Au Maghreb, les industries de la culture ont du mal à se structurer. Ayant été longtemps inexistantes, elles en sont souvent, aujourd'hui, au «stade artisanal». Des professionnels et des chercheurs feront le point aujourd'hui et demain, à l'Institut des hautes études commerciales de Carthage. L'Université Paris XIII, l'Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (IRMC), l'Institut français de Tunisie (IFT) et l'Institut des hautes études commerciales de Carthage organisent des journées d'études sur les industries culturelles et plus précisément sur le thème «Les entrepreneurs culturels et les industries culturelles au Maghreb». Les travaux démarreront ce matin à partir de 9h00, à l'IHEC, et se poursuivront dans les mêmes lieux, demain, samedi de 9h00 à 16h00. D'après la feuille de route qui nous a été communiquée, ces journées se donnent comme objectif de réfléchir sur les mutations que connaissent les industries culturelles en Tunisie, en Algérie et au Maroc, à travers l'étude de trois secteurs primordiaux: les industries éditoriales (livre, presse, musique enregistrée et multimédia), l'audiovisuel (radio, télévision) et le cinéma. On nous précise que l'angle choisi dans cette perspective est celui de l'entrepreneur culturel, donc de l'initiative privée, avec l'appui ou non des pouvoirs publics et des politiques publiques de la culture. Des professionnels et des chercheurs tenteront de répondre aux questions suivantes : peut-on parler réellement d'entrepreneur culturel dans les trois pays du Maghreb ? Si oui, comment le devient-on ? Quels sont les profils d'entrepreneurs culturels et leurs spécificités dans cette région du monde ? Quelles sont les stratégies en matière de produits culturels qu'ils développent et les rapports entretenus avec les publics visés, les pouvoirs politiques et les partenaires ? Quels sont les facteurs à l'origine du renforcement ou de la compromission de la pérennité des entreprises culturelles dans les trois pays ? Et enfin : peut-on parler de rentabilité du secteur culturel dans l'espace maghrébin? Toutes ces questions ont déjà été posées par le passé, dans différentes occasions, mais ce qui risque de rendre ces journées d'études si importantes c'est ce nouveau contexte de la post-révolution. Les participants ne pourront pas s'empêcher de réfléchir sur les stratégies à mettre en place pour éviter un futur sans culture.