«Les régions touristiques en Tunisie sont les plus sûres au monde», selon le site du ministère français des Affaires étrangères «La Tunisie peut compter sur le soutien de la France», insiste M. François Hollande, le président de la République française, lors de la clôture de la rencontre économique organisée, hier, au siège de la centrale patronale. Il ne s'agit pas seulement d'un appui moral et politique, dit-il, mais aussi d'un engagement concret. «La France est le premier bailleur d'aide publique au développement pour la Tunisie », vante le président français. Il a rappelé, à cet effet, les œuvres de l'AFD qui a contribué à la mise en place du réseau ferroviaire du Grand Tunis, dont les protocoles financiers ont été signés hier. Mieux encore, la France est prête, déclare-t-il, à réaliser une conversion des dettes en projets d'investissement. Cette annonce a enthousiasmé la salle. «Je note que la croissance économique qui a dépassé les 3% démontre un dynamisme à encourager», justifie-t-il. S'attardant sur les nouvelles perspectives de coopération entre les deux pays, il a placé l'agriculture et l'agroalimentaire au premier rang. La restructuration de certaines filières d'avenir, explique-t-il, comme le lait, l'huile d'olive ou les céréales permettrait la montée en gamme du secteur agricole. L'alliance numérique franco-tunisienne est également l'une des formes de la nouvelle coopération. Sur un autre plan, la complémentarité entre les entreprises tunisiennes et françaises, souligne-t-il, est de nature à leur permettre de se déployer sur l'ensemble de la région. Enfin, pour le tourisme, le site du ministère des Affaires étrangères met en évidence que les régions touristiques tunisiennes sont les plus sûres au monde. De même, «le groupe français Accor a de nouvelles ambitions ici», note M. Hollande. «La Tunisie vit un moment historique et les entreprises ont un rôle essentiel à jouer pour soutenir la transition démocratique en assurant un développement économique», s'adresse-t-il à la délégation d'hommes d'affaires qui l'accompagne. Pour sa part, le président provisoire de la République, M. Moncef Marzouki, a relevé que «nous sommes plus déterminés à finir la phase de transition avant la fin de cette année. Pour s'adonner à la grande tâche, le développement social et économique». L'objectif annoncé par le Président est de «cibler les investissements dans des activités plus créatrices de la valeur ajoutée». Pour ce faire, bon nombre de réformes sont en cours. «Le nouveau code d'investissement, le cadre réglementaire du partenariat public-privé, l'octroi des marchés publics...», énumère-t-il. Et d'expliquer: «L'objectif est de rendre le pays le plus transparent possible et le moins corrompu». «Les avancées démocratiques de notre pays vont permettre la mise en place d'un climat d'affaires plus sain avec davantage de transparence et de bonne gouvernance, moins de corruption et d'ingérence, favorisant l'initiative privée, locale et étrangère», continue-t-il. Il y a tant de domaines porteurs, ajoute M. Marzouki, dans lesquels les entrepreneurs tunisiens et français pourraient développer des partenariats et créer de la croissance. «Un partenariat d'égal à égal», précise le président. Et de conclure: «Sans développement économique, aucun objectif ne serait réalisé, ni démocratie, ni liberté...». Représentant les entrepreneurs, Mme Wided Bouchamaoui, présidente de l'Utica, a souligné l'étendue des possibilités de partenariats entre les deux pays, particulièrement les partenariats triangulaires pour la conquête de nouveaux marchés. Signature de quatre accords Quatre accords ont été signés en marge des travaux du Forum économique Medef/Utica. Le premier concerne un protocole d'accord pour le suivi des recommandations des groupes de travail Utica/Medef international mis en place à l'automne 2012 pour les secteurs des grands projets et partenariats public privé (PPP), les TIC, le tourisme et services, les industries agroalimentaires et celles mécaniques, électriques et électroniques. Le 2e projet «Dataxion», signé par Poulina Group, Schneider Electric et SBF, est un projet de construction d'un data center de 1.200 mètres carrés. L'objet du 3e accord est la création d'un fonds de capital-investissement franco-tunisien destiné à soutenir les PME des deux pays. Le 4e projet, intitulé «Alliance numérique», est une déclaration conjointe entre les deux gouvernements sur la constitution d'une alliance numérique franco-tunisienne qui chapeaute une dizaine d'accords de partenariats bilatéraux.