Le ministère de l'Agriculture propose de pérenniser l'expérience des espaces de vente du producteur au consommateur, tout en limitant leur nombre dans les grandes zones de consommation du pays, pour ne pas affecter l'activité des commerçants dans les marchés publics et municipaux où les problématiques de l'abondance et des prix ne se posent pas. Le département de l'agriculture a déjà entamé l'expérience pendant le mois de Ramadan dernier en collaboration avec l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap) et la commission nationale de la maîtrise des prix relevant de la présidence du gouvernement, en installant 15 points de vente dans différentes régions du pays, en vue de préserver le pouvoir d'achat des citoyens, de maîtriser les prix et de réduire autant que possible le nombre des intermédiaires (gachara). Le secrétaire d'Etat à l'Agriculture, Habib Jomli, a souligné dans un entretien, accordé à la TAP, que la commission de suivi qui a été créée pour évaluer ces espaces a constaté que cette expérience réussie a donné ses fruits et a recommandé d'étudier la possibilité de pérenniser ces espaces sur toute l'année, mais surtout de renouveler l'expérience pendant chaque mois de Ramadan. Il a fait observer que « la décision en la matière devrait être prise au cours de la réunion entre toutes les parties intervenantes qui se tiendra la semaine prochaine.» Cette réunion devrait étudier les résultats du rapport établi sur cette expérience et discuter les méthodes de son développement vu les avis favorables concernant les avantages qu'elle présente, en attendant sa présentation à la présidence du gouvernement, pour prendre par la suite la décision finale en ce qui concerne la pérennisation de l'expérience des espaces de vente du producteur au consommateur. Le secrétaire d'Etat a fait savoir que l'adoption de cette expérience durablement et de manière technique pourrait contribuer à la mise à niveau de la filière de la distribution des produits agricoles, affirmant la portée de son développement et de son enrichissement à travers la mise en place des espaces adéquats à cette activité. Parmi les avantages de ces espaces figurent notamment des disparités réelles au niveau des prix de vente entre ceux pratiqués dans les marchés publics et municipaux par rapport à ceux pratiqués dans les espaces de vente du producteur au consommateur. Cette disparité varie entre 10 et 28% selon les régions. M. Jomli a constaté l'importance de ce taux et son influence sur l'inflation des produits agricoles (plus de 8% actuellement), appelant à la nécessité d'organiser au mieux et de maîtriser comme il se doit les circuits de distribution. Mais cela ne doit toutefois pas occulter les inconvénients de cette expérience consistant essentiellement, d'après lui, en la difficulté de l'approvisionnement en quantités suffisantes des produits destinés à la vente et l'épuisement rapide des produits exposés, outre l'inadéquation des espaces qui leur sont réservés, leur aménagement ayant été réalisé d'une manière rapide.