Comme chaque année, à Sidi Ali Lasmar à Bab Jedid, la confrérie stambéli ne manque pas de célébrer la Chaâbaniya. Cette confrérie, qui est une des dernières à préserver la mémoire et le répertoire de cette forme musicale venue de loin, et intégrée au patrimoine tunisien, est dirigée par Ryadh Zawech, seul blanc de cette communauté. Le stambéli, on le sait, est arrivé du Niger, du Tchad et du Mali, sur les routes des esclaves. Quand la Tunisie, avant l'Europe, a promulgué l'abolition de l'esclavage, les nouveaux affranchis, qui avaient trouvé en notre pays une terre hospitalière, ont souhaité y demeurer. Ils y ont fait souche, et ont intégré leur panthéon, leurs traditions et leur patrimoine musical à ceux de leur environnement. Ainsi est né le stambéli, rencontre de deux univers, deux cultures, deux héritages, et qu'il s'est intégré au répertoire musical tunisien dont il constitue une composante. A Sidi Ali Lasmar, la confrérie stambéli existe depuis des décennies. Elle perpétue cette tradition que préservent les anciens (mâalems) et gombris qui transmettent ce savoir séculaire. Les cérémonials qui s'y déroulent ont leur audience fidèle et leurs habitués. La Châabaniya est ouverte au public et aura lieu ce samedi, dès quatre heures de l'après-midi et se poursuivra jusque tard dans la soirée.