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«La reprise totale du secteur des phosphates est impérative»
Entretien avec M. Nidhal Ouerfelli, Secrétaire d'Etat chargé de l'énergie et des mines
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 10 - 2013

La Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) s'engage dans un vaste programme de relance du secteur des phosphates...
La CPG vient d'arrêter un programme ambitieux visant l'accélération du rythme de production des phosphates, le recrutement et le développement régional. Pouvez-vous nous donner un aperçu de ce programme et des retombées sur le plan économique et social?
Le secteur des phosphates est un secteur qui commence à être concurrentiel. Le rythme de la production, de l'extraction et du transport du phosphate brut de la CPG au Groupe chimique, engagé aujourd'hui, est obligatoire et indispensable jusqu'à la fin de l'année 2013, parce que si on arrive à accélérer ce rythme-là, il pourra impacter celui de 2014. Le ministère de l'Industrie veille depuis quelques mois à la finalisation de l'élaboration d'une stratégie à court, moyen et long termes du secteur des phosphates et des mines visant la reprise imminente des activités de la CPG, tout en évitant les enchères et les tiraillements politiques, c'est notre message de base.
Cette année, et jusqu'à aujourd'hui, nous avons produit 2.450 millions de tonnes de phosphates, sachant que le secteur minier représente 3% du PIB et 10% des exportations (pour le secteur des phosphates). Pour l'année 2014, la priorité est accordée essentiellement à la relance du secteur. L'objectif est d'atteindre 3,8 millions de tonnes de phosphates produits d'ici la fin de l'année 2013, sachant qu'en 2010, la production a atteint 8,1 millions de tonnes, avec près de 4.998 agents et cadres salariés de la CPG. A la fin du mois de septembre, on est à 7.400 salariés. De là provient la difficulté du secteur, on a aujourd'hui doublé l'effectif pour produire uniquement la moitié de ce qui a été réalisé en 2010.
La CPG, en l'occurrence, a mis en place depuis 2011 un plan d'action pour le développement régional et le recrutement. En effet, depuis 2011 et jusqu'au mois d'octobre 2013, la CPG a recruté 2.589 agents au niveau des centres miniers, 40 agents au sein des sociétés (sièges sociaux), 80 autres qui assureront le transport du phosphate, 1.056 agents au niveau des sociétés de sous-traitance, sans oublier la réintégration de 137 personnes accidentées et d'autres licenciées.
Un concours national sera organisé prochainement pour le recrutement de 261 cadres.
L'année 2011 a été marquée également par la mise en place de la société de transport des produits miniers, qui embauche aujourd'hui environ 1.600 personnes ainsi que la création de sociétés de l'environnement dont le nombre des employés s'élève à 2.700 agents.
En somme, pour la CPG et ses sociétés annexes, le nombre global des agents recrutés passera de 4.998 à 8.521 d'ici la fin de l'année 2013. Ce recrutement massif des non-cadres représente en soi un problème au niveau de l'encadrement au sein de la CPG.
De par ses efforts déployés en termes de recrutement, la CPG s'est engagée à rembourser les gens qui ont des parcelles de terrain au niveau du bassin minier, mobilisant ainsi une enveloppe de 20MD. Cela outre l'augmentation du capital du Fonds de développement des centres miniers (FDCM), à 32MD, auquel, la participation du CPG est de 80%, et le développement du capital du pôle technologique (47MD), où la compagnie contribue à hauteur de 90%.
Concrètement, quels seront les grands axes du nouveau programme de la CPG pour la relance du secteur minier en général?
La CPG, malgré certains blocages qui ont freiné sa relance, et puisque la région vit essentiellement du phosphate, a mobilisé, dans le cadre de son budget, des investissements conséquents, moyennant 60MD, pour la période 2014-2016, enveloppe consacrée pour le développement de la région du bassin minier et qui ne concernera pas uniquement le secteur des mines, mais qui englobe d'autres domaines, la santé, la formation, l'agriculture.
La compagnie ne se permet plus aujourd'hui, en termes budgétaire du secteur minier et de son évolution dans le monde, d'être significativement sollicitée pour le développement régional. Il faut réfléchir à la mise en place d'une politique pour le développement de la région afin de limiter l'impact sur la CPG.
Quelles seront donc les perspectives de développement du secteur des phosphates en Tunisie pour les années à venir?
La production qui atteindra les 3,8 millions de tonnes de phosphates à la fin de 2013 dont 90% sont orientés vers le Groupe chimique, sera portée à 6 millions de tonnes en 2014, 8 millions de tonnes en 2015-2016 avec l'entrée en exploitation du projet OM Elkhcheb (sis au bassin minier) et à 10 millions de tonnes en 2017-2018 après l'entrée en production du projet Tozeur-Nefta.
Ces indicateurs dépendront certes de la conjoncture économique et sociale nationale et internationale, comment comptez-vous remédier à cette situation et relever par là même les défis?
Il est opportun de rappeler qu'à l'échelle nationale, le coût de revient d'une tonne de phosphate était de 30 dollars en 2010, mais avec l'évolution du rythme de recrutement et l'augmentation des coûts liés au développement de la société de CPG, il est passé aujourd'hui à 70 dollars. A l'échelle internationale, c'est le déclin des prix du phosphate qui constitue le défi, avec un prix allant de 70 à 75 dollars. Si on continue à avoir un prix de revient supérieur au prix international, cela pourra créer un déficit et menacer de ce fait la durabilité du secteur des phosphates en Tunisie. Le coût actuel est très élevé ainsi que celui des matières premières et de l'acide phosphorique qui a baissé de 20% en une semaine. La CPG et le Groupe Chimique qui constituent la même entité sont en train de perdre de l'argent. On est face à un défi très important et on ne se permet plus l'arrêt de la production sinon ce sera la ruine de la CPG. Les conséquences qui en découlent ne seront pas moindres pour l'économie nationale et pour tout le secteur minier.
Toujours au niveau international, la concurrence est le défi qui prédomine. De nouveaux acteurs apparaissent sur le marché, j'en cite l'Arabie Saoudite qui, en 2010, ne produisait que zéro tonne de phosphates. En 2013, elle produit 6 millions de tonnes de phosphates (deux fois notre production), et ce, grâce à la politique de développement du secteur minier qu'elle a mise en place. Nos clients, qui sont l'Inde, le Kazakhstan et autres pays se sont orientés vers l'Arabie Saoudite.
C'est honteux pour nous en tant que Tunisiens de voir nos clients fuir vers un autre marché concurrent. La Tunisie était classée 4e à l'échelle mondiale, en matière de production de phosphates, aujourd'hui, on se retrouve parmi les derniers pays suite aux tensions sociales (sit-in, grèves, arrêts successifs...).
En comparaison avec les anciens acteurs sur le marché comme le Maroc qui a développé une stratégie pour atteindre un chiffre record de 50 millions de tonnes en 2017, la Tunisie ambitionne, quant à elle, de produire 10 millions de tonnes. On est sur un marché international où la concurrence est rude.
Face à cette rude concurrence, quelles sont les mesures que votre département a pris pour réguler le marché national et assurer la reprise du secteur?
La reprise totale du secteur des phosphates au niveau de la CPG et du Groupe chimique, notamment de la production, de l'extraction et du transport, est impérative aujourd'hui pour les trois mois restant de l'année 2013. Pour cela, le ministère a pris les mesures nécessaires pour franchir le cap et redémarrer dans les meilleures conditions possibles. La première mesure, c'est d'éviter d'éventuels arrêts des activités du secteur, et ce, en sensibilisant tous les acteurs intervenants, les salariés en premier lieu, les syndicats, également l'Ugtt, les représentants de la société civile essentiellement à Rdayef et Om Laârayes.
Il s'agit également d'accélérer la production. Si on n'arrive pas à redresser la pente pour 2013, tout le secteur sera menacé.
Autre mesure non moins importante, c'est la sécurisation des sites. En effet, la présence et l'intervention de l'institution militaire et des forces de l'ordre sont nécessaires.
Pour le transport des produits miniers, nous exigeons que la société qui dépend de la CPG fournisse des efforts supplémentaires pour assurer le transport de plus grandes quantités de phosphate. La Sncft est appelée aussi à soutenir la compagnie en fournissant les moyens adéquats. Actuellement, le transport des produits miniers s'effectue par 6 à 7 trains en moyenne par jour, et notre objectif est d'atteindre, durant les trois derniers mois de l'année 2013 , les 12 trains par jour, afin d'assurer le transport de deux millions de tonnes de phosphate encore stockés à Redayef et Om Laârayes et qu'il faut acheminer vers le Groupe chimique.
Et pour conclure, la mesure la plus importante est celle qui vise à garantir la reprise de confiance des clients, eu égard à la rude concurrence et les mutations que connaît aujourd'hui le secteur minier dans le monde.


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