Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
«L'immunisation de la Révolution se fait à travers la justice transitionnelle et non une loi d'exclusion» Vie des partis Hamma Hammami et le Front populaire parlent de l'exclusion
Le Front populaire composé de 12 partis et plusieurs personnalités indépendantes progresse et fait son chemin dans sa structuration. A ce titre Hamma Hammami, se vit confié par le conseil des secrétaires généraux des partis composant ce Front, la délicate tâche de porte-parole officiel. Il aura à oublier qu'il était porte-parole du parti des Travailleurs et de représenter les différentes composantes du Front qui ne sont pas forcément homogènes puisqu'on y trouve d'anciens à côté des partis de gauche, des unionistes arabes et bâathistes, des écologistes...
Lors d'une conférence de presse fortement suivie, tenue hier à Tunis, Hamma Hammami a précisé qu'il entame cette nouvelle expérience en ayant pleine confiance. « Le Front populaire défend les intérêts de l'écrasante majorité du peuple tunisien et non d'une seule catégorie sociale », dit-il. La mise en place des coordinations régionales et sectorielles se poursuit. Des bureaux spécialisés ont été mis sur pieds. Ils se pencheront sue les questions de l'information, l'organisation, la constitution et les prochaines élections ainsi que le programme du Front dans ses volets politiques, culturels, environnementaux...Une conférence nationale sera tenue dans les semaines à venir pour annoncer les structures du Front, son programme et ses plans d'action. « La situation politique exige l'accélération des choses pour faire face aux prochaines exigences », affirme le secrétaire général. Les évènements qui ont émaillé Siliana ont interpellé la conscience du Front qui dénonce la violence et la répression exercées contre des manifestants pacifistes. « Les habitants se sont rassemblés et ont scandé des slogans revendiquant le développement dans la région et la clarification de la situation des détenus dans l'affaire 206. Ou on les libère, ou ils passent par un procès. Les manifestants demandaient le remplacement du Gouverneur par un autre qui saura défendre les intérêts de la région. Ce gouverneur, comme ceux de Sfax, Sidi Bouzid et Gafsa sont plutôt enclins et portés à faire passer par dessus tous les intérêts de leur parti la Nahdha. Devant le gouvernorat, les citoyens ont été provoqués par l'utilisation de cartouches de chasse. C'est la première fois que ce genre de munition est utilisé », affirme le secrétaire général. Les manifestations se sont poursuivies la nuit. Des forces de l'ordre dépêchées d'en dehors de Siliana ont attaqué les citoyens. A l'instar du 13 janvier, la lumière a été coupée. Des quartiers ont été attaqués. Rappelons que la grève générale a été décrétée par l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT). Le Front populaire, affirme que le gouvernement et le ministère de l'Intérieur ainsi qu'Ennahdha assument à eux seuls la responsabilité de tout ce qui s'est passé. Les représentants d'Ennahdha à la Constituante avaient refusé la proposition de l'opposition de lancer un appel au ministre de l'Intérieur pour apaiser la situation. Les milices d'Ennahdha ont attaqué des citoyens à Gâafour qui voulaient exprimer leur soutien aux habitants de Siliana. « Ces méthodes qui ont échoué par le passé, échoueront aujourd'hui », rappelle Hamma Hammami. Il ajoute que les actes de violence qui se répètent sont un signal de crise et d'échec du gouvernement qui n'a pas de solution à proposer aux problèmes politiques, économiques et sociaux du pays. « L'agenda politique n'est pas claire. Le pays plonge l'inconnu. Pour les prochaines élections, on parle de 2014, de 2015 après avoir parlé du mois de mars prochain et du 23 juin. Une seule certitude : ceux qui sont au pouvoir y tiennent beaucoup. La répression à Siliana et ailleurs a pour objectif de se maintenir au pouvoir. Ennahdha veut mettre la main sur les rouages de l'Etat, comme l'avait dit Moncef Marzouki, lors du congrès du CPR et dernièrement un des dirigeants d'Ettakatol à Sfax ». Concernant le projet de loi de protection de la Révolution, Hamma Hammami, précise que le Front populaire s'y oppose et préfère l'utilisation de la justice transitionnelle pour demander des comptes aux fautifs. « Les différentes composantes du Front populaire avaient souffert des agissements des partis destouriens et ne cherchent pas à ce que le RCD dissous revienne sur la scène. Elles avaient défendaient l'article 15 avant les élections du 23 octobre, alors qu'Ennahdha hésitait. Le Front populaire considère que ceux qui ont commis des crimes politiques, économiques ou autres, doivent être sanctionnés. Par quel moyen ? La justice transitionnelle. Nous voulons une justice transitionnelle qui garantit les droits de tous. Le gouvernement au lieu de préparer une loi sur la justice transitionnelle, s'est empressé de préparer un projet de loi sélective d'immunisation de la Révolution. L'immunisation de la Révolution se fait à travers la préparation des conditions nécessaires pour la réussite de la transition démocratique ». Hamma Hammami, précise que l'immunisation de la Révolution ne se fait pas en refusant à telle ou telle personne de présenter sa candidature aux prochaines élections. « Le projet de loi a été préparé pour neutraliser le président de Nida Tounès », dit-il. Concernant l'argent des partis politique, le Front réitère son appel à auditer les comptes de tous les partis. Le secrétaire général, rappelle que les 13% du capital de la Banque de Tunisie ont été cédés à un groupe aux opérations mafieuses à Sierra Leoni et au Sahara occidental. Hamma Hammami a réagi aux évolutions de la situation en Egypte et a appelé les Tunisiens à soutenir les Egyptiens dans leur lutte pour la démocratie. Encore une fois, il a réitéré le soutien de principe du Front à la cause palestinienne. Un sit-in sera organisé aujourd'hui, devant le siège de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC) pour appeler à criminaliser la normalisation avec l'entité sioniste.