Mobilisés en vue d'accélérer le processus transitoire, les légitimistes ont lancé un nouvel ultimatum à Ben Jaâfar pour que l'ANC reprenne ses travaux Encore un nouveau front. Il s'agit du front parlementaire pour l'accélération du processus transitoire formé des constituants légitimistes qui se démènent partout afin que l'Assemblée nationale constituante reprenne ses travaux le plus tôt possible. Pour le moment, le front est piloté par une coordination comprenant les constituants Saïd Kharchoufi (Tayyar Al Mahabba), Kamel Amara et Badreddine Abdelkafi (Ennahdha), Noura Ben Hassine (CPR), Azad Badi (Wafa) et Hichem Ben Jemaâ (Courant démocratique). «Hier, le front a tenu une réunion en présence de près de 120 constituants légitimistes qui ont décidé la formation d'une délégation qui rencontrera ce mercredi le Dr Mustapha Ben Jaâfar pour lui demander de prendre les mesures nécessaires afin que l'ANC reprenne ses activités avant la fin de la semaine en cours», précise Saïd Kharchoufi, membre de la coordination des constituants légitimistes. «Au cas où le Dr Ben Jaâfar nous opposerait une réponse négative, poursuit-il, nous appellerons à la tenue d'une séance plénière au cours de laquelle nous proposerons son remplacement ou par la première vice-présidente ou par le deuxième vice-président. L'article 26 du règlement intérieur de l'ANC nous permet, en effet, de procéder à l'élection d'un remplaçant au Dr Mustapha Ben Jaâfar en invoquant la vacance provisoire du poste de président de l'ANC. Pour le moment, nous considérons que Ben Jaâfar est en état de manquement d'accomplir sa fonction de président de l'ANC». L'Ugtt nous boude Les constituants légitimistes, qui agissent désormais en front parlementaire, pensent qu'ils ont des approches à faire valoir et que les autres protagonistes impliqués dans la crise doivent les écouter. «Nous avons décidé d'examiner les points de désaccord persistant encore dans le projet de Constitution et de proposer nos recommandations à même de débloquer la situation. Il en est de même pour la future loi électorale. Pour ce qui est des concertations en cours, nous avons adressé à l'Ugtt une correspondance dans laquelle nous protestons contre la décision de nous écarter du processus de négociations. Malheureusement, notre correspondance est restée sans réponse. Nous n'avons pas désespéré pour autant et nous avons pris la décision au cours de notre réunion d'aujourd'hui (hier) de recontacter l'Ugtt, l'Utica et l'Utap et leur exposer nos propositions». Quant aux rapports qu'entretiennent les constituants légitimistes avec leurs collègues du sit-in d'Arrahil, Kharchoufi précise : «Nous avons essayé de les faire revenir à l'ANC, mais ils ont refusé de nous écouter. Selon nos informations, il n'y a pas de sit-inneurs qui auraient changé d'avis, à l'exception de Ali Ben Cherifa qui aurait quitté le sit-in sans nous rejoindre. Toutefois, nous allons les approcher de nouveau dans l'espoir de nous entendre». Il est à relever que selon l'article 26 du règlement intérieur de l'ANC, la première vice-présidente est habilitée à convoquer une séance plénière. «Seulement, nous préférons que ce soit le Dr Mustapha Ben Jaâfar qui convoque cette séance plénière», assure notre source.