L'image a été saisissante à l'ultime minute du temps réglementaire : le visage de Maâloul a retrouvé des couleurs lorsque Ben Youssef marqua le but d'égalisation. Il faut dire que l'équipe de Tunisie a cravaché dur pour faire match nul en terre sierra-léonaise. Pourtant, la première ligne a été composée de deux attaquants de couloir, Ben Youssef et Sassi, et un troisième de pointe, en l'occurrence Kasdaoui. Mais cette attaque à trois têtes a manqué terriblement de percussion et donc d'efficacité à cause de son flottement. Mais il n' y a pas que l'attaque qui a été flottante. Le couloir droit a été le maillon faible de l'équipe de Tunisie jusqu'à ce que Sameh Derbali fasse son entrée. Hors du coup ! Cultivant son culte, Nabil Maâloul aime se faire appeler head coach. Cela n'a pas empêché l'entraîneur en chef de l'équipe nationale d'être à court de coaching, notamment en première mi-temps. Car après seulement un quart d'heure de jeu, il était clair que le couloir droit était une véritable autoroute. D'ailleurs, les deux buteurs de la sélection sierra-léonaise n'ont pas eu de peine à percer ce couloir qui leur a servi de point d'attache pour leurs manœuvres offensives. Et pour cause : Soufiane Chahed n'a pas réussi à trouver ses marques sur la difficile pelouse du stade de Freetown. L'arrière droit de Hanovre 96, habitué sans doute à dérouler sa balle sur des pelouses bien entretenues, a découvert la réalité peu commode des stades africains. L'ombre de lui-même, il est clair que l'incorporation de Chahed est une erreur de coaching de la part d'un sélectionneur qui dit vouloir miser sur les joueurs locaux car ils connaissent mieux l'Afrique. Kasdaoui : seul dans son désarroi... Un autre joueur suscite l'interrogation quant à sa titularisation et surtout son non-remplacement en cours de match. Il s'agit de Salama Kasdaoui qui ne doit sa convocation en équipe nationale que par le seul fait d'être un attaquant de pointe. Pour un joueur qui n'a pas marqué avec son club une saison durant, on ne s'attendait pas vraiment à ce qu'il le fasse en sélection, d'autant que ses coéquipiers du milieu ont eu du mal à relancer la balle et lui servir des passes décisives. Du coup, Kasdaoui s'est retrouvé comme un électron libre, mais non pas dans le sens positif. L'attaquant du Club Africain a passé tout son temps à courir dans tous les sens, sans être utile pour autant. D'ailleurs, il n'a été l'auteur d'aucun tir cadré, ni participé à une occasion nette. Le joueur et le sélectionneur doivent penser sérieusement à revoir leur copie. Msakni : incorporé pour rien... S'il y a une chose à reprocher au sélectionneur national, c'est qu'il s'entête à aligner les mêmes joueurs quels que soient leur état de santé et leur forme. C'est le cas de Youssef Msakni, incorporé à la 84e. Maâloul a sans doute misé sur le génie de son protégé. Toutefois, on a beau chercher Msakni sur le terrain, on ne l'a pas aperçu sur le terrain tellement il a été transparent. Bref, l'équipe de Tunisie doit son salut à un coup de chance : Ben Youssef ne pouvait refuser le cadeau du défenseur qui a mal renvoyé la balle et du gardien qui l'a laissé passer. La chance a souri à notre équipe nationale à Freetown. Ce ne sera pas forcément le cas dimanche prochain à Malabo.