Unie pour le meilleur, l'équipe de Tunisie jouera pour exister Sans aller jusqu'à dire que le Cameroun ressemble aujourd'hui à un colosse aux pieds d'argile, il n'en est pas moins vrai qu'il a perdu beaucoup de sa superbe Pour être ce soir là, à Radès en barrage aller du Mondial, il lui a fallu, lui aussi, bénéficier de points tombés du ciel à la faveur d'une victoire sur le tapis vert pour un match perdu sur le terrain (2-0) le 9 juin dernier contre le Togo. Ce dernier était coupable d'avoir aligné dans ce match de la 4e journée des éliminatoires un joueur inéligible (suspendu), Jacques Alaixys Romao. Les protagonistes du classique de Radès sont ainsi renvoyés dos à dos. Grandeur et décadence ! On est bien loin des «Lions indomptables» qui s'étaient construits un incroyable palmarès: quatre fois champions d'Afrique (1984,1988,2000 et 2002), six fois présents en phase finale de Coupe du monde, avec à la clé un quart de finale perdu (3-2) après prolongations lors de l'édition 1990 en Italie face à l'Angleterre de Gary Lineker, Peter Shilton, David Platt et Paul Gascoigne, excusez du peu! La génération dorée des Milla, Kundé, Ekeke, Mfédé, Makanaky, Tataw, Omam-Biyick et Nkono dans les bois a passé la main à un ensemble longtemps menacé par la Libye pour l'obtention du ticket des barrages. Mais qu'à cela ne tienne. Le sélectionneur allemand Volker Finke, arrivé le printemps dernier à la place de Jean-Paul Akono dont le mandat a été catastrophique (absence en phases finales de la CAN 2012 et 2013) sait qu'il joue déjà un sacré quitte ou double face à la Tunisie. «Inutile de rappeler à mes hommes combien cette rencontre constitue un tournant dans la vie du football camerounais, a-t-il indiqué. Ils le savent parfaitement. La défaite sera interdite à Radès. Un nul sera le bienvenu. Le foot tunisien ne m'est pas étranger, puisque j'avais entraîné à Fribourg (Allemagne) un tas de joueurs de ce pays: Zoubeïr Beya, Adel Sellimi, Mehdi Ben Slimane...Je peux témoigner des qualités de ce foot à base de vivacité et rigueur», ajoute-t-il. Eto'o, le crépuscule des dieux Le Cameroun se présentera ce soir privé d'un certain nombre de ses joueurs: les deux latéraux Henri Bedimo (Lyon, France) et Gaetan Bong (Olympiakos, Grèce), les milieux Landry Nguemo (Bordeaux, France), Raoul Loé (Osasuna, Espagne) et Stéphane Mbia (Séville). Avec l'indisponibilité de Bong et Bedimo, c'est tout le flanc gauche qui est hors course. L'équipe n'a désormais plus qu'un seul gaucher: Mohamadou Idrissou, appelé en catastrophe pour parer au forfait de Nguemo. Fink pourrait récupérer un ou deux parmi ces joueurs annoncés forfaits définitivement ou plutôt incertains, mais l'ensemble paraît focaliser sur un autre sujet de conversation : le retour de Samuel Eto'o Fils qui avait pourtant annoncé à ses coéquipiers sa retraite internationale dans les vestiaires après le dernier match qualificatif (victoire 1-0 devant la Libye). Le come-back de l'attaquant de Chelsea l'expose pour ces raisons à la risée de ses camarades. Même si à 32 ans, Eto'o n'a plus ses jambes de 20 ans et peine à s'imposer au plus haut niveau et à garder son standing d'antan, son intelligence et son métier restent redoutables. Il sait faire jouer ses coéquipiers et sentir les bons coups si on lui concède un peu d'espace. La tradition est favorable aux «Lions indomptables». Mais l'étiquette de bête noire, les copains de Khalifa vont s'employer à la démentir. Que leur volonté soit ...fête.