Le Tribunal administratif vient d'annuler les nominations décidées par le chef du gouvernement provisoire à la tête des délégations spéciales du grand Sfax, Kerkennah et Sakiet Eddaier. Ainsi, ces membres sont tenus de respecter la décision du Tribunal administratif. Or, des rumeurs circulent ces derniers jours à Sfax sur un éventuel refus de cette décision par la délégation spéciale de Sfax-ville. En revanche, certains partis politiques et différentes composantes de la société civile de la région qui se sont opposés dès le départ à ces nominations continuent d'exiger leur départ. Contacté à ce propos, M. Kamel Gargouri, vice-président de la délégation spéciale de la municipalité de Sfax, nous a indiqué : «Personne ne peut refuser une telle décision. Mais il faut noter que la décision du Tribunal administratif est adressée directement au ministère de l'Intérieur. Officiellement, la délégation actuelle n'est pas encore informée puisqu'elle n'a encore reçu aucun courrier en ce sens. Nous avons été nommés par le chef du gouvernement. De ce fait, nous attendons une décision claire de ce dernier pour nous remplacer. Nous sommes, actuellement, dans l'obligation de continuer le travail. Certaines tâches municipales comme le règlement des salaires des agents de la municipalité necéssitent l'aval du président de la délégation spéciale». Le ministère de l'Intérieur n'a pas encore réagi à la décision du Tribunal administratif. Notons, et selon des spécialistes du droit administratif, que le refus de l'application de ladite décision entraîne des poursuites pénales contre les présidents actuels des délégations spéciales. Rappelons que l'installation de ces délégations spéciales en octobre 2012 n'est pas passée inaperçue. Ces nominations ont suscité une vague de protestations auprès de la société civile à Sfax et d'un bon nombre de partis politiques. Les contestataires considèrent dès le début que cette nomination est politisée. Ils avaient dénoncé la mainmise du gouvernorat sur l'action municipale.