Le président de la Confédération des entreprises citoyennes tunisiennes (CONECT) Tarek Chérif a annoncé, lors d'une conférence de presse tenue aujourd'hui mardi matin 6 août 2013, la création d'un comité de coordination entre son organisation patronale et d'autres notamment l'Union des travailleurs tunisien (UTT) dirigée par Ismaïl Sahbani, le syndicat agricole SYNAGRI présidé par Leith Ben Becher, la Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV) conduite par Mohamed Ali Toumi et l'Ordre des experts comptables. Cette initiative apolitique, qui veut participer à trouver des solutions pour sortir le pays de la crise, est ouverte à tous, a-t-il souligné. Cette proposition est née en réaction à la crise aigue que vit le pays et qui empire de jour en jour : chômage, inflation, régions marginalisées. La situation économique est difficile, avec une division qui s'accentue. Pour M. Chérif, il y a une crise économique grave causée par le manque de visibilité et de confiance qui impactent les investissements nationaux et étrangers. Il a mis en garde, dans ce contexte, contre les spéculateurs qui représentent, selon lui, un fléau pour l'économie nationale. Il a souligné l'importance d'achever le Code de l'investissement et celui de la fiscalité et surtout de donner des incitations pour encourager l'export, qui peut être une solution rapide pour la sortie de crise en renflouant le pays en devises et créant de l'emploi. Ainsi, ce comité de coordination propose un plan en 9 points : 1. La création d'un gouvernement de salut national composé de préférence de technocrates. 2. Limiter les tâches du gouvernement à la gestion des affaires courantes et à organiser les élections. 3. Limiter les tâches de l'Assemblée nationale constituante à terminer la constitution et à organiser les élections 4. Charger une commission d'experts pour terminer la constitution et épauler les élus. 5. Définir un calendrier final contraignant pour toutes les parties : 23 octobre pour l'achèvement de la constitution et fin de l'année pour organiser les élections. 6. Garantir la neutralité dans les recrutements dans l'administration. 7. Garantir la neutralité des mosquées. 8. Mobiliser toute les forces vives du pays pour lutter contre la violence et le terrorisme, en considérant cette mission une priorité absolue. 9. Soutenir les efforts de l'armée et des forces de sécurité nationales dans la lutte contre la violence et le terrorisme et garantir la sécurité de tous les Tunisiens sans exception. Interrogé sur les raisons qui ont poussé ces organisations à créer un comité et non pas rejoindre le Front de salut national surtout que leurs propositions se rejoignent, Tarek Chérif explique : «on peut tout faire sauf s'inviter. Nous n'avons aucun problème avec personne et nous sommes prêts à coopérer avec tout le monde».