Le diabète est vraiment une maladie très curieuse. On peut la porter sans s'en rendre compte et quand on s'en rend compte on ne sait pas si c'est fatal ou pas, si on doit la considérer comme un handicap ou pas. Elle nous fait sentir qu'il y a un animal sauvage et dangereux dans notre organisme. Il existe alors deux voies : dompter cet animal, l'enfermer et continuer à vivre avec lui sans risque ou bien le laisser libre avec ses instincts et se faire dévorer par lui. Tout est une question d'équilibre et de prise de conscience, c'est pour cela qu'on ne sensibilisera jamais assez les diabétiques et on n'informera jamais assez ceux qui s'ignorent. A l'approche du mois de Ramadan, cette sensibilisation ne serait que la bienvenue . C'est dans cette optique que l'Amicale des diabétologues de Tunisie organise (DIABETO 2013) une journée sur « les actualités en diabétologie» le 22 juin à Tunis. Un thème central caractérisera cette journée : Ramadan et le diabète (gliptine et Ramadan dyslépidémie et diabète, HTA et diabète). A mentionner également le thème consacré au «Rôle des maisons du diabète» pendant cette journée. En effet, on voit naître partout dans le monde des «maisons du diabète «dont le rôle est de conseiller, écouter et encadrer les diabétiques et sans but lucratif aucun. Depuis quelque temps, la Tunisie a aussi sa maison du diabète», et qui assume ce rôle humanitaire en sortant les diabétiques (ceux dans le besoin entre autres) de leur bulle et de leurs interrogations en leur prodiguant conseils et assistance. Au programme de cette journée, des interventions assurées par des spécialistes : faut-il donner des statines à tous les diabétiques ? Profil lipidique des diabétiques au mois de Ramadan, diabète et Ramadan: cas cliniques; les recommandations pour la prise en charge des diabétiques au mois de Ramadan, et l'incidence de l'hypoglycémie chez le diabétique musulman de type 2 durant Ramadan. Cette dernière intervention sera assurée par un professeur qui vient d'Arabie Saoudite et qui parlera de son expérience auprès des diabétiques dans ce pays pendant le mois saint . D'aucuns se demanderont : pourquoi les diabétiques se mettent-ils à faire le Ramadan ? Oui, mais dans nos contrées, la réalité est autre. En fait, seule une minorité accepte purement et simplement sans aucune négociation l'interdit médical de pratiquer Ramadan. La deuxième catégorie est constituée de résistants qui tiennent à jeûner à n'importe quel prix, en faisant même fi de la dispense accordée par Dieu. Pour justifier leur acte, ils avancent le fait qu'ils ont jeûné sans problème les années précédentes. Ce qu'ils oublient souvent, c'est que d'une année à l'autre, ils prennent de l'âge et leur maladie aussi en se compliquant, sans oublier le facteur climatique qui varie d'une année à l'autre. Par exemple, cette année le mois de Ramadan est en plein mois de juillet et ils s'exposent à la déshydratation, alors qu'en hiver, ce risque est exceptionnel. Une catégorie vraiment exposée au risque de complications aiguës . Comment accompagner ces diabétiques obstinés sans que le pouvoir médical ne s'oppose au jeûne sacré ? Quelle est la position intermédiaire négociable ? Les réponses durant cette journée du 22 juin devraient être très instructives.