Le ton de méfiance du côté de l'opposition était-il une simple appréhension ? Non : il y a bien risque de malentendu au sujet de la feuille de route... Mouldi Jendoubi, secrétaire général de l'Ugtt, s'est-il précipité en annonçant que le mouvement Ennahdha a fini par accepter l'activation de la feuille de route proposée par le Quartet parrainant le dialogue, dans son intégralité ? Voilà la question qui se pose suite à la réaction de la présidence du gouvernement. Une réaction où l'on dément les déclarations des responsables de l'Ugtt, Mouldi Jendoubi et Bouali Mbarki, insistant sur la nécessité pour le gouvernement d'annoncer sa démission avec le début du dialogue. Par la voix de son chargé de communication, la présidence du gouvernement a affirmé son attachement à poursuivre sa mission jusqu'à l'achèvement de la phase constitutive. La méfiance par rapport au contenu du dernier communiqué publié hier par Ennahdha était perceptible du côté du Front du salut national. En effet, Lazhar Akremi et Jilani Hammami se sont comportés en éminents visionnaires en émettant les mêmes réserves par rapport audit communiqué. Joints par téléphone, ils ont laissé entendre que les phrases toutes faites et les promesses sur papier comptent beaucoup moins que la concrétisation. Autrement dit, les deux protagonistes ont agi conformément à l'adage « tout ce qui brille n'est pas or ». La réaction de Ajmi Lourimi, membre du comité exécutif d'Ennahdha et nouveau chargé de la communication, est venue, illico presto, justifier la réserve des deux politiques. L'homme n'a pas mâché ses mots pour annoncer qu'Ennahdha a accepté le démarrage du dialogue sans « conditions préalables ». Et que le gouvernement doit poursuivre sa mission «parallèlement au dialogue». Dans la même optique, Lourimi a indiqué que son parti a accepté de se réunir avec le reste des protagonistes politiques autour de la même table pour concevoir ensemble un plan d'action afin de sauver la barque, avant qu'il ne soit trop tard. Le reste des informations circulant dans certains médias, a-t-il poursuivi, ce n'est pour ainsi dire que de la littérature. Quiproquos ou nouvelles manœuvres ? Telle est la question face à cette guerre de communiqués qui semble être sans fin.