Le Danemark en tête, le Togo à la 156e et dernière place, la Tunisie classée, sans grande surprise, 104e Les Nations unies ont publié le 8 septembre, pour la deuxième année consécutive, le rapport mondial annuel du bonheur, «World Hapiness Report». Un baromètre qui mesure, comme son nom l'indique, le bien-être des individus, selon des critères de base, pays par pays, sur une période de douze mois. Cette étude, menée par le Earth Institute de Columbia University, aux Etats-Unis, en partenariat avec le Réseau des solutions pour le développement durable, relevant des Nations unies, se base sur six paramètres : le revenu par habitant, l'espérance de vie en bonne santé, l'absence de corruption, la capacité à pouvoir compter sur quelqu'un, le pouvoir de faire ses choix de vie librement et, enfin, la générosité. Compte tenu des éléments de cette enquête universelle et sans surprise somme toute, la Tunisie occupe la 104e position. Elle boucle la série de la deuxième partie du classement qui, lui, est fractionné en trois catégories. Tout juste après nous, se trouve l'Irak en 105e position. Ce pays, en proie à une guerre civile larvée, ouvre la troisième partie du classement. A l'échelle du monde arabe, la Tunisie est loin derrière les Emirats arabes unis 14e, le Qatar 27e, le Koweït 32e. Il est clair que plus le pays est riche, plus il est avantagé. C'est évident. Mais pour avoir une idée sur le positionnement des pays comparables à nous, la situation n'est guère meilleure; puisque l'Algérie se situe en 73ème position. Quant à la Libye, elle occupe la 78è. Les Territoires palestiniens se classent en 113e position, soit neuf marches seulement derrière nous. Dans un zoom global, ce sont les pays scandinaves, avec en tête le Danemark, qui caracolent dans les premières positions. A l'arrière, c'est à un pays africain, en l'occurrence le Togo, que revient la 156e et dernière position. Mauvais et bons élèves Compte tenu de la carte du bonheur, notre pays vire à l'oranger, alors que la couleur du bonheur est d'un bleu profond. Et, compte tenu de la moyenne obtenue par la Tunisie, 4, 826, elle est bel et bien au bas de l'échelle. Les bons élèves, tels que la Finlande, la Suède et ...Israël, affichent un bonheur insolent et des notes excellentes, toutes au-dessus de 7, la moyenne mondiale étant de 5,10. Dans ces pays, à l'instar de la Norvège, la Suisse, la Finlande, la Suède, ou encore le Canada, les conditions sont réunies pour s'essayer au bonheur. D'une manière globale, l'étude montre, chiffres à l'appui, que la courbe du bonheur est montée, ces cinq dernières années, dans deux grandes régions du monde, l'Amérique latine et l'Afrique sub-saharienne. Au contraire, cette courbe est ascendante dans les pays industrialisés. Au-delà des chiffres, au-delà des envies, des jalousies, des regrets ou encore des apitoiements que ce rapport peut susciter, son objectif final, selon les Nations unies, est de pousser les Etats à mener des politiques nationales de développement durable, qui tiennent compte de ces critères indispensables au bien-être des individus. D'ailleurs et dans le même rapport, l'ONU a attiré l'attention sur les 10% de la population mondiale qui souffre de dépression ou de troubles anxieux majeurs. Selon ces mêmes chiffres, les pays arabes sont, in fine, mal notés. Le critère liberté y est partout sanctionné, y compris en Tunisie, un pays qui a fait une révolution pour la liberté. Ce rapport dit clairement autre chose : dans la population mondiale, il y a des heureux, des moyennement heureux et des malheureux. Nous semblons classés dans cette troisième catégorie. D'ailleurs, cela ne se constate-t-il pas de fait et de visu ?