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Halte à la pollution
Décharges d'ordures ménagères
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 01 - 2000

Les résultats de l'étude menée par l'association SOS Biaa révèlent des impacts sanitaires désastreux des décharges contrôlées d'El Attar (Tunis) et Nkhila (Nabeul).
Les habitants d'El Attar ont manifesté à plusieurs reprises pour protester contre la pollution engendrée par la décharge contrôlée de Borj Chakir. La dernière manifestation en date est celle du 8 septembre dernier au village. Ils avaient alors menacé de bloquer le passage des camions transportant les ordures.
Les habitants ne décolèrent pas. Malgré les nombreuses démarches auprès des autorités compétentes (ministère de l'Environnement, Agence nationale de gestion des déchets) et les réunions avec des députés, leur problème reste irrésolu.
Maladies respiratoires
A l'heure qu'il est, les habitants d'El Attar n'ont toujours pas de vision claire sur le devenir de l'unique décharge d'ordures ménagères du Grand-Tunis située à moins de 10 mètres de leur maison.
Les impacts sanitaires sont au cœur du problème. L'association SOS Biaa tente de les révéler, par le biais d'une étude scientifique.
Les résultats préliminaires ne sont pas rassurants. D'après Dr Azza Kochbati, qui a examiné des habitants à El Attar, la majorité des enfants a des maladies respiratoires et cutanées. « Atteintes respiratoires, cutanées, prurits oculaires, bronchites à répétition... Ce sont des symptômes typiques d'une pollution de l'air, bien décrits dans la littérature scientifique », assure-t-elle. D'autres symptômes ont également été observés tels que nausées, vomissements, anorexie et douleurs abdominales.
Pour Morched Garbouj, président de l'association et expert en environnement, le compactage des déchets est à l'origine de la pollution de l'air. Lors de cette opération, la matière organique, les métaux lourds etc. s'effritent, et les minuscules particules qui s'en dégagent se propagent dans l'air ambiant, causant différentes nuisances sur la santé.
L'association a également mené des analyses sur des échantillons d'eau de puits. Les premiers résultats des analyses, effectuées dans les laboratoires du Centre international des technologies de l'environnement de Tunis (institution publique), révèlent des taux très élevés en nitrates et en résidu sec dans deux puits. Ces derniers ont été condamnés par les autorités mais les villageois continuent à utiliser au moins l'un des deux. Un autre échantillon, provenant du robinet, révèle que la concentration en résidu sec est au moins deux fois plus élevée que la norme : 1.010 mg/ l contre 500 mg/ l (concentration maximale souhaitable selon la norme NT 09.14).
« L'eau du robinet est imbuvable, surtout pour les enfants », affirme Morched Garbouj.
Les casiers, dans lesquels on stocke les déchets, ne sont pas étanches, d'après le président de l'association. Contrairement à la décharge de Nabeul, à El Attar il n'y aurait pas de membrane en polyéthylène pour empêcher les eaux polluées de s'infiltrer dans le sol. Il n'y aurait pas non plus de couche argileuse en dessous de la décharge, alors que la nappe d'eau n'est qu'à 10 m de la surface.
Eau contaminée
A Nkhila, les habitants connaissent des problèmes sanitaires similaires dus à la décharge d'ordures ménagères de Nabeul. Là aussi, l'association a procédé à des examens médicaux et à des analyses sur des échantillons d'eau.
D'après Dr Azza Kochbati, les habitants, notamment les enfants, souffrent des mêmes symptômes observés à El Attar.
« La nappe phréatique est plutôt préservée de la pollution, affirme Morched Garbouj. Elle se trouve à 80m de profondeur».
En revanche, l'eau usée rejetée par la décharge est fortement polluée et n'est pas du tout conforme aux normes en vigueur. L'analyse de cette eau qui ruisselle jusqu'au niveau du barrage Chiba, éloigné d'environ 1 km de la décharge, révèle notamment un taux en bore de 53,1mg/ l et des concentrations élevées en matières en suspension (240 mg/ l). La norme NT 106.03, relative aux eaux usées traitées réutilisées en agriculture, donne des limites de 3mg/ l pour le bore et de 30 mg/ l pour les MES.
Il arrive que des animaux sauvages ou d'élevage consomment cette eau contaminée. Morched Garbouj possède une vidéo dans laquelle un chien meurt en quelques minutes après avoir bu cette eau. L'eau polluée qui arrive au barrage est suffisamment diluée pour la rendre encore utilisable pour l'irrigation. « On ne pourra peut être pas en dire autant dans deux ou trois ans, si la pollution des eaux du barrage continue », prévient l'écologue.
Jusqu'à présent, les symptômes observés dans les deux localités, à El Attar et Nkhila, sont surtout liés à la pollution de l'air. Il n'y a pas encore de symptômes observés lié à la consommation de l'eau, comme la diarrhée.
Dans l'état actuel des connaissances, il est impossible d'estimer l'ampleur de la contamination des eaux de la nappe phréatique à El Attar et d'affirmer avec précision les impacts sanitaires et environnementaux de la pollution. Il faudrait pour cela plus de temps à l'association et aussi plus de moyens.
D'autres analyses sont en cours et permettront de mieux cerner le problème. Par ailleurs, l'association va essayer de mener un suivi périodique et élargir le cercle de la zone d'étude autour des décharges.
Ceci dit, avant même d'attendre les résultats de l'étude, « il faudrait arrêter la source de pollution et mener dans l'urgence des travaux de réhabilitation », affirme Morched Garbouj.


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