A la suite de l'agression israélienne contre la flottille de la liberté qui acheminait de l'aide pour Gaza, le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) a organisé, hier, à Tunis, en collaboration avec le bureau d'information des Nations unies à Tunis, une conférence sur le thème : "La protection des journalistes dans les zones de conflits". L'accent a été mis sur l'importance de respecter les lois, conventions et pactes internationaux relatifs à la protection des journalistes ainsi que sur la nécessité de dynamiser les mécanismes de sanction et de jugement des criminels de guerre. Dans une intervention intitulée "La protection du journaliste dans les conflits armés", la journaliste Sarra Hattab, présidente de la commission des recherches et des études au Snjt et chercheure en droit international humanitaire, a rappelé le cadre juridique international actuellement en vigueur pour la protection des journalistes. Cette plateforme juridique, a-t-elle précisé, est définie par les dispositions prévues par les quatre conventions de Genève de 1949 et les protocoles additionnels de 1977, qui stipulent la protection des journalistes lors des conflits internes et internationaux. Elle a mis en exergue la résolution, adoptée par le Conseil de sécurité des NU le 23 décembre 2006, relative à la sécurité des journalistes, des professionnels des médias et du personnel associé dans les conflits armés. L'intervenante a souligné, par ailleurs, que cette conférence, organisée par le Snjt, intervient au moment où un débat portant sur les agressions qui prennent pour cible les journalistes est engagé, depuis le 4 juin, au sein du Conseil élargi des droits de l'Homme de Genève. Pour sa part, M. Amor Nkhili, directeur du Centre d'information des Nations unies à Tunis, a souligné, dans son intervention, l'augmentation du nombre de décès de journalistes dans les conflits. Il a aussi précisé que l'année 2009 a été l'année la plus meurtrière avec 221 victimes parmi les journalistes. Le conférencier a indiqué que les instances internationales, avec en premier lieu les Nations unies, accordent un intérêt particulier à cette question. Il a souligné la protection assurée par les quatre conventions de Genève aux journalistes en mission dans les zones de conflits. Il a expliqué que le droit humanitaire international prévoit des sanctions et considère comme crime de guerre les attaques menées sciemment contre des civils. De son côté, M. Jamel Karmaoui, président du Snjt, a souligné l'intérêt porté par le syndicat à ces questions de portée internationale illustrant la solidarité du journaliste tunisien avec ses confrères à travers le monde. Pour sa part, le juriste Mohamed Kraïem, qui avait présidé les travaux de cette conférence, a recommandé l'organisation de sessions de formation au profit des journalistes dans ce domaine.