Le centre d'affaires d'intérêt public économique est une structure qui a été créée, en Tunisie, dans le cadre de la promotion de la création et du développement des entreprises. De 2005 à 2007, un centre par gouvernorat a été créé (huit centres en 2005, quatre en 2006 et douze en 2007). Le centre d'affaires créé devrait fournir aux porteurs d'idées de projets, promoteurs et investisseurs tous les services nécessaires (renseignement, orientation, accompagnement, suivi, assistance, etc.), pour qu'ils puissent créer ou développer leurs projets, et ceci que ce soit en industrie, commerce, services, tourisme, artisanat ou petits métiers. De 2005 jusqu'à la fin du mois d'août dernier, 3.270 projets ont été réalisés et 18.000 postes d'emploi ont été créés via les 24 centres d'affaires installés. Ainsi, 56.000 contacts, 2.000 actions de formation, 3.000 actions de coaching et 460 ateliers de financement ont été enregistrés par ces centres sur cette même période. Plusieurs structures d'appui à la création d'entreprises existent, aujourd'hui. Chacune d'elles se distingue des autres et a un rôle à jouer. Le centre d'affaires, pour sa part, devrait accueillir tout demandeur de services voulant créer un projet ou développer son entreprise, l'orienter suivant son cas, vers la structure d'appui appropriée sinon l'accompagner lui-même, mais également l'assister et le suivre afin d'assurer la pérennité de son entreprise. Toutefois, cela ne paraît pas être toujours le cas. Selon M. Mounir Mouakhar, président de la Chambre de commerce et d'industrie de Tunis et des quatre centres d'affaires du Grand-Tunis, les jeunes ne trouvent pas auprès du centre une assistance personnalisée et pour la majorité d'entre eux, après la création de leurs projets, le centre perd leur trace (changement de coordonnées) et ils ne font pas ainsi l'objet de suivi post-création. M. Mouakhar recommande que le centre d'affaires évolue en un centre d'entrepreneuriat où le jeune peut trouver des compétences spécialisées et toute l'assistance requise. Selon M. Mongi Mathlouthi, directeur du centre d'affaires de l'Ariana, il faut mener une action solide de communication, dans les médias, sur les services offerts par les centres d'affaires d'intérêt public économique. Il suggère, également, que l'on établisse un programme régional commun à toutes les structures d'appui à la création d'entreprises se traduisant notamment par des affiches informant le visiteur de n'importe quelle structure sur les services offerts par toutes les structures. En outre, à l'instar de l'idée du projet en cours de la maison de l'investisseur à Tunis, il voit qu'il est préférable de regrouper, dans chaque région autre que celle du Grand-Tunis, toutes les structures d'appui de la région dans un même espace, ce qui permettrait au visiteur non seulement de trouver tous les services demandés mais aussi de lui assurer une chaîne de suivi. Par ailleurs, il suggère que soit élaboré un système régional d'information commun à toutes les structures permettant d'informer chaque structure quant à l'historique de son nouveau visiteur auprès des autres structures et d'enregistrer, à son tour, le service qu'elle lui a offert. Assistance technique allemande Selon M. Abdelaziz Ben Abid, directeur au ministère de l'Industrie chargé de la gestion des centres d'affaires, un programme de formation des cadres des centres —presque issus dans leur totalité des Chambres de commerce— a été entrepris en 2005. Dans ce contexte il y a eu l'assistance de la Giz dans le cadre de la coopération allemande et via laquelle le personnel des 24 centres d'affaires a bénéficié de formations sur toutes les étapes de la création d'entreprises. En outre, en 2012, en vue d'améliorer les compétences des ressources humaines des centres, une sélection de neuf diplômés de l'enseignement supérieur a suivi, avec la collaboration de la Giz, une formation de dix-huit mois en conseillers de création d'entreprises. Suite à cette formation, une partie de ces diplômés a été recrutée par les centres. Par ailleurs et selon M. Ben Abid, «dans le cadre de l'ouverture des centres d'affaires sur les expériences étrangères, surtout celles qui sont réussies, et afin d'améliorer la qualité des services offerts aux promoteurs et aux investisseurs, des initiatives ont été proposées, suite à un diagnostic qui a été fait sur les centres d'affaires en Tunisie par des organismes américains spécialisés (l'US Agency for International Development (USAID), l'International Executive Service Corps (IESC) et l'University of Texas at San Antonio (UTSA) ), pour lancer une expérience pilote. L'objectif de cette expérience est de reconvertir, dans une première étape, deux centres d'affaires en centres de développement des PME (CDPME) en s'inspirant de l'expérience américaine en plus de la création de trois CDPME en coopération avec deux instituts universitaires et l'Union des Femmes Chefs d'Entreprises (UFCE). Une formation certifiante sur la méthodologie SBDC (Small Business Development Centers) assurée par des experts de l'université de Texas a été offerte à la majorité des cadres des centres d'affaires et à leurs principaux partenaires du monde de la création d'entreprises, en vue de les adapter à de nouvelles gammes de services de coaching et de suivi post-création. La prochaine étape de cette expérience, prévue pour le second trimestre 2014, sera la mise en place des SBDC en Tunisie et la connexion internationale de ces centres via SBDCGlobal.com».