Tout en appelant à une solution pacifique à la crise en Syrie, la Tunisie condamne l'utilisation d'armes chimiques de quelque partie que ce soit Le ministre des Affaires étrangère, Othman Jerandi, a souligné que la Tunisie s'opposait à toute intervention militaire étrangère en Syrie, réitérant son refus constant de telle ingérence dans un pays indépendant et souverain. «Cette décision aura des conséquences graves non seulement en Syrie, mais aussi pour tous les pays de la région», a-t-il dit à l'issue d'une réunion du Conseil supérieur de la sécurité, tenue hier matin et consacrée à l'examen de la situation en Syrie, en présence du président de la République et du chef du gouvernement provisoires. Le ministre des Affaires étrangères a mis l'accent sur la nécessité d'identifier les moyens permettant de dynamiser les mécanismes pacifiques du dialogue afin de trouver des solutions rapides et efficaces à cette crise, à l'instar de la conférence internationale sur un règlement politique en Syrie «Genève 2» que la Tunisie œuvre à réactiver. Selon un communiqué rendu public par la présidence de la République, le ministre des Affaires étrangères a réitéré la position de la Tunisie en faveur d'une solution politique pacifique à la crise en Syrie pour éviter des pertes humaines et préserver l'unité territoriale du pays. Jerandi a mis en exergue la gravité des évènements en Syrie, surtout que ce conflit est entré dans une phase dangereuse qui consiste en «l'utilisation d'armes chimiques prohibées», lit-on dans ce communiqué. «La Tunisie, a-t-il dit, condamne l'utilisation de ce type d'armes et l'usage excessif d'armes dans ce conflit, en attendant les rapports de l'enquête de l'ONU afin d'établir la vérité sur l'utilisation d'armes chimiques et de connaître la partie qui en avait fait usage. D'autre part, tout en rappelant sa position de principe claire de soutien au peuple syrien frère en quête de réalisation de ses revendications légitimes pour que soient garantis ses droits à un Etat démocratique, la Tunisie « condamne l'utilisation d'armes chimiques de quelque partie que ce soit et quels qu'en soient les objectifs ». Elle réprouve « cet acte effroyable qui a provoqué la mort de centaines de civils innocents, acte commis en violation caractérisée du droit international et du droit international humanitaire, et qui marque une escalade gravissime dans la crise syrienne ». Tout en demandant que soient « identifiés rapidement et avec précision les responsables de cet acte odieux qui constitue un crime contre l'humanité », la Tunisie a dit attendre « les résultats des travaux de la commission d'enquête de l'ONU à ce sujet, pour l'activation des mécanismes du droit international afférents, y compris la saisine de la Cour pénale internationale ».