Projection, le vendredi 1er novembre à 19h00, au Cinémadart-Carthage Premier long-métrage de Nasreddine Ben Maâti «Wled Ammar-Génération maudite» met en scène de jeunes cyber-activistes qui ont lutté dans le monde virtuel du cyberespace contre la censure de Ben Ali. «Prêts à changer le monde», ils se sont mobilisés sur les réseaux sociaux depuis décembre 2010. Leur résistance a suscité de grands espoirs... Mais un an à peine après la révolution, le désenchantement atteint une bonne partie de ces jeunes qui ont vu leur rêve de liberté et de démocratie brimé. Auteur-réalisateur de trois courts-métrages (Le virage, Le Feu et Cœexist), Nasreddine Ben Maâti a fait ses premières classes à la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs (FTCA) depuis l'âge de 16 ans. Dans ce premier long métrage documentaire, il a, selon la note d'intention, «voulu rendre hommage à toute une génération, la sienne, la génération Ben Ali perçue par les parents et les adultes comme perdue, bonne à rien et victime de la mondialisation». C'est dire si la communication est rompue entre les deux générations. Empêchée de s'exprimer et censurée «cette génération Ben Ali, note le réalisateur, a fait de la résistance car les «vieux» de l'ancien régime n'ont pu taire le rêve enfoui dans nos cœurs. Mieux, avec la révolution, le regard des parents a changé; nous sommes devenus des rebelles et des militants, des jeunes plus que respectables». Avec cet opus, Nasreddine Ben Maâti replonge dans le monde des cyberactivistes qui ont combattu la censure ainsi que le président déchu. Qu'en est-il actuellement? Que sont devenus ces blogueurs? Le combat continue-t-il pour eux ou ont-ils été récupérés? Sont-ils toujours unis dans leur lutte pour la liberté et la démocratie ou sont-ils aujourd'hui divisés? A travers plusieurs témoignages de cyberactivistes, le réalisateur fait un constat amer : «Ces blogueurs et cyberactivistes, censés constituer, aujourd'hui un contre-pouvoir sont divisés: : les uns ont été récupérés par le gouvernement de transition, les autres ont obéi à leurs ambitions politiques tandis que certains qui croient que la révolution est encore et toujours en marche, se considèrent comme des garde-fous». Tout en prenant le parti pris de «la fraîcheur et de la sincérité de la jeunesse» le réalisateur avoue : «Ce film sera également le reflet de ma déception concernant le passage du virtuel au réel». Produit par Nomadis images et Propaganda Productions «Wled Ammar-Génération maudite», dont l'avant-première est prévue ce vendredi 1er novembre à Cinémadart-Carthage à 19h00, sortira au cours de cet automne. Nasreddine Ben Maâti poursuit sur sa lancée en préparant un deuxième film-documentaire : «La musique et les rebelles». S.D.