Ahmed Jaouadi décoré du premier grade de l'Ordre national du mérite dans le domaine du sport    Météo en Tunisie : temps clair, températures en légère hausse    Najet Brahmi : les Tunisiens ne font plus confiance aux chèques !    Mahdia : un couple meurt tragiquement dans un accident de la route    Tensions franco-algériennes : Macron annule l'accord sur les visas diplomatiques    Russie – Alerte rouge au volcan Klioutchevskoï : l'activité éruptive s'intensifie    Faux Infos et Manipulations : Le Ministère de l'Intérieur Riposte Fortement !    Kaïs Saïed rend hommage à Ahmed Jaouadi pour ses médailles d'or à Singapour    Emploi à l'Ambassade d'Allemagne pour les Tunisiens : bon salaire et conditions avantageuses !    Hausse du revenu global des sociétés cotées en bourse de près de 6% à fin juin 2025    Elyes Asmi : la baisse de l'inflation est liée à la baisse des dépenses des Tunisiens    Ahmed Amiri : le prix de la viande d'agneau ne fait qu'augmenter !    115 bourses d'études pour les étudiants tunisiens au Maroc et en Algérie    Le mois dernier, troisième mois de juillet le plus chaud de l'histoire    Sous les Voûtes Sacrées de Faouzi Mahfoudh    Disparition d'un plongeur à El Haouaria : Khitem Naceur témoigne    Le CMF valide une OPA simplifiée sur Sits    Sidi Bouzid : 402 infractions économiques en un mois !    30ème anniversaire du Prix national Zoubeida Bchir : le CREDIF honore les femmes créatrices    Ahmed Jaouadi décoré par le président Kaïs Saïed après son doublé d'or à Singapour    Kaïs Saïed fustige les "traîtres" et promet justice pour le peuple    Le ministère de l'Intérieur engage des poursuites contre des pages accusées de discréditer l'insitution sécuritaire    Macron dégaine contre Alger : visas, diplomatie, expulsions    Sept disparus à la suite d'un glissement de terrain dans le sud de la Chine    Donald Trump impose des droits de douane supplémentaires de 25% sur les importations de l'Inde    Football-compétitions africaines des clubs 2025/2026: le tirage au sort prévu le samedi prochain en Tanzanie    La Galerie Alain Nadaud abrite l'exposition "Tunisie Vietnam"    La justice relance les poursuites contre l'association Mnemty et Saadia Mosbah    Grève dans le transport public : les syndicats reportent leur mouvement et appellent au dialogue    Quand le monde échappe aux cartes : pour une géopolitique de la complexité    Alerte en Tunisie : Gafsa en tête des coupures d'eau    Absence de Noureddine Taboubi : qui assure la direction de l'UGTT ?    Tech Day Kia PV5 : la technologie au service d'une mobilité sans limites    Succession dans le camp MAGA : Trump adoube JD Vance pour 2028    Inclusion financière de la femme : l'Etat préfère donner la parole aux hommes    10ème édition du Festival Maraya El Founoun : un anniversaire sous le signe de l'art et de l'échange    « Koum Tara » à la 59eme édition du Festival International de Hammamet    Décès : Nedra LABASSI    A l'occasion du Mondial féminin : une délégation tunisienne au Royaume-Uni pour la promotion du rugby féminin    À la recherche d'un emploi ? L'ANETI est désormais entièrement en ligne    Création d'un consulat général de Tunisie à Benghazi    Moins d'inflation, mais des prix toujours en hausse !    Vague d'indignation après le retour ignoré d'Ahmed Jaouadi    Ahmed Jaouadi rentre à Tunis sans accueil officiel    La mosquée Zitouna inscrite au registre Alecso du patrimoine architectural arabe    Orchestre du Bal de l'Opéra de Vienne au Festival d'El Jem 2025 : hommage magique pour les 200 ans de Strauss    Le Théâtre National Tunisien ouvre un appel à candidatures pour la 12e promotion de l'Ecole de l'Acteur    Le Quai d'Orsay parle enfin de «terrorisme israélien»    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Chronique d'une génération maudite
En chantier : «Aouled Ammar», documentaire de Nasreddine Ben Maâti
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 06 - 2012

Derrière l'appellation Ammar 404, se cache l'appareil de censure de la Toile, installé par Ben Ali, depuis l'arrivée d'Internet sur les ordinateurs tunisiens. Pour le jeune réalisateur Nasreddine Ben Maâti, Ammar est bien plus que ça. Il incarne tous les systèmes qui entravent la liberté dans notre société. " Cela a fait que les jeunes se soient dirigés vers le virtuel pour se créer une identité de substitution ", explique-t-il. Justement, c'est à une catégorie particulière parmi ces jeunes, les cyber-dissidents, ou cyber-activistes, que l'on doit cette appellation de Ammar 404. Et c'est de là qu'est partie l'idée de son documentaire, actuellement en phase de montage, " Aouled Ammar " (ou génération maudite).
A 21 ans, Nasreddine Ben Maâti est passé par des études en journalisme et en cinéma et par l'école de la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs (FTCA). Comme tous les jeunes de son âge, il est un grand consommateur de Facebook, où il a découvert les cyber-activistes sans connaître leurs vraies identités. " Facebook a commencé à devenir politisé suite à Nhar âla Ammar en 2010, la campagne contre la censure d'internet ", déclare Nasreddine. Et d'ajouter : " Les cyber-dissidents sont des jeunes de ma génération. Leur combat m'interpelait. Pour les autres, la révolte a commencé dans les stades ".
Le jeune réalisateur a à son actif deux courts-métrages, dont Le virage (2010) qui a participé au "Short film corner" de Cannes 2011. Il n'a pas voulu filmer les événements pré et post-14 janvier et a préféré les vivre en tant que citoyen, " surtout pour comprendre la situation et pour que cela soit clair dans ma tête", clarifie-t-il. Ce qu'il a compris plus tard, ce sont les axes de son documentaire " Génération maudite ". Ils ont commencé à prendre forme après sa participation, en mars 2011, à l'atelier organisé par Sud Ecriture, où les formateurs l'ont aidé à creuser, à faire évoluer son idée et à lui donner une forme cinématographique. Nasreddine Ben Maâti affirme qu'il lui tient à cœur d'obtenir une œuvre de cinéma avant tout. L'écriture et le montage sont donc des étapes délicates auxquelles il faut accorder le plus grand soin. Après le développement à l'atelier et celui personnel, son projet est sélectionné pour être produit par Nomadis Images, puis par Propaganda Production qui prend le train en marche. Ses producteurs ont investi en lui et n'ont pas lésiné sur les moyens. " De plus, ils ne m'ont rien imposé, ni dans le contenu du film ni dans les délais ", atteste le jeune réalisateur.
" Génération maudite " retrace l'historique de la cyber-dissidence en Tunisie et son rôle dans la révolution. Il passe par 2005, année du décès de Zouhair Yahiaoui, par les événements du bassin minier de 2008, par Nhar âla Ammar en 2010, jusqu'aux quelques mois qui ont suivi le 14 janvier 2011. Comme toile de fond, il y a la scène artistique underground qui va rythmer le film mais aussi servir la position que rien n'a changé après le 14 janvier. " Le propos est un peu pessimiste, parce que je trouve que Ammar est resté après le 14 janvier, en nous et dans la censure des artistes et de la liberté d'expression ", confie Nasreddine. Un autre thème important dans le film est le conflit de générations. Lui, qui a souvent entendu dire, avant le 14 janvier 2011, que les jeunes sont des bons à rien et des incapables, a été surpris par l'euphorie et la célébration de ces mêmes jeunes comme des héros. " Le discours a changé mais très vite, les " vieux " ont commencé à parler en notre nom, à décider à notre place et ils ont repris leurs paroles d'avant ", dit Nasreddine. " Pendant ce temps là, ajoute-t-il, les jeunes et les cyber-dissidents parmi eux, se sont éparpillés, alors qu'ils étaient unis contre les mêmes "ennemis". Certains ont surfé sur la vague de la révolution et ils ont pris des directions très différentes. Au final, le paysage est ressemblant à celui des anciennes générations ", ajoute-t-il. Le but n'est donc pas de montrer ces jeunes sous leur plus beau visage, mais de montrer le bien et le moins bien, dans tout ce qui gravite autour de la cyber-dissidence en Tunisie. Nasreddine Ben Maâti pense que les réseaux sociaux ne pourront plus jouer le rôle d'avant avec tout le brouhaha qu'ils contiennent, et les pages gérées avec de l'argent politique sur Facebook, et c'est pour cela que les cyber-activistes doivent continuer à militer et à garder un œil vigilant sur tout ce qui se passe.
Tout cela devrait donner un documentaire d'une heure trente, à partir de 100 heures de rushes, qui est aux dernières étapes de montage. Une fois achevé, " Génération maudite " sera projeté pour les journalistes avant de viser les festivals internationaux et de revenir pour une sortie nationale. En attendant de le voir sur un grand écran, ce film, comme beaucoup d'autres, a pu obtenir la subvention de la francophonie mais pas celle du ministère de la Culture...


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.