Ils ont pour mission de faire parler la pierre au musée national de Carthage en réalisant chacun une œuvre monumentale. Ils occupent, depuis le 31 octobre 2013, l'espace extérieur du théâtre antique de Carthage, eux ce sont des artistes-sculpteurs venus de tous bords, Mario Tapia de l'Equateur, l'italien Adriano Ciarla, Ali Al Noori d'Iraq, Salah Hammed d'Egypte, l'Espagnole Gemma Dominguez , Ulises Jinenez Obregon du Costa Rica et côté tunisien Hamad Ben Salem, Samir Ben Gouiaa, Taher Dhaoui et Mehrez Ellouz pour prendre part au premier symposium de sculpture marbrière en Tunisie. Ces dix artistes ont pour mission de faire parler la pierre au musée national de Carthage en réalisant chacun une œuvre monumentale. Cet événement est considéré comme le premier en son genre, entièrement consacré à la sculpture, sous nos cieux, organisé par l'Union des artistes plasticiens tunisiens (UAPT) en partenariat avec le ministère de la Culture. Il s'agit, là, précisément de la sculpture sur marbre, une des techniques les moins accessibles et moins évidentes, qui implique muscles, patience mais surtout respect de la matière qui, domptée, par bloc, en taille directe se laisse aller aux spéculations esthétiques de l'artiste. La technique étant coûteuse, des sociétés privées ont fourni 12 blocs de marbre de divers formats, dont certains ayant une taille de 3mx1mx1. Les pierres sont le marbre de Thala (le beige, et le gris), le gris de Foussana, la Kadhal Sassi de Borj Cedria et le Noir Aziza de Thala. Nous avons visité les lieux la matinée du samedi 2 novembre 2013. A l'entrée du théâtre nous avons d'abord été attirés par le nuage de poussière blanche et les bruits provenant de l'atelier-chantier en plein air là où on a aménagé des tentes sous lesquelles les artistes s'attelaient à leur travail. Ils n'étaient pas au complet et l'on ne peut pas dire qu'il y avait grand monde ni grands mouvements d'ailleurs. Les quelques présents étaient occupés par leurs ouvrages, installés devant leurs bloc de marbre qu'ils dégrossissaient à la disqueuse et réanimaient, au son de leurs outils, les autres sculptures somnolentes du site de Carthage. Ces dernières, curieuses, se mettent à se parler entre elles, de ces nouvelles venues qui vont bientôt surgir de la pierre... Le travail de la pierre transcende le physique pour toucher au spirituel, en domptant la matière brute, la pierre calcaire, pour lui donner corps, l'artiste semble défier la nature, symbole de vie. Entre autres artistes participants, le sculpteur équatorien Mario Tapia, qui depuis des années se bat avec la matière et avait, entre autres réalisé son œuvre monumentale pour le compte du Vatican : la vierge «Santa Maria», haute de 7 mètres. Suivant la trace des grands rendez-vous internationaux, le 1er symposium de la sculpture marbrière est le bienvenu sous nos cieux car cette forme d'art restée réservée au plus avertis va permettre au grand public de voir, in situ, travailler les artistes, découvrir la sculpture monumentale et ses techniques et avoir aussi une idée sur ce qui se fait en matière de sculpture tunisienne «contemporaine» à travers l'exposition d'une vingtaine de sculptures de la collection du ministère de la Culture. L'on espère voir se décupler ce genre d'occasion en Tunisie, les voir proliférer partout dans le pays et ne plus se contenter de rendez-vous annuels. Le symposium se poursuit jusqu'au 16 novembre 2013. Affaire à suivre...