Deux centres d'intérêt durant cette veillée d'armes de Tunisie-Cameroun : la formation titulaire de Krol et le come-back d'Eto'o parmi les siens Subitement ressuscités par l'effet de leur repêchage sur tapis vert, les Aigles de Carthage jouent sur 180 minutes le ticket pour le Mondial 2014 au Brésil. D'ailleurs, le greatevent de dimanche (18h00) à Radès appartient à cette catégorie de rencontres-couperet dont l'enjeu se trouve être l'accès direct en phase finale du plus grand événement sportif planétaire. Cela a été le cas en 1977 contre l'Egypte, en 1985 devant l'Algérie, en 1989 face au Cameroun... La quête du Graal, quoi! Dans la tiédeur que suscite actuellement le foot depuis l'instauration du huis clos, intégral ou partiel, les gens ont le cœur à autre chose. Y compris les jeunes, première population s'intéressant aux affaires du sport. Pourtant, cette affiche relance un tantinet l'intérêt pour la sélection représentative, d'autant qu'elle possède, théoriquement du moins, 50% de chances d'accéder au cinquième Mondial de son histoire après avoir raté celui de 2010, le premier à être organisé sur notre continent. La césarienne de Krol Bien évidemment, le recours, au pied levé, au technicien du champion de Tunisie 2013 et le cumul auquel il est astreint aux mois d'octobre et novembre n'est pas sans accentuer la curiosité. D'autant que ses premières décisions contrastent avec les choix de son prédécesseur. La mise à l'écart des enfants terribles de la sélection Youssef Msakni et Oussama Darragi sonne comme un désaveu d'une certaine gestion paternaliste et que d'autres qualifieraient de laxiste. Ruud Krol a tranché dans le vif. On sait que les Tunisiens aiment parfois ce genre de césarienne, la Révolution de la dignité et de la liberté en faisant sans doute partie. La décision la plus attendue a trait aujourd'hui au onze qui sera engagé dimanche au coup d'envoi de l'arbitre malien Koman Coulibaly. Avant-hier après-midi, l'équipe nationale a disputé à Radès un match amical de réglage en six fois quinze minutes contre l'Espoir Sportif de Hammam-Sousse (Ligue 2). Le huis clos était de rigueur dans ce test conclu par la victoire des internationaux (4-0). Après une première période sans le moindre but, les Aigles ont trouvé les filets adverses par l'intermédiaire de Yassine Chikhaoui (50') sur penalty, Khaled Mouelhi (53') sur penalty, Fakhreddine Ben Youssef (70') et l'inévitable Issam Jemaâ (76') sur penalty. Le staff technique a aligné deux formations différentes, une par mi-temps : 1ère MT : Ben Chérifia, Derbali, Mikari, Syam Ben Youssef, Chamseddine Dhaouadi, Ragued, Sassi, Ben Hatira, Allagui, Chermiti, Khelifa 2e MT : Mathlouthi, Brigui, Chammam, Alaâ Yahia, Yaâkoubi, Mouelhi, Wissem Ben Yahia, Chikhaoui, Fakhreddine Ben Youssef, Jemaâ, Khazri. Bien malin celui qui devinera les intentions du sélectionneur national concernant le choix du onze rentrant. En tout cas, il devra s'exprimer là-dessus à l'occasion de la conférence de presse qu'il donnera cet après-midi (16h00) à Radès. L'ancien latéral volant de l'Ajax mythique version 70-74 entend marquer son territoire. On lui prête certaines décisions relatives à l'intendance, à l'environnement, au camp de base à Hammamet et même à la gestion des obligations médiatiques qui ont fait hérisser les cheveux de plus d'un. Pourvu qu'autant d'audace, de verve, de mordant et de tranchant soient transmis à ses joueurs à l'heure H. Intox et manipulation Au-delà des défaillances, définitives ou possibles, annoncées dans le camp camerounais, il faut prendre garde contre l'intox, une arme que savent manipuler les Camerounais en pareilles circonstances. Car, à les entendre, c'est une véritable hécatombe qui s'abat sur les Lions indomptables à leur camp d'entraînement de Lisses, dans la région parisienne : Henri Bedimo, Raoul Loé, Gaëtan Bong, Landry Nguemo, Stéphane Mbia... Une véritable infirmerie s'est installée là-bas. Après avoir pris congé de la «Tanière» (surnom de la sélection camerounaise), la star de Chelsea Samuel Eto'o Fils est revenu sur sa décision. «J'ai reçu mon ordre de mission pour le match contre la Tunisie. Et comme un bon soldat, je suis prêt à accomplir mon devoir, je vais rejoindre mes coéquipiers en sélection», annonçait-il mardi à la sortie d'une entrevue, à Yaoundé, avec le secrétaire général de la présidence de la République. Ce renfort va-t-il modifier les équilibres de ce classique du foot africain?