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Un bilan mitigé, des projets à l'horizon
Entretien avec :Mme Mamia El Banna Zayani, ministre de l'Environnement
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 05 - 2012

• Une enveloppe de 120MD a été mobilisée pour le financement du projet de dépollution de la lagune et du lac de Bizerte
• Achèvement de la rédaction du nouveau code de l'environnement fin 2012, début 2013
• Lancement de campagnes « exceptionnelles » dans tous les gouvernorats pour soutenir les municipalités dans la lutte contre la pollution
Elle défend son idéal écologique et l'enjeu environnemental local qui n'est autre que la dépollution des pôles industriels. Peut-on aujourd'hui se permettre de gérer les problématiques environnementales en ordre dispersé alors que les enjeux sont globaux et les constats alarmants ? Il paraît indispensable, après tant d'années où les programmes, les conventions, les accords... en matière d'environnement se sont révélés suffisants, de coordonner les actions efficacement et équitablement à l'échelle nationale et locale, et fixer les priorités selon des critères objectifs s'inscrivant dans des politiques cohérentes à long terme.
Avec un bilan mitigé mais des perspectives prometteuses en vue, Mme Mamia El Banna Zayani, ministre de l'Environnement, tente résolument de faire miroiter un avenir écologique rassurant et rejeter les menaces de plus en plus confirmées (pollution industrielle, changements climatiques...), et bien d'autres dossiers, qui figurent sur son agenda et dont la réalisation ne se limite pas à l'échéance du gouvernement actuel.
La «jeune» ministre de l'Environnement nous commente, en détail l'actualité écologique en Tunisie, et se livre à La Presse pour donner d'amples éclairages sur les échéances et les problématiques stratégiques à court et long termes. Interview
Madame la ministre, vous pilotez un ministère éminemment sensible, celui de l'environnement. Comment évaluez-vous le bilan des actions de votre département, quatre mois après la constitution du gouvernement ? Quelles sont justement les prémices de votre future stratégie ?
Avant de parler de l'évaluation du bilan des actions quatre mois après la constitution du gouvernement, je tiens à préciser que j'ai déjà mis deux semaines pour me renseigner sur les services, les structures et le secteur lui-même, quoi que je le connaisse un peu puisque je suis du domaine depuis l'époque où j'étais directrice de l'Institut supérieur des sciences et technologies de l'environnement (ISSTE) de Borj Cédria. Pour ce qui est de l'évaluation, il y a déjà des projets qui sont en cours dont on est obligé d'assurer le suivi et d'autres lancés après la révolution, inscrits dans les nouvelles orientations.
A vrai dire, en trois mois de travail, on n'a pas eu le temps qu'il faut pour tout évaluer. On a donc opté pour l'élaboration d'une stratégie qui fixera un inventaire de ce qui a été réalisé, de tous les projets qui demeurent en suspens, des lacunes, des défaillances, bref de la situation générale du secteur. Cette mission est confiée aux structures et institutions sous la tutelle du ministère, c'est un travail de groupe qui s'engage aujourd'hui afin d'achever l'élaboration de cette stratégie indispensable pour l'avenir du secteur, la durabilité des projets, la transparence dans la concrétisation des orientations futures...
Cela n'empêche pas de dire que nous avons fait quelques petites évaluations pour identifier les requêtes, car comme vous le savez, la majorité des projets du ministère et des institutions sous sa tutelle proviennent et s'inscrivent dans le cadre de la coopération mixte, et c'est à notre département de remettre toujours les requêtes.
Par ailleurs, on continue de promouvoir d'autres projets auxquels j'accorde un intérêt particulier, ceux de l'écotourisme qui constituent l'avenir pour la Tunisie. Le balnéaire n'a plus de place aujourd'hui avec l'érosion du littoral qui s'ensuit. Par contre, l'écotourisme est un produit qui promet, quand on sait que grâce aux sites tunisiens disponibles, un autre produit est en mesure de se développer davantage, il s'agit du tourisme culturel. Ce dernier permet de créer de l'emploi pour la population locale. Dans les réserves de Djebel Chaambi et de Bouhedma à titre d'exemple, notre département a recruté sept diplômés du supérieur pour s'en occuper. On a essayé dans notre démarche de créer une interaction active ou interactive entre la réserve naturelle et la population locale, et ce, afin de contribuer à la création de sources de revenus aux jeunes à travers la vente des produits du terroir par exemple.
Il est opportun de rappeler dans le même contexte qu'il faut impérativement changer les lois et les législations qui réglementent ces réserves relevant de la direction des forêts (ministère de l'Agriculture), pour que les habitants de ces réserves puissent en tirer profit en créant leurs propres sources de revenus.
C'est dire que l'écotourisme qui se développe aujourd'hui dans le monde, à raison de 30% par an, est un nouveau créneau et un concept retenu en Tunisie favorisant les potentialités du site et l'amélioration des conditions de vie des populations locales, notamment celles des régions de l'intérieur.
Plusieurs villes rencontrent des problèmes particuliers en matière environnementale. Y a-t-il des programmes spécifiques pour répondre à ces problèmes dont en premier lieu la pollution industrielle à Sfax et à Gabès ?
Le dossier de la pollution des pôles industriels à Sfax, Gabès, Skhira, au bassin minier de Gafsa, à Enfidha où il ya des gisements aussi, à Métlaoui, Bizerte et même dans le Grand Tunis est l'un des chantiers les plus complexes que notre département veille à traiter.
On a déjà entamé des études qui concernent la première étape de pollution et la seconde est consacrée à des études pour la dépollution de ces zones. Suivra l'opération de financement des actions de dépollution, soit à travers des dons ou des prêts.
Le groupe chimique de Gabès, en l'occurrence, est appelé à financer lui-même sa dépollution et sera soutenu par le ministère. D'ailleurs, le ministère de l'Environnement a organisé plusieurs réunions avec les ministères de l'Industrie et du Développement régional pour examiner le problème des pôles industriels et y trouver les solutions adéquates.
Pour ce qui est du projet de dépollution de la lagune et du lac de Bizerte, et de la cimenterie de Menzel Bourguiba, les études ont été déjà conçues pour entamer l'exécution des opérations de dépollution et c'est aux industriels de s'engager pour adopter une industrie propre et savoir gérer leurs rejets. Le coût de ce projet s'élève à 120MD dont 16MD mobilisés pour la cimenterie.
Beaucoup s'interrogent sur la restructuration des structures relevant du ministère (ANPE, ONAS...). Qu'en est-il en réalité ?
Volet institutionnel, l'Agence de protection et d'aménagement du littoral (Apal) était une aberration dans la Fonction publique. De 1996 à 2009, tous ceux qui travaillent dans cette institution sont sans statut. Ils sont uniquement des contractuels et des détachés du ministère de l'Equipement. Leur situation administrative n'a pas été régularisée jusqu'à aujourd'hui. L'Apal, comme toutes les structures sous la tutelle du ministère, souffre de défaillances, dont en particulier l'absence de manuels de procédures. On était donc dans l'obligation de les concevoir dans le cadre d'un jumelage, avec le concours de l'Union européenne, qui a mis à notre disposition un staff d'experts en la matière pour effectuer durant deux ans un audit aussi bien pour les directions générales que pour les institutions sous la tutelle du ministère.
Cela pour l'Apal. Nos prochaines réformes ou restructurations toucheront l'Onas, la structure la plus ancienne qui embauche environ 4.300 personnes. Cette structure nécessite une intervention aussi quand on sait que le changement qui a été introduit en 2006 dans son organigramme a causé un déséquilibre régional qui perdure jusqu'à aujourd'hui. Sachant que la direction de Nabeul couvre tout le Nord-Ouest, en l'absence de départements dans chaque gouvernorat ou encore dans chaque district. Cette situation exige une révision de la répartition des directions régionale de l'Onas à travers tout le territoire du pays.
Idem pour l'Agence nationale pour la protection de l'environnement (Anpe), qui n'est pas en reste des dépassements. On a déjà reçu des rapports bien fondés qui seront remis aux tribunaux à la suite de plusieurs visites d'inspection à cette institution.
Vous comptez mettre en place une nouvelle politique de l'environnement pour les prochaines années qui sera susceptible de changer l'image stéréotypée conçue par le ministère de l'Environnement durant l'ancien régime ? Pouvez-vous nous éclairer sur les objectifs de cette politique?
Je tiens à préciser tout d'abord que je n'ai pas le droit de laisser un vide après l'achèvement de mon mandat. On veille actuellement à l'élaboration d'une stratégie nationale qui ne concerne pas uniquement notre département, mais ceux du développement régional, de l'industrie, etc. qui sera focalisée sur plusieurs axes, dont la décentralisation, la gouvernance régionale, la promotion de l'emploi « vert »..., une stratégie en cours qui nous offrira les moyens nécessaires pour poursuivre ou entamer la concrétisation de nos projets et le traitement de nos dossiers. On s'attache à accorder le temps qu'il faut à chaque dossier pour qu'il soit traité dans les meilleures conditions.
Le ministère de l'Environnement a examiné récemment la première phase de l'étude préliminaire d'évaluation du code de l'environnement en Tunisie. Quels sont, justement, les grands axes et les objectifs de ce code et quand s'achèvera sa rédaction ?
Le nouveau code de l'environnement établira l'inventaire des défaillances et des lacunes des lois environnementales. Il sera élaboré par des experts dans diverses spécialités.
Ce code vise à modifier le comportement écologique, à mettre en place des législations répondant aux spécificités environnementales de la Tunisie. Il renferme des chapitres portant sur les principes de base, les espaces environnementaux, le système de lutte contre la pollution, les responsabilités civiles et pénales, l'assurance et le financement.
Il sera élaboré pour constituer un cadre de référence pour les contrôleurs de l'Anpe et pour ceux qui ne respectent pas les normes et les lois environnementales. L'achèvement de sa rédaction est prévu fin 2012 ou début 2013.
La Tunisie s'apprête à participer à la conférence des Nations unies pour le développement durable Rio+20 au Brésil en juin prochain. Votre département a déjà élaboré un rapport national, en termes de contribution au Sommet. A quoi peut-on s'attendre de cette contribution ? Pensez-vous que le Sommet de Rio en 1992 a réussi à relever les défis économiques, sociaux, écologiques et de gouvernance pour la promotion du développement durable ?
Oui, nous avons élaboré le rapport de la Tunisie dans le cadre de la préparation à la conférence des Nations unies sur le développement durable Rio +20. Ce rapport montre, en effet, que la Tunisie a atteint, sur la base d'une économie soutenue et diversifiée, un certain niveau de développement. Celui-ci n'a pas été socialement et régionalement équitable. Des déséquilibres sont apparus, notamment entre les régions relativement avancées du littoral et celles défavorisées de l'intérieur.
Le rapport est axé essentiellement sur les insuffisances qui ont entravé la réalisation des objectifs du développement durable et sa mise en œuvre.
Une délégation tunisienne sera présente lors des assises du sommet, à sa tête M. Moncef Marzouki, président de la République. Cette fois-ci, plusieurs départements ministériels (ministères des Affaires sociales, du Développement régional et de la Planification outre la société civile...), accompagneront la délégation tunisienne pour participer aux travaux. On s'est focalisé sur un thème qu'on doit développer dans notre pays. Pour ce sommet, on a visé l'économie verte, sachant que le ministère de l'Environnement a élaboré une étude en la matière qui est en cours de réalisation au sein des deux directions générales du ministère, à savoir la direction générale du développement durable et celle de l'environnement et de la qualité de la vie.
La Tunisie va présenter les initiatives qu'elles a prises en matière de promotion de l'économie verte ainsi que l'étude précitée visant la proposition des lignes directrices d'une stratégie nationale instaurant les fondements d'un nouveau modèle de développement basé sur l'économie verte. Celle-ci permettra de réduire les pressions sur l'environnement et d'assurer la durabilité environnementale grâce à l'amélioration de l'efficacité écologique de la croissance économique. Cette étude devra aboutir, à travers une analyse et l'identification des opportunités de développement de l'économie verte en Tunisie, à la mise en place d'une stratégie nationale pour une économie verte en Tunisie, avec un plan d'action identifiant notamment les rôles respectifs de l'Etat, du secteur privé et des organisations professionnelles, dans le développement de chacun des secteurs de l'économie verte.
La Tunisie ne cesse de consentir des efforts considérables pour promouvoir l'économie verte. C'est l'objectif assigné pour garantir la durabilité des projets. L'économie verte est une économie viable visant, entre autres, la promotion d'une économie moderne, dynamique, utilisatrice de technologies nouvelles et largement ouverte sur le marché extérieur, le développement de nouvelles capacités d'adaptation aux mutations croissantes observées dans l'ensemble des domaines de développement.
Parmi les projets phares qui nécessitent une intervention urgente, celui de la dépollution des oasis littorales du golfe de Gabès, oasis uniques dans la Méditerranée, dont l'état environnemental n'a pas été pris en compte et qui est en perpétuelle dégradation, et ce, jusqu'à ce qu'on trouve le financement pour entamer les actions d'arrêt de rejets des produits déversés.
Un autre problème non moins important ayant un impact sur la qualité de la vie des populations, celui de l'installation des décharges contrôlées dans des zones d'habitation. On insiste sur le choix du site pour l'implantation de projets industriels et notamment l'élaboration d'études d'impact environnemental en vue de sauvegarder l'écosystème et protéger la santé des habitants et leur cadre de vie.
Qu'attendez-vous de la conférence de Rio+20 par rapport à la promotion de l'économie verte dans le monde d'une manière générale et en Tunisie, en particulier ? Quelles sont les propositions que la Tunisie va avancer au cours de cet événement ?
Le Sommet de RIO+20 constituera une étape importante pour une meilleure compréhension de la portée de l'économie verte et ses effets potentiels sur les plans économique, social et environnemental. C'est une opportunité renouvelée pour la communauté internationale pour réitérer son engagement à soutenir les pays en voie de développement, renforcer l'élan de solidarité internationale à travers la mise en place de dispositifs de coopération et d'échange, de mécanismes de financement de projets novateurs dans le domaine de l'économie verte.
Je pense que RIO+20 n'a pas honoré concrètement ses engagements vis-à-vis des pays en voie de développement sinon la prochaine conférence du Brésil n'aura pas lieu. Il faut du temps pour réaliser les objectifs fixés dont en particulier l'éradication de la pauvreté.
Le rapport national que la Tunisie va présenter lors de ce sommet renferme des recommandations dont l'adoption sera approuvée durant les assises de la conférence. Quant aux propositions de la Tunisie, elles ne sont pas encore définies.
Mais en somme, les recommandations s'articuleront autour de plusieurs axes, dont la nécessité d'un soutien international pour préparer une stratégie d'économie verte, le renforcement des mécanismes et des moyens de promotion du secteur des énergies renouvelables, l'analyse de la gouvernance du développement durable et l'approche participative au niveau local et régional en Tunisie outre l'analyse de l'efficacité du système des Nations unies en matière d'appui et de renforcement des capacités de la Tunisie pour le développement durable...et bien d'autres.
En quoi consistent les initiatives que vous avez prises pour promouvoir l'économie verte en Tunisie ? Quels en sont les défis et contraintes ?
On a commencé par l'élaboration de l'étude portant sur l'économie verte avec l'implication de toutes les parties prenantes en Tunisie, qui va cerner les contours du concept même d'économie verte en Tunisie, dont la mise en œuvre devra émaner des caractéristiques du développement et des enjeux et priorités environnementaux inhérents à la Tunisie. Dans ce contexte, les domaines prioritaires dans notre pays seront le développement des énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, premiers jalons de l'économie verte, l'économie d'eau, le recyclage et la valorisation des déchets, l'agriculture biologique, la dépollution industrielle, la mise à niveau environnementale des entreprises, l'écotourisme...
Le défi majeur de la promotion d'une telle économie, dans notre pays, réside ainsi dans la capacité du système et de l'ensemble des acteurs publics, privés et de la société civile à s'adapter à l'ensemble des réformes initiées à impacts multiples sur les plans économique, social et environnemental.
Votre département a programmé des campagnes exceptionnelles dans toutes les régions de la République pour soutenir les municipalités dans la lutte contre la pollution. Le ministère a-t-il les moyens financiers, humains et techniques pour de telles actions ?
Notre département compte organiser deux campagnes «exceptionnelles» de démoustication et de propreté pour assister les municipalités dans la lutte contre la pollution. On a mobilisé des fonds pour entamer ces opérations qui consistent en la réhabilitation des espaces verts et l'instauration d'équipements municipaux.
Ces opérations seront menées avec le concours des gouverneurs qui seront chargés de transférer les fonds nécessaires aux municipalités, quoi qu'on ne dispose pas de gros moyens mais nous comptons sur le soutien des autres départements qui sont prêts à nous aider dans l'acquisition du matériel ainsi que la société civile.
Le marché de l'énergie solaire s'épanouit aujourd'hui en Tunisie ainsi que le projet des énergies renouvelables dans le sud du pays. Quel avenir pour ces deux secteurs ?
L'énergie solaire est un secteur qui promet aujourd'hui et qui doit remplacer le fossile qui est beaucoup plus polluant, d'autant plus qu'on a le potentiel et qu'on peut exporter vu la position stratégique de la Tunisie, considérée comme la plus proche de l'Europe. On a cette chance, il faut donc la saisir. Le dossier du développement du secteur de l'énergie solaire est examiné aussi bien par notre département que par celui de l'Industrie.
Pour ce qui est du projet des énergies renouvelable dans le sud du pays, il consiste plus précisément à produire de l'énergie solaire. En tenant compte des spécificités locales et de la garantie de préservation de l'environnement. Ce projet prévoit outre la production de l'énergie solaire dans le Sahara et son exportation vers l'Europe, le développement du tissu industriel. Il prévoit aussi la mise en place d'une unité industrielle tunisienne dans le domaine de la production et d'exportation de l'énergie solaire au Maghreb arabe et en Afrique.
Comment évaluez-vous les investissements internationaux en matière de contribution au financement de la coopération bilatérale ?
Pour ce qui est de la coopération bilatérale, notre partenaire essentiel c'est la GIZ, l'assistance technique allemande de renommée internationale, qui a longtemps soutenu l'Onas, l'Apal, l'Anpe, le Citet dans la réalisation de leurs projets à travers l'octroi de dons, de prêts bonifiés. C'est le type de coopération réussie qui continue de nous aider essentiellement dans le recyclage de la dette.
Idem pour le Fonds mondial de l'environnement qui a toujours été disposé à financer les grands projets environnementaux et les stratégies (biodiversité, changements climatiques...).
Les premiers résultats de l'étude nationale sur les changements climatiques ont fait ressortir une insuffisance des programmes environnementaux réalisés à ce jour pour faire face aux phénomènes naturels qui menacent le pays au cours des prochaines années à cause des changements climatiques. Comment votre département compte-t-il remédier à ces problèmes ? Est-ce que vous envisagez, dans l'élaboration de votre future stratégie, d'intégrer les changements climatiques dans les diverses politiques sectorielles ?
On fait partie des pays qui vont être touchés par la sécheresse et les inondations. C'est pour cela qu'il faut trouver une meilleure adaptation aux changements climatiques et environnementaux.
On a lancé des projets avec la collaboration du ministère de l'Agriculture et les autres départements et des études pour identifier les zones qui ont été touchées récemment par les inondations. Une plateforme régionale a été conçue où figure une banque de données qui nous facilitera le recours à l'information rapide et nous alerte pour nous prévenir de ce genre de catastrophes.
Les résultats de cette étude ne sont pas encore arrêtés. L'objectif est de garantir une adéquation entre les exigences de la croissance de l'ensemble des secteurs économiques et le renouvellement des ressources. Il faut savoir exploiter à bon escient les ressources disponibles dans le cadre des fonds qui seront consacrés à l'adaptation aux changements climatiques.
C'est vrai que l'étude sur les changements climatiques a tiré la sonnette d'alarme sur la recrudescence des deux phénomènes extrêmes : la sécheresse et les inondations, mais c'est un défi pour nous qui exige un surcroît d'efforts pour pouvoir instaurer les fondements de planification et de gestion durable des ressources hydriques.


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