L'on parle souvent d'une politique nationale d'environnement et du développement durable pour lesquels des fonds colossaux ont été investis dans des actions de sensibilisation, des mécanismes exécutifs et des projets porteurs d'idées et de solutions de lutte contre toute atteinte à la nature, sans qu'on ne sache, aujourd'hui, que cette politique ne s'appuie pas sur une véritable stratégie de communication ni une approche écologique participative. Ce maillon manquant de la chaîne verte a donné lieu à des divergences au niveau d'objectifs et tendances, creusant l'écart entre réalités et perspectives. Pour toutes ces raisons, le Centre international des technologies de l'environnement de Tunis (Citet) vient de lancer un nouveau projet «communication environnementale d'entreprise» destiné, dans un premier temps, à une dizaine d'entreprises économiques, toutes branches d'activités confondues, voulant s'ouvrir sur leur milieu aussi bien interne qu'externe. L'objectif est de taille: leur permettre de s'engager, de bon gré, dans une démarche de conciliation avec son entourage, dans un esprit gagnant-gagnant. Ce projet, fruit d'une coopération tuniso-allemande en la matière, a pour slogan significatif «Entreprendre éco-responsable en Tunisie», visant à accompagner l'entreprise dans sa démarche de communication environnementale, en mettant à sa disposition toutes les informations et compétences requises. Il s'agit, à vrai dire, de lui donner les instruments et les techniques susceptibles d'améliorer son image et de renforcer sa compétitivité pour reconquérir de nouveaux marchés à plus large échelle. Ainsi, la volonté d'avoir l'initiative d'y participer et l'engagement sérieux dont elle doit faire preuve jusqu'au bout sont autant de signes motivants, garants de sa disposition à prendre son destin en main. Créer sa propre «communication verte», autrement dit. C'était, d'ailleurs, l'objet d'un séminaire d'information et de sensibilisation, tenu hier matin à Gammarth, à l'initiative du Citet, sous le patronage du ministère de tutelle, auquel ont pris part des experts environnementaux, des chefs d'entreprise et des représentants du tissu associatif opérant dans le domaine. Le projet en question comme l'a présenté Mme Meriem Sahtout, chef de service auprès du Citet, consiste à apporter à l'entreprise l'encadrement et l'assistance technique requis, lui permettant d'acquérir un avantage concurrentiel, de se donner une image verte, de montrer sa responsabilité civique envers le citoyen et de créer une culture d'entreprise rayonnante. Il est nécessaire, d'autant plus, de savoir répondre aux exigences environnementales aussi bien sur le plan local qu'international. Différents autres acteurs en plus des partenaires directs du projet dont en particulier la profession, la société civile et les médias, y seront impliqués au fur et à mesure, dans une approche environnementale participative. Dans son intervention relative au sujet de cette journée de sensibilisation, M. Salem Ben Salem, expert en communication, s'est focalisé sur la communication environnementale en tant qu'instrument de développement et de durabilité, dans le sens de prendre en compte les préoccupations des parties prenantes et de réfléchir sur les meilleures pratiques pour une gestion intégrée de l'environnement dans tous ses états. Partant de deux raisons, selon lui, d'ordre sociétal et écologique. Son message unique est d'aider l'entreprise à répondre aux attentes de sa clientèle, tout en étant conforme à la réglementation environnementale en vigueur. Afin de réussir sa démarche stratégique en la matière, il est légitime de lui baliser la voie pour que sa communication environnementale soit porteuse et rentable, a-t-il expliqué. Quant à M. Mosbah Abasa, il a passé en revue les différentes campagnes de sensibilisation et les actions d'éducation qu'a menées le ministère de l'Environnement au cours de ces dernières années, telles que ‘'Enviromobile, «écoles durables» et bien d'autres. Il n'était pas alors question d'une stratégie de communication verte, mais plutôt d'une politique environnementale à vocation multiple.