- Report d'une recontre prévue hier entre Rached Ghannouchi et Houcine Abbassi L'Union Générale tunisienne du Travail (UGTT) a repris, hier, sa médiation entre l'opposition et le mouvement Ennahdha, dans l'espoir de trouver une issue à la crise politique consécutive à l'assassinat, le 25 juillet, du député de gauche Mohamed Brahmi. Le secrétaire général de la centrale syndicale, Houcine Abbassi, a rencontré hier des du Front de salut national (FSN), une coalition d'opposition regroupant notamment le Front populaire –gauche), le Parti Républicain (centre) et Nida Tounes (droite) pour leur transmettre les nouvelles propositions d'Ennahdha concernant la formation d'un nouveau gouvernement. Lundi, le chef du parti au pouvoir, Rached Ghannouchi, a proposé de nouveaux scénarios de sortie de crise : la formation d'un gouvernement de compétences nationales présidé par l'actuel Premier ministre Ali Laârayedh ou la constitution d'un gouvernement apolitique après le 23 octobre prochain, date qui marque le deuxième anniversaire des premières élections générales post-Ben Ali Les nouvelles propositions d'Ennahdha marquent une évolution par rapport aux avis exprimés par ses dirigeants ces dernières semaines. Le parti islamiste a jusqu'ici refusé la mise en place d'un gouvernement de technocrates réclamée par l'opposition et proposé un cabinet d'union nationale regroupant tous les partis. L'opposition a accepté le maintien de l'Assemblée nationale constituante tout en lui fixant un calendrier et un agenda précis. Elle est, toutefois, restée intraitable sur la dissolution de l'actuel gouvernement. « Les représentants des partis de l'opposition sont unanimes sur le fait qu'il n'est pas possible d'entamer le dialogue tant qu'Ennahdha n'accepte pas le principe de la dissolution du gouvernement actuel », a précisé Houcine Abbassi à l'issue de sa rencontre avec les représentants du Front de salut national. Report Le refus de l'opposition de lancer un dialogue national avant qu'Ennahdha n'accepte la dissolution du gouvernement a poussé le secrétaire général de l'UGTT à demander le report d'une rencontre qui était prévue hier après-midi avec M. Ghannouchi. D'autre part, le secrétaire général de la centrale syndicale s'est réuni, hier, avec la présidente de l'Union Tunisienne de l'industrie , du commerce et de l'Artisanat (UTICA), Wided Bouchammaoui. Cette dernière a, de nouveau, appelé à des solutions urgentes pour sauver l'économie qui subit , selon elle, les contrecoups des tiraillements politiques. L'opposition a reçu, dimanche dernier, un précieux soutien de la part du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL/ ou Ettakatol), allié du mouvement Ennahdha au sein du gouvernement. Ce parti présidé par Mustapha Ben Jaâfar, président de l'Assemblée nationale constituante, s'est dit dimanche favorable à la formation d'un gouvernement apolitique, estimant que seul un gouvernement non-partisan pourra rassurer le peuple sur l'intégrité et la transparence des prochaines élections. Le Front de salut national a, d'autre part, prévu une «semaine du départ» à compter de samedi pour obtenir, via des manifestations de rue, le départ du gouvernement actuel ; parallèlement à la campagne « Erhal » (Dégage) qu'il a lancée pour demander la démission des responsables régionaux nommés par le gouvernement. Mais le Chef du gouvernement, Ali Laârayedh, a indiqué lundi qu'«il n'y aura aucune hésitation ou recul face à ceux qui, par le terrorisme, l'anarchie ou la révolte, porteront atteinte aux institutions de l'Etat».