Certaines sources laissent entendre qu'Ennahdha aurait accepté la formation d'un gouvernement de compétences à condition qu'il prenne ses fonctions au lendemain du 23 octobre 2013 Les nouvelles propositions promises à deux reprises par Abdellatif Mekki, membre du bureau exécutif d'Ennahdha, seront-elles livrées par Rached Ghannouchi à Hassine Abassi lors de leur prochaine rencontre qui se déroulera dans les jours à venir ? D'après certaines indiscrétions auxquelles La Presse a accédé auprès du parti El Amen, présidé par Lazhar Baly, c'est bien l'initiative de ce même parti renforcée par d'autres idées qui constituera la toile de fond des réponses définitives que le président d'Ennahdha exposera au secrétaire général de l'Ugtt, «mais cette fois sous la forme d'un document écrit au nom d'Ennahdha». «J'ai rencontré vendredi Hamadi Jebali et Rached Ghannouchi avant que celui-ci n'aille voir Hassine Abassi et nous sommes parvenus à un accord selon lequel Ennahdha décide d'adopter l'initiative du parti El Amen dont la principale proposition est que le prochain gouvernement de compétences nationales présidé par une personnalité indépendante s'installe à La Kasbah le lendemain du 23 octobre, c'est-à-dire une fois que l'Assemblée nationale constituante aura achevé ses travaux: l'adoption de la constitution et du futur code électoral ainsi que la composition de l'Isie», révèle-t-il. Notre source précise encore qu'Ennahdha accepte la révision des nominations «mais elle veut que cette révision ne se limite pas uniquement aux désignations faites par les gouvernements Laârayedh et Jebali, mais elle doit toucher également ceux désignés par Béji Caïd Essebsi et même ceux promus sous le gouvernement Ghannouchi». D'autre part et parallèlement à la poursuite par le gouvernement Laârayedh de sa mission, «une coordination nationale composée des partis politiques et des organisations nationales aura la mission de choisir les membres du prochain gouvernement composé de compétences nationales qui ne se présenteront pas aux prochaines élections. Cette coordination décidera également des ministères à supprimer ou de ceux à faire fusionner puisque la tendance est à faire en sorte que le gouvernement attendu soit de composition réduite». Trois chartes à conclure Sur le plan pratique, et au cas où l'Ugtt avaliserait la nouvelle feuille de route d'Ennahdha, l'ANC devrait tenir prochainement une séance plénière au cours de laquelle sera adoptée une loi organique contenant les accords convenus et les dates des élections présidentielle (14 janvier 2014) et législatives (20 mars 2014). Sur un autre plan, il serait procédé à la création d'une commision chargée d'assurer les meilleures conditions à la réussite de l'opération électorale pour ce qui est de la neutralité de l'administration, des mosquées et des institutions éducatives. Le parti Ennahdha serait également d'accord, selon notre source, pour la conclusion de trois chartes : la première établira une trêve sociale, la deuxième consistera en un code d'honneur entre les partis politiques et la troisième appellera les médias à observer une stricte neutralité. Que réserve cette feuille de route aux présidents de la République et de l'ANC ? «Au cas où ils décideraient de se porter candidats lors des prochaines élections, ils doivent démissionner de leurs postes avec le départ du gouvernement Laârayedh, le 23 octobre prochain», précise notre source. «Nous avons des assurances de la part de Rached Ghannouchi que nos idées seront acceptées par les parties au sein d'Ennahdha qui hésitent encore à les adopter», conclut la même source. Soucieux de vérifier la véracité des données que recèle cette feuille de route, nous avons contacté plusieurs responsables d'Ennahdha. Malheureusement, tous nos appels téléphoniques sont restés sans réponse. Vrai ou faux, ballon d'essai ou fuite autorisée, toutes ces données que La Presse présente à ses lecteurs, sous réserves, restent à vérifier.