On y expose indifféremment arts plastiques et design. De cette proximité, naissent une créativité et une liberté qui font le label du lieu Le masque est un jeu, tant dans l'histoire de la littérature que dans celle du théâtre, et bien sûr des arts plastiques. A la galerie Hope Contemporary, dernière née sur la scène des arts, la saison s'annonce féconde. Yosr Ben Ammar et Paolo Pirelli, les galeristes, débordent d'idées, et savent fédérer leurs troupes. Celles-ci se prêtent, chaque fois, avec enthousiasme à tous les jeux de rôle qu'on leur propose, et cette petite et élégante galerie est devenue une véritable pépinière de talents. On y expose indifféremment art plastique et design, et de cette proximité, naissent une créativité et une liberté qui font le label du lieu. Après avoir invité trois jeunes artistes, poulains de Hope, à exposer sur le thème de « Heads », ou du portrait revisité, c'est aujourd'hui dix autres artistes qui se poussent du coude pour jouer sur le thème de « Mask ». Car le masque est un jeu, tant dans l'histoire de la littérature que dans celle du théâtre, et, bien sûr, des arts plastiques. On ne masque que pour mieux montrer, et celui qui se cache révèle davantage que celui qui s'expose. Car que cache-t-on qu'on ne saurait voir ? Ou que veut-on donner à voir, qui occulte l'essentiel ? Le regard pour les mascarades, l'identité pour les bals masqués, les intentions pour les malintentionnés, les espoirs pour les désespérés... Chacun des dix artistes invités se masque à sa manière : Paolo Pirelli par la couleur, et ses masques polychromes ne révèlent qu'un regard battu, contrastant avec l'éclat des verts et bleus adoptés. Meryem Bouderbala en épluchant le masque comme un fruit, laissant deviner l'identité profonde de l'être, africaine pour elle qui intitule ses œuvres «I am an African». Hela Lamine en racontant un story board de «l'Homme sans tête», histoire d'un cycle de vie et de sa dispersion, retranscrite en un triptyque. Hela Ammar continue de jouer sur la réinterprétation de tableaux orientalistes, et cache les yeux de ses belles odalisques. Oussama Troudi en offrant à ses sujets des têtes d'animaux quelquefois non identifiés, mais en leur gardant leur regard humain. Ce qui est, il faut l'avouer, assez déstabilisant. Wissem el Abed ne masque rien, considérant que ses portraits lunaires sont déjà des masques en eux-mêmes. Najah Zarbout présente un travail de technique mixte sur bois qui masque quelque peu ses intentions. Brahim Maatous offre un loup discret à ses éphèbes en perdition. Quant à Rania Warda, que l'on découvre au cours de cette exposition, sachez que masque ou pas masque, elle est à suivre. Tout au long de la galerie, au pied des cimaises, est également exposée une collection de masques africains, et de vanités qui replace le thème offert aux artistes dans le contexte de ses origines.