Le Parti des travailleurs n'y va pas de main morte. Il appelle les Tunisiens à l'insubordination. Objectif: faire tomber le gouvernement, à tout prix Il semble que le Parti des travailleurs dirigé par Hamma Hammami et représentant l'une des composantes essentielles du Front populaire a décidé de franchir la ligne rouge dans son opposition farouche au parti Ennahdha, qu'il considère comme le parti exerçant réellement le pouvoir en Tunisie. Dans un communiqué publié hier, et dont une copie est parvenue à La Presse, le Parti des ouvriers appelle «le peuple tunisien à manifester et à investir la rue en vue de renverser le régime intégriste au pouvoir en Tunisie». Le Parti des travailleurs exhorte les Tunisiens à manifester leur solidarité avec le peuple égyptien qui «s'apprête à manifester aujourd'hui contre le régime des Frères musulmans en Egypte», qui a confisqué la révolution égyptienne et a trahi ses objectifs, ses revendications et ses slogans». L'appel du Parti des travailleurs aux Tunisiens peut-il être assimilé à un acte d'incitation à l'insubordination, voire à la désobéissance dont l'objectif final est de renverser le gouvernement de la Troïka, avec Ennahdha en tant que composante fondamentale ? Contacté pour en savoir plus, Jilani Hammami, porte-parole du Parti des travailleurs, précise : «Il s'agit bel et bien d'un appel au renversement du gouvernement qui a échoué dans sa mission et qui doit partir. Nos positions ne sont pas nouvelles et nous avons toujours demandé le départ de ce gouvernement». Il ajoute : «Nous n'avons pas reçu d'autorisation pour manifester aujourd'hui devant l'ambassade d'Egypte à Tunis. Quant à la date de notre mouvement appelant à faire tomber le gouvernement, elle n'est pas encore arrêtée». D'autre part, le Parti des travailleurs s'élève dans un deuxième communiqué contre la visite effectuée en Tunisie par une délégation de l'Aipac (Commission des affaires publiques israélo-américaines) connue pour son allégeance et son soutien total à Israël. Le Parti exprime également son opposition ferme à la visite «de cette organisation sioniste» et réaffirme son appel «à constitutionnaliser la criminalisation de la normalisation avec l'entité et toutes les organisations sionistes quelle que soit la couverture sous laquelle elles opèrent».