Le chef du gouvernement turc, Recep Tayyip Erdogan, a appelé les hommes d'affaires de son pays à investir en Tunisie et invité ses concitoyens à la visiter. «Investissez en Tunisie pour manifester votre soutien à son peuple», a lancé Erdogan à l'intention des hommes d'affaires turcs, qui assistaient hier à la clôture du forum d'affaires tuniso-turc tenu au siège de l'Utica, en présence de Ali Laârayedh, chef du gouvernement provisoire. Il a affirmé, dans son discours, que la Turquie, qui occupe le deuxième rang mondial après la Chine en matière de travaux publics, «est capable d'aider la Tunisie à se développer dans le domaine des infrastructures». «Le gouvernement turc encourage le secteur privé à créer des projets en Tunisie, pays qui recèle des potentialités encore sous-exploitées et qui dispose d'une marge permettant de porter le volume des échanges avec la Turquie à plus de 3 milliards de dollars», a ajouté Erdogan. Il a évoqué la possibilité d'appuyer le secteur touristique et exhorté les Turcs à venir faire du tourisme en Tunisie, rappelant que la Turquie a accueilli, en 2012, près de 85.000 touristes tunisiens. La Turquie est aussi en mesure d'augmenter le nombre des primes universitaires accordées aux étudiants tunisiens à 100 primes au lieu de 50, a-t-il encore déclaré. Selon ses dires, le gouvernement turc va augmenter la quantité des dattes importées de Tunisie et exonérées d'impôts à 5 milles tonnes, en attendant l'exonération par la Tunisie des produits industriels importés de Turquie. Le chef du gouvernement turc a appelé le gouvernement tunisien à adopter la voie de la privatisation de certaines entreprises, indiquant que cette expérience de privatisation a permis aux entreprises turques, durant les 10 dernières années, de cumuler les bénéfices et à l'Etat turc d'empocher des recettes fiscales supplémentaires. Le chef du gouvernement turc a déclaré qu'il «croit que le gouvernement tunisien est éloigné de toute corruption parce que le peuple l'a choisi pour lutter contre la corruption». Dans son discours, le chef du gouvernement provisoire, Ali Laârayedh, a affirmé que «les bonnes relations politiques, économiques et culturelles établies entre la Tunisie et la Turquie vont permettre de hisser la coopération à un niveau supérieur». Il s'est félicité de l'appui apporté par la Turquie à la transition démocratique en Tunisie et son soutien à la concrétisation des réformes dans différents domaines politique et financiers, outre l'assistance technique que ce pays a consenti pour faciliter le transfert du savoir-faire. Le chef du gouvernement a fait valoir que la mise en place d'une zone industrielle intégrée dans la région d'Ennahli (banlieue de la capitale) constituera un nouveau modèle pour le développement d'un village industriel conforme aux normes internationales, soulignant l'intérêt manifesté par nombre d'entreprises turques à investir dans divers secteurs économiques, à l'instar de l'infrastructure de base, la logistique et l'agriculture. Il a avancé que «la Tunisie a opté pour le choix d'une économie ouverte, ayant une portée sociale et qui repose sur la complémentarité entre les trois secteurs : public, privé et associatif. L'Etat y joue un rôle régulateur». Mme Wided Bouchamaoui, présidente de l'Utica, a souligné la volonté commune de développer les échanges commerciaux tuniso-turcs de 1 à 3 milliards de dinars. La présidente de l'organisation patronale a mis l'accent sur la nécessité d'œuvrer à un rééquilibrage des échanges commerciaux bilatéraux, notamment dans cette conjoncture économique exceptionnelle par laquelle passe la Tunisie, pays qui a besoin de développer ses exportations. Elle a fait savoir que la promotion de la coopération passe par la propection de nouvelles opportunités d'investissements mixtes. Au terme du forum d'affaires tuniso-turc, un mémorandum d'attente a été signé, entre l'Union de l'organisation patronale turque Müsiad et l'Utica, avec pour finalité le renforcement de la coopération et du partenariat entre les hommes d'affaires des deux pays.