Les Cabistes ont été à la hauteur de l'événement Tous les observateurs s'accordent à dire que le CAB n'a pas fini de grandir ces dernières années. Il a manqué de peu la consécration la saison passée, il méritait d'accéder à la phase de play-off pour l'exercice qui vient de s'écouler et il n'a pas eu de chance en Ligue des champions africaine. Tout cela est bien sympathique! Les Bizertins sont gavés de beaux compliments. Ayant franchi un palier supérieur, il y a un moment maintenant —voir classement des quatre dernières saisons—, ils avaient plutôt besoin de remporter des titres comme toute grande équipe qui se respecte. Et depuis le week-end passé, c'est chose faite. Les camarades de l'exceptionnel gardien de but Hassène Béjaoui ont, en effet, été couronné d'une Coupe de Tunisie à l'issue d'une saison exceptionnelle, comme ce fut le cas pour les champions de 2012 et 2013. Tous les clubs sont en train de passer par des moments exceptionnels! Il s'agit donc d'une récompense amplement méritée, venue à point nommé, suite à une présence régulière en haut du tableau. Contre l'ASM, les Nordistes n'ont fait que confirmer le rang qui est désormais le leur, c'est-à-dire celui d'une grande équipe. On a vu un jeu varié fait de belles triangulations, notamment à l'entrejeu, grâce à un grand Harrane, un Bejaoui batailleur à souhait et un Zaïem plus clairvoyant que jamais. Devant, Rjaïbi a fait parler la poudre en inscrivant deux buts d'anthologie. Le premier en reprenant d'une frappe limpide une passe de Jaziri et le second d'un retourné du pied droit dont il a seul le secret. Enfin, la réussite est, cette fois-ci, avec ce jeune talent, pur produit de l'école cabiste. Derrière, Jabeur et Jaziri, telle une tour de contrôle à eux deux, constituent une paire difficilement franchissable, soutenus par deux latéraux, Mathlouthi et Hadj Mabrouk sachant défendre et attaquer. Et ce n'est pas un hasard si le CAB a eu la meilleure défense lors des deux derniers exercices. En cet après-midi de dimanche, la rigueur était de niveau dans tous les compartiments de jeu. La volonté de bien faire, la solidarité entre les joueurs et la cohésion du groupe ont fait le reste à savoir dominer les Marsois en leur marquant deux buts. «Je ne peux que féliciter tous les joueurs pour leur esprit de gagneurs. Ils ont été appliqués tout au long de la rencontre qui a été disputée de bout en bout», devait déclarer Mondher Kbaïer au terme des débats, heureux de la victoire. «Nous avons toujours pensé que l'effectif du CAB était riche et varié. Seulement, les déceptions qui se sont succédé lors de la phase aller du championnat ont démoralisé les joueurs qui n'avaient plus cette envie de jouer. Nous avons entrepris un travail sur ce plan-là pour redonner confiance au groupe et la communication était devenue meilleure avec son entourage tout particulièrement avec les supporters. Cette victoire est largement méritée au vu des efforts consentis. Nous dédions cette coupe à notre public qui n'a pas cessé de soutenir, surtout dans les moments difficiles, son équipe favorite», a-t-il ajouté. L'avenir en rose ! Les Bizertins qui ont joué cette saison sur plusieurs fronts ont honoré parfaitement leurs engagements. Ce qui n'était pas évident en début de saison. L'arrivée de Mondher Kbaïer aux commandes a totalement métamorphosé le club nordiste. D'équipe spectatrice, le CAB est devenu acteur. «On ne pouvait pas disputer la finale de coupe de Tunisie, regarder l'objet du désir et ne pas penser à le gagner. Nous avons atteint un palier supérieur dans notre cursus et il nous est interdit de faire de la simple figuration. Nous avons su tourner l'effectif pour mieux supporter l'endurance des différentes échéances. On ne s'est jamais plaint des absences, on a toujours regardé droit devant en cherchant les solutions appropriées à chaque rencontre. Et grâce à Dieu, nous avons effacé l'injustice due à l'interprétation de l'article 22 en championnat», concluait le coach cabiste. Il est vrai qu'avec du recul, le CAB a dû puiser dans ses réserves pour atteindre son objectif. L'entraîneur M. Kbaïer a utilisé 28 joueurs depuis la 2e journée de la phase retour, un nombre impressionnant permettant ainsi à certains talents d'émerger et à d'autres de jouer un peu plus d'une manière officielle. La relève semble assurée quand on sait maintenant qu'il y a Saïdani, Kchok, Sahn, Rjaïbi, Machani, Mathlouthi, Salhi, Trabelsi,Khédhéri. Tous ces jeunes encadrés par des cadres tels que Jabeur, Harrane, Zaïem, H. Béjaoui... ne peuvent que voler de leurs propres ailes. Jusqu'à l'aube... Cette 3e coupe, après celles de 1982 et 1987, a donné des couleurs à une ville longtemps en léthargie. On ne voyait que du «jaune et noir» sur le tronçon qui mène de Zarzouna jusqu'au péage de l'autoroute Bizerte-Tunis, long de quelque quatre kilomètres. La fête a fini tard au stade Ahmed Bsiri en présence des joueurs et du coach Kbaïer notamment, venus saluer la foule nombreuse à l'occasion. Et comme il a fait beau, tout le monde s'est dirigé dans les principales artères de la capitale du Nord puis vers la corniche, célébrant par des klaxons la victoire du CAB pour la 3e fois de son histoire dans cette épreuve.