Ce sont, au total, neuf mesures qui ont été proposées par le collectif formé par la CONECT et certaines organisations nationales pour faire sortir la Tunisie de l'impasse politique, économique et sociale dans laquelle elle se trouve aujourd'hui. Ces propositions présentée à l'occasion d'une conférence de presse organisée hier à Tunis consistent, notamment, à former un gouvernement de salut national indépendant qui se contentera de diriger les affaires courantes, limiter les contributions de l'ANC à la rédaction de la Constitution et à la mise en place des structures nécessaires pour l'organisation des élections et définir un agenda précis et définitif pour la finalisation de la Constitution et l'organisation des élections. Tarak Chérif, président de la CONECT, a précisé que l'initiative qui réunit la CONECT, le syndicat national des agriculteurs de Tunisie (Synagri), la fédération tunisienne des agents de voyages (Ftav), l'UTT( Union des Travailleurs de Tunisie) et l'Ordre des experts comptables de Tunisie (OECT) est une action commune et concertée qui se veut distincte de tout intérêt partisan et politique et dont la finalité est de sensibiliser gouvernement, partis politiques et opinion publique quant à la gravité de la situation et ses lourdes retombées sur l'économie du pays et principalement sur l'investissement, l'exportation et l'emploi. Tarak Chérif parle, à ce propos, d'un bilan alarmant et cite entre autres le chômage qui explose, la cherté de la vie et la marginalisation dont continuent à souffrir les régions intérieures. Le conférencier se désole aussi de la situation de division que vit la Tunisie, une division qui va jusqu'à l'intérieur de nos familles, relève-t-il, et qui ne peut que nuire au pays et à sa prospérité économique et sociale. Il a, par ailleurs, souligné qu'aujourd'hui les défis économiques et sociaux sont grands et que pour relever ces défis, il est important de satisfaire certaines exigences dont, principalement le renforcement de l'investissement, ajoutant qu'il est essentiel, dans ce cadre, de relancer l'investissement national pour créer des richesses et des emplois. «L'investissement est aussi primordial pour relancer l'exportation qui pourrait, selon lui, être une issue rapide et efficace pour sortir l'économie nationale de la crise», précise-t-il. Le président de la CONECT a, également, évoqué la problématique de l'emploi qui ne pourrait être résolue sans un investissement renforcé. REPERES Les mesures à prendre d'urgence Former un gouvernement de salut national indépendant pour rétablir la confiance et relancer la machine économique. Limiter les contributions du nouveau gouvernement à la gestion des affaires courantes Limiter les contributions de l'ANC à la rédaction de la Constitution et à la mise en place des structures nécessaires pour l'organisation des élections. Charger une commission d'experts pour la finalisation de la rédaction de la constitution. Fixer un agenda définitif pour les élections ( fin de l'année) et la finalisation de la Constitution ( 23 octobre). Revoir les nominations administratives aux échelles locale, régionale et nationale pour garantir la neutralité de l'administration. Veiller à limiter le rôle qui incombe aux mosquées à l'aspect religieux. Fédérer tous les efforts gouvernementaux et associatifs pour lutter contre la violence et le terrorisme. Appuyer les efforts des militaires et des forces de l'ordre pour lutter contre la violence