La Tunisie dispose d'un potentiel mobilisable en eau de 4.800 millions de m3 par an. Elle est classée parmi les pays les plus démunis en eau du bassin méditerranéen. En fait, la Tunisie, a désormais de plus en plus, recours à l'irrigation afin de régulariser d'une année à l'autre, la production agricole. La demande en eau pour l'ensemble des secteurs socio-économiques est actuellement de 2.600 mm3/an. Cette demande se répartit entre les secteurs de l'agriculture, l'eau potable, le tourisme et l'industrie. La demande en eau de l'agriculture se stabilisera autour de 3.100 mm3 à l'horizon de 2010. D'autre part, la culture en irrigué participe à hauteur de 35% de la valeur de production agricole du pays. D'ores et déjà, 405 mille hectares sont irrigués en intensif et équipés de stations de pompage et de conduites de distribution. Ainsi, 60 mille autres hectares en semi intensif, soit une quantité additionnelle en eau viennent, s'ajouter aux eaux pluviales. Ces périmètres sont alimentés, respectivement, à partir des barrages, des forages et des eaux usées traitées, soit une superficie totale irriguée de 250.000 ha. Quant à la contribution de l'Etat, des subventions sont accordées aux exploitants eux-mêmes à titre d'encouragements, variant de 25 à 60% selon le type d'aménagement. De son côté, le système culturel est très diversifié et l'intensification y est à son maximum, engendrant un risque de surexploitation des ressources hydrauliques. Certes, les 465 mille ha de périmètres irrigués sont répartis entre les fourrages, l'arboriculture, les cultures maraîchères, les céréales et les cultures diverses. Rationalisation de l'utilisation de l'eau d'irrigation A partir de l'année 1995, un Programme National d'Economie d'Eau en Irrigation a été adopté et a pour objectif la rationalisation de l'utilisation de l'eau d'irrigation, sa valorisation économique et le maintien de la demande en eau à un niveau compatible avec les ressources disponibles. De ce fait, l'irrigation localisée s'adapte aux cultures maraîchères et à l'arboriculture. Mais l'irrigation par aspersion est plus indiquée pour les grandes cultures et les fourrages. Quant à la politique de gestion de la demande en eau, l'Etat poursuit ses efforts en matière d'implication des usagers. Elle poursuit, également son encouragement à la geste participative face à une prise en charge efficace et valable des aménagements hydrauliques par les agriculteurs. Par ailleurs, le nombre total des groupements d'agriculteurs ou groupements de développement agricoles (GDA) qui gèrent les systèmes d'irrigation, a atteint à la fin 2007, près de 1200. La superficie des périmètres irrigués transférées aux GDA a atteint 183.000 ha, soit 81% des périmètres publics irrigués. Pour encourager l'irrigation des cultures stratégiques, des tarifs ont été instaurés à selon une tarification binôme ou système tarifaire binominal et une nouvelle structure ou tarification trinôme. Il s'agit d'un troisième élément du tarif devant permettre de gérer d'une façon intégrée les ressources en eaux souterraines. A cet effet, les tarifs, préférentiels encouragent l'irrigation des cultures stratégiques, soit 50% des tarifs en vigueur spécifiques aux céréales, fourrages et semences sélectionnées.