Le compte à rebours de la feuille de route s'est arrêté le 4 novembre, date de la suspension du Dialogue national, dont la reprise est annoncée pour le début de la semaine prochaine «Le gouvernement Ali Laârayedh ne démissionnera pas ce vendredi 15 novembre, comme prévu initialement par la feuille de route articulant le Dialogue national», indique à La Presse Mohamed Fadhel Mahfoudh, président de l'Ordre national des avocats, l'une des organisations parrainant le Dialogue national au sein du Quartet. «C'est que, explique-t-il, le compte à rebours de la feuille de route s'est arrêté le 4 novembre, date de la suspension du Dialogue national». C'est donc à la reprise des négociations que s'enclenchera de nouveau le compte à rebours pour toutes les phases de la feuille de route. La démission du gouvernement Laârayedh est prévue deux semaines après le choix d'un nouveau chef de gouvernement qui devra former son équipe durant cette période. Or, justement, la reprise du Dialogue national est annoncée par le Quartet pour le début de la semaine prochaine, soit lundi ou mardi. En tout cas, c'est ce que souhaitent les organisations parrainant le Dialogue (Ugtt, Utica, Ordre des avocats et Ligue tunisienne des droits de l'Homme) qui ont appelé, dans un communiqué rendu public hier, «les différents partis politiques à trouver un consensus sur la personnalité qui devra conduire le prochain gouvernement». Le Quartet : deux conditions pour désigner un candidat Et si les 21 partis participant au Dialogue national n'arrivent pas, malgré tout, à trouver un consensus sur la personnalité tant attendue pour diriger le nouveau gouvernement, le Quartet prendra-t-il en charge cette mission ? A ce propos, Me Mohamed Fadhel Mahfoudh est catégorique : «Contrairement à ce qui est dit ici et là, le Quartet ne s'est jamais proposé pour choisir un candidat à la présidence du gouvernement. Cette question n'est pas de son ressort, mais de celui des partis politiques, à moins que ces derniers ne chargent le Quartet de cette mission. Nous ne choisirons la personnalité candidate au poste de chef de gouvernement que sous deux conditions : que les partis politiques délèguent cette tâche au Quartet et que son choix soit accepté. Je tiens à vous préciser, également, que tous les noms de personnalités qui circulent sur les réseaux sociaux et dans certains médias relèvent de la pure fantaisie». Abdessatar Moussa, président de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme, surenchérit : «Le Quartet ne choisira une personnalité pour le poste de chef de gouvernement que si les partis lui délèguent cette tâche par écrit. Par ailleurs, nous poursuivons nos efforts afin de rapprocher les points de vue des différents partenaires politiques pour qu'ils puissent trouver, d'ici la fin de la semaine, un consensus sur la nouvelle personnalité devant diriger le gouvernement et pouvoir, ainsi, reprendre le Dialogue national lundi ou mardi prochains et appliquer, enfin, la feuille de route. Nous rencontrerons aujourd'hui Mustapha Ben Jaâfar, président de l'Assemblée nationale constituante, à propos de la question des derniers amendements des articles 36 et 79 du règlement intérieur et de la question de l'annulation des travaux de la commission de tri des candidatures pour l'Isie (Instance supérieure indépendante des élections) par le Tribunal administratif. Des rencontres avec des partis participant au Dialogue national sont également prévues». Ainsi, les efforts du Quartet se focalisent sur trois points : trouver un consensus sur le choix du nouveau chef de gouvernement, annuler les derniers amendements du règlement intérieur et examiner la question de l'Isie dont la composition a, encore une fois, été rejetée par le Tribunal administratif. Peut-on être optimiste vu la complexité de la tâche du Quartet, les différends et les contretemps qui retardent la reprise du Dialogue national et l'application de la feuille de route ? Me Mohamed Fadhel Mahfoudh n'hésite pas un seul instant : «Je suis de nature optimiste et je le demeure concernant l'aboutissement du Dialogue national, car nous sommes condamnés à réussir. Il n'y a pas d'autres voies pour sortir de l'impasse et de cette crise politique». Espérons !