Comment concilier la satisfaction des besoins en emplois décents et la protection de l'environnement. C'est autour de cette problématique que se tient, aujourd'hui et demain à Tunis, un séminaire international sur «Les emplois verts». La manifestation est conjointement organisée par le ministère de l'Equipement et de l'Environnement et celui de la Formation professionnelle et de l'Emploi, avec l'appui de l'Agence internationale de coopération allemande (GIZ). Cette dernière n'a cessé, au fil des ans, d'apporter à la Tunisie son assistance technique en matière de développement durable. Dans cette approche écologique, des projets ont été montés dont certains ont pu résister, d'autres, faute de moyens, ont fini par disparaître. Aujourd'hui, face aux aléas de la nature et à l'instabilité du marché du travail, la réflexion sur les nouveaux gisements éco-professionnels à identifier s'avère être de mise. Le pari de l'emploi vert est plus que significatif. Cela n'est plus superflu, mais bel et bien une conviction profonde qui nourrit les bonnes volontés et suscite une initiative privée, résolument tournée vers l'économie verte comme nouveau créneau porteur. Après la séance inaugurale qui sera rehaussée par la présence des deux ministres de tutelle et de leurs partenaires, le concept d'emploi vert sera défini et les expériences nationales acquises dans ce champ d'action auront à donner l'exemple. En fait, gestion des déchets, conservation des eaux et du sol, agriculture biologique, éco-bâtiments, énergies renouvelables et éco-tourisme sont autant de sources d'emplois verts, où rentabilité économique rime forcément avec protection écologique. Et le Centre international des technologies de l'environnement de Tunis (Citet) est une institution publique qui s'est investie dans l'encadrement et l'accompagnement de pareilles entreprises. Sa directrice générale, Mme Amel Jrad, sera là pour démontrer le rôle principal du Citet dans la promotion de ces emplois verts. Et l'on se demande, ici et maintenant, combien d'entreprises sont décrétées amies de l'environnement. Pour rappel, la Tunisie s'est déjà engagée lors de la Conférence des Nations unies sur le développement durable «Rio +20», tenue l'été dernier au Brésil, à créer son «Centre d'excellence d'économie verte», et compte mettre en place au préalable un «Help Desk Economie verte» qui en sera le noyau dur, l'objectif étant «d'assurer les conditions nécessaires à l'éclosion de l'initiative économique verte et à l'accompagnement des jeunes entrepreneurs en quête d'investir dans ce créneau innovant». Parlons au concret, le ministère de l'Equipement et de l'Environnement est en phase de validation de la feuille de route nationale Rio+20, afin d'élaborer une stratégie nationale d'emplois verts 2013-2017. Cette dernière fait également partie des orientations de la Stratégie nationale pour l'emploi lancée par le ministère de tutelle au début de l'année en cours. M. Akram Belhadj Rhouma analysera la situation. En se référant au rapport conjoint du Pnue et du BIT sorti en 2008, les emplois verts se définissent comme suit : «Ceux qui réduisent l'impact sur l'environnement des entreprises et des secteurs économiques pour le ramener à des niveaux viables». Cette dimension écologique s'incruste, selon le rapport, dans plusieurs activités, depuis l'approvisionnement énergétique jusqu'au recyclage, et de l'agriculture à la construction et au transport. Ce qui permet «de diminuer la consommation d'énergie, d'eau et de matières premières grâce à des stratégies d'amélioration du rendement, de réduire les émissions de carbone dans l'économie, de minimiser toutes les formes de déchets et de pollution et de protéger les écosystèmes et la biodiversité...». Au cours de ce séminaire, des interventions seront programmées pour donner un aperçu sur les initiatives, projets et programmes relatifs aux emplois verts. Et les exemples en sont multiples à l'échelle nationale. Il s'agit, entre autres, de la gestion des déchets et leur recyclage, d'éco-park à Borj Cédria, ainsi que d'autres projets verts à Siliana, à Jendouba et à Bizerte. La journée du mercredi sera, quant à elle, consacrée à des tables rondes basées sur la manière de promouvoir l'emploi vert, de développer les compétences dans ce domaine et d'inciter à y investir. Ainsi se profile l'avenir d'un tel métier aussi vert que l'environnement.