Kanzari espère que le tournoi méditerranéen servira de nouveau tremplin à son joueur fétiche La stérilité de l'attaque espérantiste en terre algérienne a relancé le débat sur l'existence ou pas d'un véritable potentiel offensif dans l'effectif «sang et or», capable de renverser la vapeur à tout moment. Sur le papier, ce ne sont pas les solutions ni les talents d'ailleurs qui manquent. Il y a des joueurs qui ont déjà fait leurs preuves ailleurs et qui ont débarqué au Parc B grâce à leur CV, à l'instar de Akaïchi et Chehoudi. Il y a aussi les enfants du cru, comme Idriss Mhirsi, qu'on n'a pas vu endosser le maillot «sang et or» depuis sa dernière apparition face au CAB. Le joueur n'a été que l'ombre de lui-même, au point qu'on s'est posé la question suivante : où est passé le joueur au talent certain mais qui n'a pas eu sa chance et dont le renouvellement de contrat en décembre dernier a été un épisode douloureux? Pour avoir décliné une première offre du club qu'il a jugée peu convaincante, le joueur s'est vu rétrograder chez les espoirs, sans même pouvoir disputer les matches amicaux. Une traversée du désert qui a duré presque deux mois. Heureusement que le calvaire de Mhirsi a pris fin avant le clôture du mercato hivernal. Il a prolongé son contrat de trois ans. Mais depuis le mois de décembre dernier, le jeune attaquant espérantiste peine à retrouver une place au soleil. «La faute est partagée» Depuis qu'il a pris les rênes de l'équipe, Maher Kanzari, un technicien connu pour avoir toujours cru aux jeunes talents et qui n'hésite pas à leur accorder sa confiance, a aligné Idriss Mhirsi à deux reprises : face à l'OB puis contre le CAB. Mhirsi, qui a fait couler beaucoup d'encre lors du mercato hivernal, a brillé par son absence depuis que la compétition a repris. Bien que son entraîneur ait voulu lui donner sa chance, le jeune attaquant de 19 ans n'a pas su la saisir, particulièrement contre le CAB. Par son absence, le couloir droit a été le maillon faible de l'équipe. Il était si brouillant qu'on a fini par oublier qu'il était sur le terrain. Pour son entraîneur, si Mhirsi connaît une mauvaise passe, il n'en est pas le seul responsable : «On ne peut tout mettre sur le dos du joueur. A mon sens, la faute est partagée. En tant qu'entraîneur, j'ai ma part de responsabilité. Mhirsi, comme tout footballeur, a besoin de temps de jeu pour pouvoir s'exprimer sur le terrain. Mais vous le savez bien : cette période n'est pas propice pour qu'on s'occupe individuellement des joueurs. Nous sommes rattrapés par une double échéance nationale et continentale que nous devons réussir coûte que coûte. A l'Espérance, personne ne vous pardonnera la perte du titre de champion ou la non-qualification à la phase des poules de la Ligue des champions», explique Maher Kanzari, et de poursuivre à propos du joueur : «Il y a trois ans de cela, c'est moi qui ai lancé Mhirsi dans le grand bain. Je lui ai fait disputer sa première rencontre avec les seniors alors qu'il était encore cadet. Il a un grand potentiel. Je ne vais pas parler de ses faiblesses, mais tout ce que je peux dire à ce propos, c'est qu'on peut les corriger. Et si il n'a pas été au meilleur de sa forme lors de ses deux dernières apparitions, c'est qu'il passe beaucoup de temps en sélection nationale. Il vient de participer à un tournoi amical en Jordanie avec les Olympiques qui préparent les Jeux méditerranéens. J'aurais pu le retenir avec nous. Je ne voulais pas le priver de participer à ce tournoi international, ce qui ne peut qu'être bénéfique pour lui. Son absence du club n'aura pas de conséquence sur notre dispositif de jeu, puisqu'il n'est pas titulaire à part entière», note-t-il. Le salut passe par Mersin Idriss Mhirsi a été titulaire pendant un certain temps, avant de disparaître de la circulation. Normal quand un joueur est peu utilisé. Maintenant, les temps ont changé. Président du club et entraîneur ont fait de la réhabilitation des jeunes leur priorité. Lorsqu'il parle des jeunes talents qui montent et qu'il aimerait intégrer dès la saison prochaine dans l'équipe senior, Hamdi Meddeb n'hésite pas à citer Idriss Mhirsi comme exemple. Son salut passera fort probablement par la ville turque de Mersin qui abritera à partir du 24 juin prochain les Jeux méditerranéens : «J'espère que ce tournoi lui servira de tremplin pour se relancer. Je me suis mis d'accord avec le sélectionneur national olympique Nizar Khanfir pour qu'il accorde du temps de jeu à Mhirsi. La balle est actuellement dans son camp, rien que pour se dépenser sans limites et avoir sa réhabilitation comme objectif. Je pense que s'il fait un bon tournoi, il a de fortes chances de retrouver ses sensations et de réintégrer l'équipe première de l'Espérance», conclut Kanzari. Que Mhirsi retrouve le chemin de la compétition et lance enfin sa carrière : c'est tout le mal qu'on souhaite à ce jeune joueur au talent certain, mais qui a malheureusement perdu deux années précieuses dans sa carrière.