Les «Sang et Or» devraient très probablement revoir leur mercato à la hausse Avec le départ de l'actuel entraîneur national et l'avènement de Maher Kanzari, l'Espérance a affirmé vouloir changer de cap. Discret et plutôt avare en déclarations de tous genres, le président de l'Espérance a annoncé la nouvelle couleur. «Halte aux dépenses folles, aux recrutements coûteux et aux salaires inconsidérés. Confiance aux jeunes du cru. C'est d'ailleurs pour cela que j'ai fait appel à Maher Kanzari». Surpris par les adversaires ? En faisant cette déclaration d'intention, le président de l'Espérance était-il conscient que son équipe pouvait perdre son titre ? Nous ne le pensons pas, car, à l'Espérance, tout le monde est persuadé que celui-ci est le «domaine réservé» de l'équipe et que l'avance prise par l'Espérance ne pouvait être rattrapée. A l'instar de plusieurs observateurs, les «Sang et Or» n'ont pas prévu la montée en puissance du Club Sfaxien, ainsi que la réaction d'amour-propre de l'Etoile. Faut-il pour autant dire et penser que l'Espérance a dormi sur ses lauriers ? Pas exactement, même si le résultat est là. Héritage et échéances En redébarquant au club, Maher Kanzari était face à deux réalités : l'héritage de son prédécesseur et les échéances tant nationales que continentales. Pas le temps et pas vraiment les moyens de rebâtir une grande équipe dominante. Quelques renforts ciblés tout de même, comme Antar Yahia et Dhaouadi pour reconstituer la défense centrale, Chehoudi et Akaïchi pour renforcer l'attaque. Mais si les deux premiers renforts ont réussi à solidifier l'axe central, ce ne sera pas le cas de l'attaque, ultérieurement «sanctionnée» par les flops Clottey-Emeka. Un entrejeu à réinventer L'entrejeu n'a pas été meilleur, puisque si Maher Kanzari a réussi à relancer Traoui et Ragued qu'il a fait avancer d'un cran et qui ont réussi à mieux soutenir les mouvements offensifs de l'équipe, Awadhi est un peu resté aux starting-blocks, alors que Chaker Zouaghi a tout simplement disparu de la circulation. Trois joueurs ont tout de même efficacement contribué à maintenir le niveau de jeu de l'équipe et à assurer les équilibres, tant derrière qu'à l'entrejeu : Derbali, Chemmam et l'incontournable Affûl. Maher Kanzari aurait bien aimé disposer du meilleur Iheb Msakni, mais on sait l'aîné du clan fragile sur le double plan physique et mental, et inconstant dans son rendement. Prétentions à la hausse Pour toutes ces raisons donc, l'Espérance devrait revoir ses ambitions et son mercato à la hausse. Renforcer d'abord l'effectif en vue de la phase des groupes de la Champion's league et attaquer la prochaine saison avec le maximum de chances d'être à nouveau sur le haut du podium. Mais avant d'entamer cette démarche, l'Espérance doit tout d'abord décrasser une partie de son effectif. Pas beaucoup, mais assez pour ne pas avoir à «supporter» certains joueurs devenus inutiles. Car, en plus d'un onze titulaire, le champion sortant doit retrouver un banc capable de maintenir le jeu à un bon niveau et l'équipe à se battre avec le maximum de chances sur tous les tableaux. Décrasser A notre avis, c'est à ce niveau que nous attendons les jeunes du cru, les déclarations de bonnes intentions du président et la patte de l'entraîneur. Mais il ne faudra également pas se tromper de recrues, tant au niveau de la qualité que celui de l'âge. Une équipe en reconstruction a peut-être besoin de deux joueurs d'expérience et sans doute d'autres plus jeunes, capables de durer dans le temps. Ils seront à notre avis quatre ou cinq à devoir atterrir cet été au Parc «B», dont un avant-centre de poids, promis par le président en personne. Les paris sont ouverts!