Les syndicalistes décèlent dans les propos de Ghannouchi «certains indicateurs encourageants». On attend maintenant que l'opposition modère ses exigences Encore une nouvelle rencontre de dialogue et de concertation entre Hassine Abbassi, secrétaire général de l'Ugtt, et Rached Ghannouchi, président d'Ennahdha. Une fois de plus, la rencontre a duré plus de quatre heures «mais, cette fois, nous avons senti certains indicateurs encourageants qui pourraient nous autoriser à déclarer que le dialogue national tant attendu approche à grands pas», confie Mouldi Jendoubi, membre du bureau exécutif de l'Ugtt, qui a assisté à la rencontre alors que du côté d'Ennahdha, c'est Abdellatif Mekki, membre du bureau exécutif du parti nahdhaoui et ministre de la Santé, qui accompagnait Rached Ghannouchi. «Nous avons convenu que l'Ugtt tienne demain (aujourd'hui, mardi 20 août), une série de rencontres avec les différents protagonistes de la crise pour leur transmettre les propositions d'Ennahdha et écouter leurs positions définitives. La journée du mercredi 21 août verra une nouvelle rencontre Ghannouchi-Abbassi à l'issue de laquelle nous nous attendons à ce que la date de démarrage du dialogue soit fixée», souligne Mouldi Jendoubi. Rached Ghannouchi a-t-il fait montre, lors de son entretien avec le SG de l'Ugtt, de certaines concessions, surtout que le Conseil de la choura tenu samedi et dimanche derniers a adopté une position dure refusant les exigences de l'opposition? «Nous nous sommes appuyés sur un paragraphe de la déclaration du Conseil de la choura dans lequel Ennahdha annonce accueillir toutes les initiatives constructives et reste ouverte au dialogue. D'ailleurs, Rached Ghannouchi a confirmé cet indicateur dans sa déclaration aux journalistes à l'issue de son entretien avec notre secrétaire général. Il a également fait savoir que le dialogue progresse, et ce, en dépit des positions exprimées par le Conseil de la choura, ajoute notre interlocuteur. Interrogé sur la position de l'Ugtt à l'égard des positions radicales prises hier par le conseil des secrétaires généraux de l'Union pour la Tunisie et par les membres du Front de salut national, Mouldi Jendoubi estime que «l'heure n'est plus aux surenchères ou aux déclarations excessives. Nous ferons tout notre possible pour tempérer les ardeurs des uns et des autres dans la mesure où la situation économique et sociale prévalant dans le pays nous interdit de perdre davantage de temps». Sur un autre plan, l'Ugtt se prépare à tenir, au cours de la semaine, une réunion de sa commission nationale administrative, et ce, après les réunions du bureau exécutif élargi et du conseil des secteurs. «Cette réunion n'est pas liée aux résultats de la rencontre Abbassi-Ghannouchi», précise-t-on du côté de la place Mohamed-Ali. Il est à signaler que les concertations avec les représentants des partis politiques se sont poursuivies, hier, au siège de l'Ugtt. «Abbassi s'est entretenu dans la journée (avant sa rencontre avec Ghannouchi) avec des responsables des partis Al Moubadara, Ettakatol, le Mouvement Achaâb et le Parti du travail patriotique démocratique», indique Bouali M'barki, membre du bureau exécutif de la centrale ouvrière chargé de l'administration et des finances. Il ajoute : «Nous sommes déterminés à faire pression sur les partis, ainsi que sur ceux de la Troïka, afin de parvenir à une sortie de crise qui nous évitera bien des malheurs».