Plusieurs projets seront réalisés dans le domaine du forage des puits de prospection, de l'équipement et de l'électrification des puits utilisés, ce qui va permettre d'atténuer un tant soit peu la facture payée par les agriculteurs En raison d'un climat semi-aride en général, avec des perturbations climatiques de temps à autre caractérisées par une pluviométrie excessive ou une sécheresse prolongée, il est devenu nécessaire de trouver les moyens adéquats pour fournir les ressources nécessaires en eau, notamment dans certaines régions du Centre et du Sud. Le recours à une eau à basse salinité doit être permanent pour que les agriculteurs puissent développer et préserver les superficies irriguées qui constituent un élément essentiel dans la production agricole en Tunisie dont les cultures maraîchères et les arbres fruitiers. Or, la disponibilité de l'eau n'est pas toujours évidente dans certains gouvernorats pour des raisons diverses. Il se peut que les barrages soient loin des zones irriguées qui ne disposent pas non plus d'une source d'eau superficielle ou de barrages. Dans des cas pareils, la solution consiste à effectuer le forage de puits et à les équiper en vue de les utiliser en cas de besoin, ce qui permet de produire plus, de diversifier la production et d'assurer un revenu permanent pour l'agriculteur et ses collaborateurs. Puits pollués à remplacer C'est dire que les ressources hydriques comptent beaucoup dans la stimulation de la vie socio-économique dans une région située à l'intérieur du pays et qui fait face souvent à un climat aride ou à un manque de pluviométrie. Le forage d'un puits nécessite un investissement assez lourd pour l'agriculteur d'autant plus que certains forages s'avèrent parfois «non productifs» et donc inexploitables. L'agriculteur qui aurait contracté un crédit pour réaliser son investissement — qu'il doit rembourser dans les délais — se trouve contraint dans certaines conditions d'effectuer plus d'un forage. Parfois, les opérations de forage sont effectuées par l'Etat quand les petits agriculteurs ne sont pas en mesure de supporter cet investissement. Mais ces derniers se plaignent souvent du prix de l'eau qui est considéré comme élevé et contribue à l'augmentation du coût de production. Pour cette année, à titre d'exemple, l'Etat a programmé le forage de 36 puits de prospection. Ceux-ci sont nécessaires pour s'assurer que la zone choisie dispose de ressources en eaux souterraines exploitables dans le domaine agricole. Au cas où ces forages seraient concluants, des puits pourraient être érigés et équipés au profit des agriculteurs. Le taux des forages concluants est variable d'une zone à une autre. Par ailleurs, le programme établi consiste à contrôler 12 puits profonds et le remplacement de 28 autres. Utilisé en permanence — parfois à un rythme effréné surtout au cours de la saison estivale et en période de déficit pluviométrique — le puits connaît une diminution des apports en eau et il faut rapidement le remplacer pour poursuivre la production au même rythme. D'autres fois, le puits est pollué suite à des facteurs humains ou naturels et ne peut plus servir à l'irrigation agricole et nécessite de ce fait un remplacement. Dans certains puits, par exemple, des animaux ou même des êtres humains tombent par accident, ce qui cause une pollution de ressources en eau. D'où l'obligation de prévoir un couvercle dans les puits isolés en milieu rural pour éviter tout accident ou risque de chute, ce qui n'est pas toujours le cas, aujourd'hui en tout cas. C'est dans ce cadre, d'ailleurs, que 135 puits profondes destinés à l'irrigation seront équipés et 27 autres électrifiés pour pouvoir pomper l'eau de façon pratique jusqu'au périmètre à irriguer. L'électrification peut se faire, rappelons-le, par l'énergie solaire grâce à l'installation des plaques photovoltaïques surtout si le réseau électrique national est loin des périmètres agricoles. Un tel choix permet aussi d'atténuer aux dépenses en électricité conventionnelle et de contribuer en même temps à la préservation de l'environnement. L'investissement dans les ressources hydriques destinées à la production agricole effectué aussi bien par l'Etat que par les privés doit être rentable à terme pour pouvoir l'amortir. L'installation d'un système de goutte-à-goutte dans les périmètres des cultures maraîchères notamment permet d'économiser les ressources et d'utiliser de façon rationnelle les réserves du puits qui proviennent des nappes souterraines limitées. Certaines régions disposent aussi des sources thermales qui permettent de développer les cultures sous serre tout au long de l'année à condition d'entretenir l'équipement et les conduites sans négliger les règles de bonne conduite en matière d'irrigation.