Objectif : permettre le renouvellement des richesses halieutiques dans le golfe de Gabès La commission nationale d'organisation de l'activité de la pêche a décidé au cours d'une réunion, tenue récemment, d'adopter pour la cinquième fois consécutive le repos biologique dans le golfe de Gabès (sud-est). En vertu de cette décision, les activités des chalutiers de pêche à la traîne seront suspendues dans le golfe de Gabès pour trois mois, soit du 1er juillet 2013 jusqu'à la fin du mois de septembre 2013. Le golfe de Gabès a connu au cours de ces dernières années une déperdition de plus de 30% de ses richesses halieutiques, ce qui a conduit les autorités de tutelle à convenir, en 2009, du système du repos biologique, et ce, en coordination avec les professionnels. L'objectif de cette démarche est de permettre le renouvellement des richesses halieutiques et de maîtriser au maximum la pêche dans cette région. Le golfe de Gabès s'étend sur une superficie de plus de 400 kilomètres carrés, de la ville de Chebba (gouvernorat de Mahdia) aux frontières tuniso-libyennes. Le directeur général de la direction de la pêche et de la pisciculture relevant du ministère de l'Agriculture, Hachmi Missaoui, a déclaré à l'agence TAP «que l'une des principales causes de déperdition des richesses du golfe de Gabès est l'existence de variétés de poissons très prisées et à haute valeur commerciale comme le rouget, pajot, crevettes, sole». Autre raison évoquée par le responsable, les conditions climatiques adéquates à la pêche qui caractérisent cette région. Hachmi Missaoui a estimé le nombre d'embarcations participant à cette opération à environ 185 chalutiers de pêche à la traîne. Ce nombre constitue la moyenne annuelle, a-t-il indiqué, ajoutant que la plupart des embarcations proviennent de la région de Sfax. En 2012, 185 embarcations ont participé au système de repos biologique. Plus de 2.060 pêcheurs ont bénéficié des aides dont le montant a atteint 6,5 millions de dinars octroyés par le Fonds de financement du repos biologique, créé pour cette raison. L'aide financière relative au repos biologique est fixée en fonction du nombre de jours de sortie en mer, les derniers trois ans, avant l'année du repos ainsi que la zone de pêche concernée, et ce, à condition que l'armateur s'engage à arrêter toute activité pendant la période fixée, a-t-il dit. M. Hachmi Missaoui a précisé que le marin-pêcheur bénéficie de toute la prime, s'il avait effectué, auparavant, plus de 180 sorties en mer et d'une prime partielle si le nombre de ses sorties varie entre 179 et 100 jours. Il est privé de cette prime si le nombre de jours de sortie est inférieur à 100. De son côté, le directeur de la préservation des richesses halieutiques, Mohamed Hmani, a indiqué que les chalutiers sont interdits d'activité dans le golfe de Gabès, étant donné qu'ils utilisent des filets de grands formats, outre leur capacité de pêche élevée. Il a ajouté que l'évaluation scientifique a montré une nette amélioration aux niveaux des réserves de poisson et de la capacité de régénération. A cet égard, la production de poissons de profondeurs a atteint, en 2012, 29 mille tonnes contre 21 mille tonnes en 2008 avant l'application du repos biologique, a-t-il précisé. Le responsable a cependant exprimé ses appréhensions quant à la pêche anarchique qui se multiplie pendant l'application du repos biologique en raison de l'infiltration de chalutiers tunisiens ou étrangers. Il a souligné le rôle joué par les forces de sécurité en vue de veiller rigoureusement à l'application de ce système. En ce qui concerne le déficit de production qui peut être enregistré pendant le repos biologique qui coincide avec la saison touristique et Ramadan, M. Hamani a indiqué que cette période coincide avec le pic de production de poissons bleus. Elle coincide également, a-t-il noté, avec l'arrivée sur les marchés de la production de l'aquaculture, notamment, le loup et la dorade avec une production moyenne de 7.200 tonnes, outre le recours a l'importation de poissons de Libye et de Mauritanie.