L'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) a annoncé, hier, le lancement d'une campagne nationale pour la ratification de la convention internationale n°183 sur la protection de la maternité. La coordinatrice de la commission nationale de la femme ouvrière de l'Ugtt, Najoua Makhlouf, a expliqué que la convention n°183 de l'Organisation internationale du travail (OIT) n'a pas été ratifiée par la Tunisie. «Cette convention prévoit un congé de maternité de 14 semaines dont obligatoirement six semaines avant l'accouchement», a-t-elle noté, appelant à la ratification de cette convention qui garantit à la femme enceinte tous ses droits avant et après l'accouchement pour protéger la santé de la mère et de l'enfant. Mme Makhlouf a estimé que les périodes prénatale et post-partum sont «une fonction sociale» que la société et le gouvernement doivent prendre en charge mettant en avant la discrimination entre les femmes exerçant à la fonction publique qui bénéficient, selon la législation tunisienne, d'un repos de 8 semaines après l'accouchement et celles qui travaillent dans le privé et qui n'ont droit qu'à 4 semaines de repos sans prime. La conférence, de deux jours, organisée par le département de la femme, de la jeunesse ouvrière et des associations relevant de l'Ugtt, en collaboration avec l'Organisation internationale du travail, vise à faire connaître la convention n°183 relative à la protection de la maternité et à appeler à sa ratification par la Tunisie. Une demande dans ce sens sera présentée par l'Ugtt au ministère des affaires sociales et à l'Assemblée nationale constituante. «L'Ugtt avait appelé, début 2012, le gouvernement à ratifier cette convention», a dit Mouldi Jendoubi, secrétaire général adjoint de l'Ugtt. Le débat, auquel ont participé des juristes et des syndicalistes, a permis une lecture critique de la convention n°183, appelant l'Etat à assurer la protection de la femme enceinte ou lors de la période d'allaitement.