La municipalité de la Ville de Sfax s'étend sur 5.600 hectares, compte sept arrondissements et abrite environ 300.000 habitants. C'est la plus grande municipalité du gouvernorat avec 74.646 habitations et 32.000 entreprises industrielles et commerciales. Le réseau des routes et des avenues de la municipalité s'étend sur 1.700 km. Le développement de la ville nécessite toutefois un grand travail de propreté. Les services concernés ramassent 77.000 tonnes de déchets ménagers par an. Le secteur privé participe dans la collecte de 16 % de la production annuelle. Mais il reste des problèmes malgré les efforts déployés par les différents arrondissements de la municipalité. Le service de propreté de la ville enregistre l'absence des données techniques et financières des opérations de collecte et de transport des ordures et des déchets. D'autre part, le parc de propreté souffre d'un manque des outils nécessaires pour les différentes opérations. Cette défaillance est remarquée, également, au niveau du nombre des chauffeurs, des mécaniciens et des ouvriers. Les agents de la municipalité ont signalé l'insuffisance des ressources financières réservées aux travaux de maintenance et des sessions de formation en matière d'entretien et de réparation des nouveaux outils et la transformation de plusieurs terrains nus en des dépôts de déchets. D'autre part, le personnel affecté à la direction propreté est de l'ordre de 400 employés avec un taux d'encadrement très faible et un taux de vieillissement élevé. Le diagnostic a révélé nombre de points noirs et de centres anarchiques de dépôts. Côté citoyen, le comportement se caractérise par le non-respect des réglementations liées à la propreté et l'esthétique de la ville, notamment le respect de l'heure de ramassage des ordures. Ce diagnostic insiste également sur l'absence de la participation de la société civile aux efforts de collecte. Manque de communication La communication au sein de la commune de Sfax a toujours existé, mais de manière informelle et sans planification réelle. Les actions entreprises jusque-là témoignent d'une volonté d'agir, mais manquent de professionnalisme dans le domaine. Ainsi, les campagnes menées souffrent d'une absence de stratégie effective, notamment en matière de gestion des déchets et n'ont, par conséquent, pas atteint les objectifs visés. La présence d'un bureau de presse et d'un bureau chargé des relations avec les citoyens sans aucune coordination entre eux accentue cette déficience. Par ailleurs, le climat général entre commune et citoyens était quelque peu tendu et les relations étaient basées beaucoup plus sur la méfiance et le rejet. Cependant, on note, dans cette étape post-révolutionnaire, une présence et une activité accrue de la société civile dans la ville de Sfax œuvrant, notamment, dans le domaine de la protection de l'environnement et de la propreté. Le plan communal de gestion des déchets (Pcgd) Consciente de la nécessité d'une planification rigoureuse de la gestion des déchets, la commune de Sfax a engagé un processus d'élaboration de Pcgd avec l'assistance de l'Agence nationale de gestion des déchets (ANGed) et l'organisation internationale allemande GIZ. Ce projet se veut être un processus participatif qui intègre tous les aspects de la gestion des déchets depuis leur production jusqu'à leur élimination. La préparation de ce plan est passée par trois étapes principales. Il s'agit notamment de la préparation et la mobilisation publique, de la collecte des données et le diagnostic et de la programmation et la planification. Dans le cadre de ce plan et pour les cinq prochaines années, la commune de Sfax, en tant que future métropole méditerranéenne, adoptera une gestion des déchets solides basée sur les approches préventive, intégrée et participative. Le programme d'action du Pcgd est basé sur des indicateurs stratégiques, notamment la réduction des accidents de travail de 20% d'ici 2018, l'augmentation du taux d'encadrement de 12% dans la direction propreté à partir de 2016, la valorisation des déchets organiques, l'augmentation des recettes municipales de 5 % par an, ainsi que le maintien constant du coût actuel de la gestion des déchets et la réduction des quantités enfouies des déchets de 30 % en 2018. L'application de ces objectifs nécessite la participation dynamique de la société civile.