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Quelle architecture pour le prochain gouvernement?
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 11 - 2013


Par Pr Ezzeddine BEN HAMIDA
La Tunisie aujourd'hui a besoin plus que jamais d'une union sacrée, sans faille, pour mener à bien sa révolution jusqu'à son terme victorieux. Les erreurs du passé devraient être évitées et les leçons tirées du fiasco précédent : gouvernement à 86 ministres et secrétaires d'Etat alors même que le gouvernement japonais, troisième puissance mondiale avec 8,4% du PIB mondial après les Etats-Unis et la Chine avec respectivement 20,6% et 10,4%, n'est composé que de 18 ministres.
Les nominations partisanes qui visent en premier lieu les intérêts des partis et donc le noyautage de l'administration publique indépendamment des compétences et des aptitudes des personnes, joyau de la Tunisie moderne, doivent laisser place à l'intérêt général et aux profils des candidats en fonction des exigences en capacités des postes à pourvoir.
1/ De l'exigence du «politique» et de l'«économique»...
La composition du prochain gouvernement doit être à la fois politique et économique. Elle doit en effet chercher, impérativement et en urgence, à répondre à deux soucis fondamentaux :
La cohésion politique : clé de voûte pour surmonter les différents clivages idéologiques et les dogmes doctrinaux qui sclérosent aujourd'hui notre processus révolutionnaire et minent notre évolution sociétale en termes de valeurs et organisations institutionnelles futures. On ne peut négliger par un coup de revers une frange de la population ! Aucune fraction ne peut être exclue ; à l'exception évidemment des extrémistes, obscurantistes et fondamentalistes dont les idées et les méthodes sont nauséabondes !
Les retombées politiques d'une telle mésaventure pourraient être désastreuses pour l'acheminement de ce processus (transition) démocratique. Le risque de radicalisation des plus modérés de nos concitoyens conservateurs est réel ! Ils sèmeront sans doute la zizanie dans la poursuite de notre transition démocratique et nous risquerons de renouer avec les méthodes de l'ancien régime.
Il est donc important politiquement que la bipolarisation qui domine le paysage politique aujourd'hui — et demain, sans doute — soit présente dans le futur gouvernement !
Le rétablissement de la confiance dans les perspectives économiques : il est urgent et vital de tracer une ligne claire en termes de politiques économiques (conjoncturelle et structurelle) pour rassurer les marchés, les investisseurs et surtout calmer la grogne sociale à propos de la question fondamentale, à savoir l'emploi.
Le manque de réponse à cette problématique, qui était, dois-je le rappeler, à l'origine de notre révolution gangrène encore notre cohésion sociale et territoriale. Le chapitre de l'emploi est à même de faire «sauter» plusieurs autres gouvernements !
Dans notre société capitaliste qui se caractérise par la montée du salariat, le travail est devenu le principal facteur d'intégration sociale. Il est le moyen de subsistance : Il pourvoit un statut, une protection sociale ; il est source d'épanouissement personnel et d'expression de soi.
2/ ...A l'architecture du futur gouvernement :
La tête de l'exécutif doit être une personnalité politique, par excellence, fédératrice jouissant d'un passé sans équivoque. Sa neutralité vis-à-vis de toutes les formations politiques doit être avérée et sans ambition politique personnelle.
L'oiseau est donc rare, même très, très... rare : Lord Acton (homme politique et historien britannique, 1834 – 1902) disait, en substance : «Le pouvoir tend à corrompre, le pouvoir absolu corrompt absolument. Les grands hommes sont presque toujours des hommes mauvais». D'où l'importance du facteur de l'âge et l'exigence morale de sa non-représentation aux prochaines élections législatives, présidentielle et même municipales.
Aux côtés de cet homme providentiel, il faudrait une équipe très restreinte de personnes particulièrement compétentes et expérimentées qui puissent l'épauler et le soutenir de très près –vu l'âge. L'organisation des ministères doit se faire sur la base des complémentarités possibles entre les différents départements pour, d'une part, stimuler et aiguiller des dynamiques anciennes et, d'autre part, créer et impulser des synergies nouvelles. Afin qu'une telle organisation institutionnelle puisse fonctionner correctement et efficacement, elle doit être accompagnée impérativement d'une volonté réelle de «déconcentration du pouvoir»
Ainsi, on peut envisager, par exemple, la création aux côtés des ministères classiques tels que le ministère de la Justice, de la défense, de l'Intérieur ou encore des Affaires étrangères, de grands pôles ministériels ; ceci est d'une importance capital à mes yeux :
Ministère de l'économie, des finances, de la fonction publique, en charge des réformes administratives de l'Etat;
Ministère de l'industrie, du commerce, de l'emploi et de la formation professionnelle ;
Ministère de l'agriculture, de la pêche, de l'environnement et de la propriété foncière de l'Etat ;
Ministère des transports, des infrastructures, de l'aménagement du territoire, de la communication et du tourisme;
Ministère de l'éducation nationale, de la culture, des sports, de l'enseignement supérieur, et de la recherche scientifique ;
Ministère de la santé, de la sécurité sociale, des affaires familiales, en charge de la prévention contre les risques.
Etc.
Telle est l'architecture, à mon sens, des principaux ministères qui devraient composer le futur gouvernement. Une telle organisation est la plus à même, comme je l'ai souligné plus haut, de stimuler des complémentarités anciennes et de créer des synergies nouvelles entre les différents départements d'Etat. Ainsi, l'industrie et le commerce, avec plus de la moitié de la population active, ne sont-ils pas les deux premiers secteurs pourvoyeurs d'emplois en Tunisie ? Ne devraient-ils pas, par conséquent, prendre directement en charge la question de l'emploi pour en améliorer l'adéquation avec les besoins de l'appareil productif ? Ou encore la question de la préservation de l'environnement, désormais cruciale, n'incombe-t-elle pas dans une large mesure aux autorités qui sont en charge de la gestion du secteur agricole, de la pêche, des forêts et de la propriété foncière de l'Etat ? Etc.
Nous pouvons imaginer d'autres organisations ministérielles avec des aménagements différents ; l'essentiel réside dans le regroupement et le rapprochement des complémentarités pour stimuler la créativité, créer des synergies nouvelles et éviter ainsi les dysfonctionnements bureaucratiques qui sont dus principalement, d'une part, aux parcellisations — atomisations — excessives des départements et des fonctions et, d'autre part, à une concentration outrancière des pouvoirs.


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