Un super-Jeridi dans les bois et un tandem de choc Ben Youssef-Kouyaté en attaque ont permis au CSS de s'envoler vers le titre Les 7.800 spectateurs qui ont suivi le classique du Mhiri hier ne s'y trompaient pas en scandant à la fin de la rencontre le nom de Rami Jeridi, auteur de sauvetages miraculeux (55' sur Drame et 81' sur Sassi notamment). L'ancien keeper stadiste a été le grand bonhomme de cette sorte de première finale du play-off, empêchant les Etoilés d'obtenir au moins le nul qui n'aurait pas été immérité au vu de leur seconde période.D'autant plus que Jaziri trouva le montant de Jeridi en cherchant le 2e poteau alors qu'il avait la cage grande ouverte (90'+1). Au bout du compte, les Noir et Blanc ont su mieux s'adapter à une pelouse indigne et carrément injouable en adoptant délibérément la stratégie des contres et des longs ballons en direction de Ben Youssef, lequel fit des misères à ses cerbères en servant des caviars à Kouyaté, son alter égo de la ligne offensive. Mais l'Ivoirien rata le KO à la 66' lorsqu'il buta sur Ben Ayoub et à la 83' en déviant au-dessus. Ce tandem Ben Youssef-Kouyaté a été l'autre grand artisan de ce succès qui rapproche les Noir et Blanc du titre 2013. Les faux rebonds et les difficultés de contrôle ont empêché les hommes de Lavagne d'asseoir leur jeu tant ils ont pris le parti de s'exprimer par un football réfléchi qui manqua néanmoins de vitesse et de spontanéité d'autant que les locaux ont cadenassé tous les espaces. En fait, l'organisation très intelligente mise en place par Ruud Krol permit au nouveau leader et favori pour le sacre de faire oublier les absences de Sassi, Youssoufa et Maâloul, en plus de Khenissi, sur le banc, hier, car pas encore à cent pour cent de ses moyens. D'aucuns pensent que les jeux sont faits, imaginant mal les Sfaxiens ne pas prendre les trois points mercredi prochain contre un Club Africain qui fait désormais de la figuration. Défense: des absences sans conséquences Les absences des latéraux titulaires sudiste pouvaient paraître difficiles à combler. Mais Salhi et à un degré moindre Khachech surent s'en sortir à bon compte même si le second n'effectua sa première incursion offensive qu'à la 50', et commit une grossière erreur qui aurait pu coûter cher (55'). Ben Salah n'a pas été non plus exempt de tout reproche. L'arrière-garde étoilée, prise en défaut dès la 5e minute, souffrit énormément face aux accélérations de Ben Youssef-Crouch (le surnom du jeune Fakhreddine). Abderrazak n'a pas réussi à contenir la pointe de vitesse de l'international, alors que sur le versant opposé, Brigui tenta d'apporter sa contribution offensive habituelle. Mais il eut, notamment au premier half, un client peu commode, Chellouf qui le fixa le plus souvent. Bedoui parut quelquefois lent, y compris lorsqu'il se décida à apporter un coup de main à l'attaque. Milieu: Drame asphyxié La paire de récupérateurs sfaxiens Kammoun-Ndong eut fort à faire, bloquant la voie vers ses buts et colmatant les brèches. Et c'est le Gabonais qui termina le plus fort au moment où le premier s'essouffla et baissa de ton au fil des minutes. Louati a sans doute paru moins brillant qu'en d'autres circonstances, notamment contre l'EST. En face, Kom confirma sa grande forme du moment. Ben Messaoud ne résista qu'une mi-temps au rythme de ce classique, son suppléant Yahia étant mieux en jambes et plus utile sur le plan offensif. Namouchi courut énormément alors Drame, l'homme fort de l'Etoile revue et corrigée par Lavagne se perdit souvent dans la toile d'araignée formée autour de lui par trois joueurs qui exerçaient un pressing asphyxiant. Le Malien parut plus nerveux que d'habitude (averti à la 77') et commit des fautes inutiles en cherchant à récupérer haut dès la perte du ballon. Toutefois, il aurait pu égaliser à la 55e sans le réflexe étonnant d'un Jeridi en état de grâce. Attaque: un ouragan dévastateur Le blitz-krieg de la paire Ben Youssef-Kouyaté contre la manœuvre plus élaborée et lente de Sassi et Jaziri. Sur sa forme actuelle, Fakhreddine ressemble à un ouragan dévastateur auquel rien ne résiste. Surtout quand on commet la maladresse de lui concéder des espaces sur des accélérations menées à la vitesse du son. Quant au buteur ivoirien, auteur hier de son 6e but de la saison, ce qui en fait le meilleur artificier du CSS, ex aequo avec Khenissi, ses appels de balle en profondeur en font un véritable chasseur de buts.