ne cessent d'augmenter. Etant donné que nous avons une clientèle essentiellement tour-operating, le prix de l'aérien est intégré dans le package. Le client final paye un forfait global comprenant le vol, le transfert et le séjour. Quant à la clientèle individuelle en provenance de nos marchés traditionnels, je ne pense pas que les tarifs de l'aérien soient le principal handicap. Le problème réside surtout dans l'absence de dessertes aériennes avec certains pays, ce qui freine sans aucun doute toute initiative, qu'elle soit individuelle ou émanant d'un voyagiste.
« C'est aux politiciens d'envoyer un message fort aux Occidentaux pour les faire revenir »
Ahmed Bettaieb, agent de voyage
Comment se présente le booking sur la Tunisie pour mars ?
Le tourisme tunisien est dans une période d'attentisme. Il y a beaucoup d'incertitudes avec des annulations depuis l'assassinat du militant Chokri Belaid.
Pourquoi cette réticence vis-à-vis de la Tunisie ?
Nous sommes en train de véhiculer une mauvaise image. Le message négatif de notre classe politique destiné aux Français qui représentent 25% de notre marché national explique bien cette réticence des Français vis-à-vis de la Tunisie
Faut-il constituer une cellule de crise pour relancer la destination ?
C'est au politiciens d'envoyer un message fort aux Occidentaux et de faire un plan d'action et créer des événements pour montrer notre désir et bonne volonté de les accueillir et de les gâter.
Quelle stratégie à court terme doit –on suivre pour booster la destination?
Aucune stratégie ne peut être entreprise par les professionnels si les politiciens ne réagissent pas à temps et sécurisenr le pays
« Il faut faire simple quand ça se complique »Wahid Ibrahim, expert en tourisme
À tous ceux qui pensent que le tourisme va vers sa perte et les jours les plus sombres restent encore à venir, je leur demande gentiment de tempérer leur pessimisme et de nuancer leurs analyses. Certes, nous n'allons pas du jour au lendemain révolutionner la typologie de notre offre, diversifier les marchés, nous passer des TO, attirer une nouvelle clientèle mieux nantie et trouver des réponses aux problèmes structurels du secteur. Ne rêvons pas trop. Pour de nombreuses années encore, nous continuerons à avoir les mêmes atouts, les mêmes faiblesses, les mêmes hôteliers et autres opérateurs plus ou moins professionnels et les mêmes inerties administratives face aux crises.Dans une réflexion précédente, j'avais développé l'idée que la demande touristique s'accommodait très bien avec les dictatures et que les réalités démocratiques n'étaient pas un facteur rédhibitoire pour son expansion. Cela reste encore valable de nos jours .Ce qui veut dire que le tourisme ghettoïsé, stimulé par un meilleur environnement sécuritaire, continuera à prospérer chez nous, même sous un régime islamiste .Je pense que la pompe à touriste pourrait être réamorcée dans des délais assez brefs moyennant quelques actions à engager de toute urgence : organiser des méga événements à grand impact médiatique dans toutes les régions touristiques. En temps de crise et d'incertitudes, la communication événementielle s'avère de loin plus convaincante et plus impactante que la communication publicitaire traditionnelle. A cet effet, Publicis et ses coûteuses campagnes mondiales aux résultats plutôt aléatoires pourraient encore attendre. Il faudrait aussi investir les espaces publics sur les marchés émetteurs et créer la fête tunisienne sous toutes ses formes, intensifier les actions de lobbying sur les leaders d'opinion politiques , médiatiques , culturels et artistiques, reconduire les mécanismes de soutien à la programmation aérienne des TO et à leurs campagnes de promotion des ventes .engager une méga opération de nettoyage et de fleurissement des espaces environnant les aéroports , les zones touristiques , les sites culturels et archéologiques , les médinas , les oasis, et le long des circuits touristiques .L'argent pour faire tout ça existe puisqu'il suffira de redéployer les dizaines de milliards prévus pour les campagnes publicitaires classiques de Publicis. Ces propositions concrètes et faciles à engager sont de nature à rassurer l'opinion et à diffuser une image moins chahutée et plus motivante .Ma proposition peut vous paraître simpliste et naïve mais la simplicité et la naïveté sont parfois plus efficaces que les développements stratégiques les plus complexes et les analyses plus alambiquées .Le plus urgent n'est-il pas de sauver les saisons touristiques à venir et sauvegarder les emplois en attendant de traiter les problèmes de fond du tourisme tunisien .


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