Les équivoques sont levées. Le dialogue national traitera de la feuille de route acceptée par Ennahdha£ L'imbroglio provoqué, samedi soir, par le communiqué publié par la présidence du gouvernement, selon lequel l'équipe ministérielle dirigée par Ali Laârayedh ne fera ses bagages qu'à la clôture du processus constituant semble sur la voie d'être dépassé. Bouali M'barki et Mouldi Jendoubi, membres du bureau exécutif de l'Ugtt, ont bien déclaré que Laârayedh doit démissionner «mais bien lorsque le gouvernement de compétences sera formé, trois semaines après le démarrage du dialogue national, comme écrit noir sur blanc sur la feuille de route du Quartet acceptée par Ennahdha, dans son intégralité». Comment les acteurs du paysage politique et civil national ont-ils réagi à cette nouvelle donne qui pourrait faire retarder encore le démarrage du dialogue national, démarrage que tout le monde attend pour les premiers jours de la semaine qui s'ouvre aujourd'hui lundi 30 septembre ? Ennahdha a tranché «Pour nous, souligne Issam Chebbi, porte-parole d'Al Joumhouri, Ennahdha a bien accepté la feuille de route du Quartet et est d'accord pour l'exécution de ses différents articles. C'est Houcine Abassi, secrétaire général de l'Ugtt, qui nous l'a affirmé à la suite de sa rencontre, vendredi dernier, avec Ghannouchi. Seulement, dans l'après-midi de la journée du samedi 28 septembre, le service de presse du chef du gouvernement a publié un communiqué qui a semé le trouble et la confusion au sein de l'opinion publique. En se basant sur les informations circulant le jour même sur les réseaux sociaux annonçant la démission de Laârayedh d'un moment à l'autre, contrairement à ce que prévoit la feuille de route, Laârayedh s'est cru obligé de répondre à ces sites en recourant à des formules ambiguës qui autorisent toutes les interprétations. Nous considérons que le gouvernement joue vraiment non pas les prolongations mais bien le temps additionnel». Issam Chebbi ajoute : «Je pense qu'Ennahdha a finalement tranché dans l'affaire du dialogue national et nous sommes actuellement en pourparlers avancés avec le Quartet pour nous fixer sur la date du démarrage effectif du dialogue national. Ce sera pour mercredi ou jeudi prochains». A la question de savoir si les trois présidents qui assisteront à l'ouverture du dialogue prononceront des discours, le porte-parole estime que c'est au Quartet d'en décider. «Toutefois, fait-il remarquer, Ben Jaâfar et Marzouki ne devraient pas prendre la parole alors que Laârayedh pourrait intervenir pour annoncer l'engagement de son gouvernement à démissionner dans les délais prévus par la feuille de route». Les constituants légitimistes qui refusent l'idée même du dialogue national sont-ils en mesure d'entraver l'action de l'ANC lors de son retour à ses activités ? «Je suis convaincu qu'ils ne feront pas obstacle au prochain agenda de l'ANC (adoption de la constitution et de la loi électorale et installation de l'Isie) dans la mesure où ils ont toujours obéi aux ordres de leurs partis», relève Issam Chebbi. Arrêtons au moins les nominations «Il est important de lever cette équivoque qui a semé la confusion dans les esprits des uns et des autres. Le gouvernement Laârayedh s'engage, dès le départ du dialogue national à donner sa démission. Cette démission devient effective immédiatement après la formation du gouvernement de compétences. Entre temps, le gouvernement Laârayedh se transforme en gouvernement de gestion des affaires courantes. Et pour être plus clair, ni Laârayedh ni ses ministres n'auront plus la compétence de nommer d'autres hauts responsables. C'est bien là le nœud du problème. Notre objectif est que les nominations que tout le monde récuse s'arrêtent dans l'attente qu'elles soient révisées par le prochain gouvernement», tient à préciser Bouali M'barki, secrétaire général adjoint de l'Ugtt. Sur un autre plan, notre source indique: «Le Quartet parrain du dialogue national ne négocie pas avec le gouvernement Laârayedh mais bien avec les partis politiques dont ceux de la Troïka qui a enfanté le gouvernement actuel. En plus clair, Ali Laârayedh n'aura rien à signer ni à l'ouverture ni à la clôture du dialogue national. La question est de savoir pourquoi son service de presse fait-il tant de bruit sur un événement auquel il participera en tant qu'invité d'honneur ?». Maintenant que les dès sont jetés, il est bon de savoir quand les protagonistes se mettront à table ? «Nous avons entamé dès samedi dernier nos concertations avec les partis pour définir ensemble la date du démarrage du dialogue. Nous nous attendons à ce qu'il commence au courant de la semaine en cours avec la participation de ceux qui ont déjà pris part aux deux rounds précédents», confie Mbarki.