La pomme de terre s'est faite vraiment désirer ces dernières semaines. Elle a enregistré une flambée des prix des plus vertigineuses par moments et endroits. Cela est allé de un dinar à 1D,100 le kg au niveau du producteur pour arriver au consommateur au prix de 1D,200 à 1D,400 le kg, voire plus parfois. Par quoi s'explique ce phénomène? La réponse nous a été donnée au Crda de Nabeul, chef-lieu de la région qui couvre pratiquement 50% des emblavures à l'échelle nationale. Cela s'explique par la baisse habituelle de la production en pareille période de l'année, nous a-t-on déclaré. De fin mars à début avril, c'est une intersaison, une période creuse par nature. Donc, il y a fléchissement côté production, ce qui agit sur les prix. C'est dans les normes. A cela s'ajoute l'écoulement clandestin, relativement massif depuis quelque temps, sur le marché extérieur. C'est pourquoi, il y a eu un fléchissement relativement sensible cette année sur le marché national et, par voie de conséquence, une flambée des prix. Maintenant, avec l'entrée en production des primeurs, les prix sont en train d'aller à la baisse. Cela va de 600 à 700 millimes le kg du côté du producteur pour aller de 800 à 900 millimes en arrivant au consommateur. Et cela ira en baissant davantage. Parce que, jusque-là, il n'y a eu d'arrachage que d'environ 25% du total des emblavures. D'autant plus que la superficie réservée à la culture des primeurs, dont la production vient de commencer a, enregistré une extension notable. Cette année, elle a couvert 640 ha, alors que l'année dernière elle n'était que de 480 ha. Ce qui porte les estimations de la production à 12.000 tonnes, contre 10.000 en 2012. Par ailleurs, à côté de l'arrachage qui reste à faire au niveau des primeurs, il va y avoir l'entrée en production de la culture de saison vers la deuxième moitié de mai, variété dont la production s'étendra jusqu'à la première moitié de juillet. Du reste, sur le plan de l'espace réservé à la culture de saison qui suivra, il est à noter que les emblavures ont couvert cette fois 4.000ha, contre 3.500 l'année dernière. Côté production, les premières estimations la portent à 105.000 tonnes cette année (contre 95.000 en 2012) dont une partie ira au stockage traditionnel pour couvrir les besoins du marché pendant l'été et au début de l'automne.